Quand Van Holsbeeck joue son Sarkozy

On a été très étonné de voir Georges Leekens s’en prendre la semaine passée à Eden Hazard. Le coach des Diables estimait que le Lillois n’était pas assez performant à l’entraînement et l’a remis à sa place. En tribune ! La mesure était assez forte comme cela : se taper le voyage aller-retour au Kazakhstan pour voir le match de loin suffisait. En rajouter une couche était inutile. Leekens a habitué tout le monde à plus de diplomatie et de psychologie, deux qualités qu’il possède d’ordinaire massivement. Mais sans doute qu’Eden avait poussé le bouchon trop loin, cette fois.

Marc Wilmots, le T2 des Diables, s’était déjà ému du fait qu’Hazard se considérait plus comme  » un joueur de match qu’un joueur d’entraînement « . Cela n’avait pas non plus échappé, évidemment, au coach du LOSC, Rudi Garcia, qui s’en était d’ailleurs ému dans nos colonnes récemment, tout en soulignant qu’il faisait confiance à l’intelligence de son joueur pour rectifier le tir.

Evidemment qu’Hazard fait fausse route s’il pense qu’il peut moyenner avec l’entraînement ! Il n’y a qu’à le voir jouer récemment pour remarquer immédiatement qu’il est un peu lourd. On joue comme on s’entraîne, Eden ! Cela dit, si Leekens l’a pris dans son groupe, c’est qu’il pensait qu’il avait le niveau. Car si Hazard n’avait pas le niveau, il ne devait pas le prendre. Il y a quelque chose qui nous a échappé la semaine passée. Ou bien Leekens n’a pas dit tout ce qui s’est passé sur la route d’Astana…

Outre les Diables, on a aussi beaucoup reparlé de ce Standard-Anderlecht. Notamment de la vidéo d’un supporter-citoyen qui a fait un buzz : celle qui montre Herman van Holsbeeck, le directeur général mauve, descendant du bus coincé par les fans du club à la sortie de Sclessin. Tout essai de vouloir parlementer n’avait aucune chance d’aboutir. Les supporters mauves étaient chauds bouillants et ne voulaient entendre aucune explication pour expliquer le malaise. Mais pour tenter de faire passer le message auprès d’un opposant, Herman The Man (il fallait quand même en avoir dans la sacoche pour descendre du bus) lâcha tout à coup un sonore -Toi, ta gueule !

Cela faisait penser au -Casse-toi pauv’ con ! de Nicolas Sarkozy à l’adresse d’un visiteur du Salon de l’Agriculture il y a deux ans, qui refusait de serrer la main tendue du président de la République française. Car Herman tendait la main, il voulait expliquer ce qui n’allait pas avec son cher Sporting. Mais est-ce utile dans ces cas-là, face à des supporters traumatisés par le 5-1 ? Sans doute qu’Herman a voulu faire la police tout seul. Comme Sarkozy, dans tous les sens de l’expression ! Mais attention, les sondages de Sarko sont en baisse.

Face aux trois crises que les Mauves vivent actuellement (les finances souffrent, les supporters râlent et l’équipe manque de confiance ; voir notre analyse en p. 26), le club veut organiser une grosse sortie médiatique ce vendredi : Roger Vanden Stock face à la presse. Le président devrait y expliquer comme il est difficile de lutter à armes égales en Europe avec un budget aussi léger (ce qui est vrai), comment le club veut y remédier en agrandissant son stade (ce qui est une bonne idée) et pourquoi il est impossible d’investir dans des transferts entrants (ce qui est objectif). On aimerait aussi connaître son avis sur la qualité du jeu de son équipe. Si sa sortie médiatique était confirmée, elle contrasterait en tout cas fortement avec la discrétion absolue de Lucien D’Onofrio dans les médias. Le n°1 du Standard se tait dans toutes les langues. Sans doute qu’il veut tranquillement savourer le regain rouche… On ne sait jamais ce que le prochain match peut réserver !

A Charleroi, Abbas Bayat se calfeutre dans un silence qui embarrasse tellement le Sporting que son neveu Mogi le lui a reproché publiquement. Ça sent la fin de règne quand la discordance au sein du palais sort à découvert. Surtout quand le souverain est interdit de son propre stade jusqu’à la fin de l’année. Comme prévu, la famille Bayat aura payé son éducation sportive au prix très fort. On espère qu’il en restera quelque chose…

PAR JOHN BAETE

La famille Bayat aura payé son éducation sportive au prix très fort. On espère qu’il en restera quelque chose…

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