Quand les managers se font aider par des avocats

Agent de joueurs doté d’une licence FIFA, Didier Frenay compte de nombreux collaborateurs aux quatre coins de l’Europe. L’ancien joueur de Seraing, du Cercle Bruges et de Charleroi, entre autres, consulte souvent ses avocats :  » Notre agence propose une panoplie de services aux joueurs. Nous les suivons de près au quotidien. La base, c’est un contrat en béton entre le joueur et le club. La législation est compliquée et je n’ai pas fait d’études de droit. Dès lors, quand il le faut, je fais appel à un juriste. En Belgique, je travaille généralement avec Laurent Stas de Richelle qui, en plus de ses compétences juridiques, fut un bon joueur, notamment à Seraing, en D1. Quand chacun effectue sa part du travail, le couple agent/avocat est idéal pour un joueur. Le manager détecte le talent, gère sa carrière, trouve un club qui lui convient tandis que l’avocat surveille les contrats. Mais si l’avocat quitte son rôle et conseille un joueur sur le plan sportif alors qu’il n’y connaît rien, bonjour les dangers. Il y a de plus en plus de capitaux dans le monde du football. Certains avocats ont senti l’odeur de l’argent. Cela les intéresse beaucoup et plusieurs m’ont demandé de ne pas les oublier après la signature d’un contrat. Indécent. Ils sont déjà payés pour rédiger les contrats des joueurs. Là, on nage en pleine hypocrisie et je préférerais qu’ils disent clairement ce qu’ils font. Quand ils favorisent le transfert d’un joueur sans l’aide d’un agent, ils augmentent leurs honoraires et oublient les managers qui ont investi du temps et de l’argent sur ce footballeur « .

Youri Selak est un agent de joueurs liégeois :  » Je reconnais que les avocats ont libéré les joueurs professionnels. A la fin de leur contrat, ils font leur choix, mais en Belgique certains avocats exploitent la loi de 78 sur la rupture de contrat ou y trouvent des failles afin de libérer des joueurs qui veulent changer d’air. Je suis sûr que des clubs tremblent quand ils voient arriver certains avocats, de peur qu’une vedette ne s’évade pour rien en exploitant l’une ou l’autre broutille. Et ils préfèrent transiger pour ne pas tout perdre. L’argent a hélas pris le pas sur les considérations sportives. Je m’entoure moi aussi, c’est indispensable, et je confie le contrôle de mes contrats à Maîtres Luc Misson et Laurent Denis. En travaillant avec des avocats de cette qualité, j’évite beaucoup de problèmes. Un agent de joueurs bien organisé, bien conseillé pour les problèmes juridiques qui sont de plus en plus complexes, est forcément plus crédible. Je ne crois pas que les avocats finiront par remplacer les agents de joueurs. Il y a trop de différences entre les deux métiers « .

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