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 » QUAND LUKAS MONTE SUR LE TERRAIN, JE NE LE RECONNAIS PLUS « 

Sur le terrain, ils sont insaisissables : lui comme footballeur de Zulte Waregem, elle comme handballeuse de Don Bosco Gand. Mais en privé, ils sont le calme personnifié. Lukas Lerager (23 ans) et sa copine Michelle Lassen (22 ans) forment un couple uni.

Les dames de Don Bosco Gand n’ont toujours pas récolté le moindre point en D1 nationale. Cette fois, c’est le DHW Anvers qui s’est montré le meilleur. Dans les rangs gantois, la nouvelle acquisition danoiseMichelleLassen était alignée pour la première fois. En raison de l’hécatombe de blessées, elle a dû disputer l’intégralité de la rencontre et a inscrit deux buts.

Cette petite nouvelle a été publiée, début novembre, dans l’édition gantoise du journal Het Laatste Nieuws. Un mois et demi plus tard, Don Bosco n’a toujours pas gagné, mais pour Michelle, ce n’est pas l’essentiel. Aussi longtemps qu’elle s’amuse dans son nouveau club belge…  » Je joue au handball depuis l’âge de six ans. Pas au plus haut niveau : en D3 danoise, qui peut être comparée à la D1 belge. Même si Don Bosco, décimé par les nombreuses blessures, n’est pas la meilleure équipe (elle rit). Moi-même, je n’ai pas encore retrouvé ma meilleure forme. Je sors de six mois sans jouer, à cause d’un stage intensif pour mes études de sales marketing au Danemark. Depuis que je suis arrivée en Belgique, j’ai plus de temps libre et j’ai donc cherché un club. Grâce au manager de Lukas, qui possède également quelques joueurs de ‘hand’ dans son portefeuille, j’ai pu proposer mes services à Don Bosco. C’était le club le plus proche de Waregem.  »

Le handball est un sport très populaire au Danemark. L’équipe nationale masculine a même remporté la médaille d’or à Rio.  » Le meilleur buteur aux Jeux olympiques, Mikkel Hansen, est une véritable vedette au Danemark, comparable à KevinDe Bruyne ou EdenHazard en Belgique « , affirme Lukas.  » Les matches au sommet, en D1, attirent jusqu’à 10.000 spectateurs. Même si le football, comme partout dans le monde, est le sport numéro 1. C’est aussi le football qui génère le plus d’argent. Seuls les meilleurs handballeurs parviennent à bien gagner leur vie.  »

Lerager lui-même n’a jamais pratiqué le handball.  » Depuis mes quatre ans, je n’ai que le football en tête. Je serais capable de regarder des matches de foot toute la journée. Mais un match de handball ? Les matches importants de l’équipe nationale, oui. Ou ceux qui concernent Michelle.  »

Pour Michelle, c’est le contraire.  » Je suis folle de handball, depuis mon plus jeune âge. Le football ne m’a jamais intéressée. Je suis tombée amoureuse de la personne Lukas, pas du footballeur. D’ailleurs, lorsque je l’ai rencontré, je ne savais même pas qu’il jouait au Viborg FF (le club de Lerager avant son transfert à Zulte Waregem, ndlr). Mais depuis, j’essaie d’assister à ses matches, lorsque c’est possible.  »

Qu’avez-vous en commun, en tant que sportifs ?

MICHELLE LASSEN : La concentration, la mentalité de vainqueur, et surtout le tempérament sur le terrain. Quand on pratique notre sport, on subit une véritable transformation. C’est simple : lorsque Lukas monte sur le terrain, je ne le reconnais plus.

LUKAS LERAGER : Michelle me demande parfois : -Comment tu peux t’énerver autant sur le terrain alors que tu es si calme à la maison ? (il rit) C’est inexplicable. C’est comme ces braves pères de famille qui deviennent complètement fous en tribune. Les émotions prennent parfois le dessus, chez moi aussi. C’est sans doute pour ça que, quand je joue, je commets parfois des fautes grossières. D’un autre côté, c’est aussi mon point fort : je ne suis pas le footballeur le plus talentueux, mais je compense mes lacunes par ma mentalité.

Lukas, c’est vrai que votre VO2max (volume maximal d’oxygène) approche parfois les 70, ce qui est énorme pour un footballeur ?

LUKAS : En préparation, j’étais à 64, deux jours après un match, lorsque j’étais encore fatigué. Depuis, ma condition s’est améliorée, avec tous ces matches. Et donc, mon VO2max doit encore être monté, oui. J’ai toujours pris soin de mon corps. Déjà, lorsque j’étais adolescent, j’étais très discipliné, contrairement à beaucoup de copains de mon âge : pas de petite amie, pas de sortie, pas d’alcool… Je préférais rester à la maison, en famille.

MICHELLE : Vous connaissez des footballeurs qui achètent eux-mêmes des appareils pour faciliter la récupération ? Lukas en possède deux : GameReady, une sorte de thérapie par le froid, et Recover4You, une culotte de compression et de massage.

LUKAS : Avant, je ne pensais qu’au football et j’étais souvent blessé. Depuis que j’ai fait la connaissance de Michelle, ce n’est plus le cas. Peut-être parce que je suis plus détendu à ses côtés.

MICHELLE : Sauf les jours de match : Lukas se concentre en écoutant de la musique. Il vaut mieux le laisser tranquille.

LUKAS : J’aime le fait que l’équipe se réunisse six heures avant un match. C’est l’idéal pour rester dans ma bulle.

Quel est votre rêve ?

LUKAS : J’aimerais, un jour, jouer pour l’équipe nationale danoise, mais je dois encore devenir meilleur pour ça. Et, si je pouvais choisir un championnat : la Premier League est évidemment le plus beau. La passion, l’ambiance dans les stades : incroyable ! Je pense que les fans apprécieraient mon style de jeu. Je me donne toujours à fond. Mais je reste réaliste : je ne jouerai jamais pour Manchester United. Je n’ai même pas encore joué pour le FC Copenhague. Seulement pour Viborg… Dans la vie, il ne faut pas se fixer d’objectif trop élevé. Un club du ventre mou de Championship ferait déjà mon bonheur. Mais pour l’instant, je me concentre sur Zulte Waregem. Le club a payé beaucoup d’argent (320.000 euros, ndlr) pour moi et je veux lui offrir quelque chose en retour.

PAR JONAS CRETEUR – PHOTO BELGAIMAGE

 » Je rêve de Premier League mais un club du ventre mou de Championship ferait déjà mon bonheur  » LUKAS LERAGER

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