Quand il tonne en janvier, il tonne tous les mois de l’année…

Au c£ur de l’hiver, après Noël et la galette des Rois, le soleil arrache tous les jours quelques secondes de lumière à la pénombre. Le temps des beaux marchés de Provence n’est pas encore revenu mais on pense déjà à l’estragon, aux parfums de fenouil, à la belle échalote et au joli poisson de la Marie-Charlotte. Anderlecht, Sclessin, Bruges ou Charleroi ne ressemblent pas à Bandol ou à Bormes-les-Mimosas mais leurs artisans doivent proposer de bons produits régionaux aux chalands. Les Liégeois ont soigneusement labouré les champs de l’Académie Robert Louis-Dreyfus : Steven Defour et tous les jeunes de D1, c’est du bon blé. A 19 ans, le capitaine rouche indique la voie à suivre. Il cumule l’évidence de son talent, la force de son travail, la maturité de ses ambitions. Trop de clubs ignorent les richesses de nos terroirs, importent du raisin en janvier et des oranges en juillet. Ce business-là doit  » arranger  » plus d’un marchand de joueurs et leurs clients.

C’est dire l’importance du débat que l’élection du Soulier d’Or a réanimé. Chaque année, cette fête consacre une mode, un style de jeu, un gars dans le vent, etc. Plusieurs joueurs s’interrogent à propos des critères de sélection. Des géants n’ont jamais ciré de godasse dorée : Raoul Lambert, Nicolas Dewalque, Laurent Verbiest, Roger Claessen, Juan Lozano, etc. Leurs époques étaient différentes, plus riches en footballeurs marquants. C’était le temps des pionniers et de la conquête de l’Ouest : les bulletins de vote étaient dépouillés dans des saloons. Le charme de cette époque a disparu. En quelques mois, un joueur sympa et branché peut se chausser d’or dans notre civilisation de l’image.

De plus en plus paillettes et show-business, le Soulier d’Or reste incontournable mais devra passer par une double évolution. Il est indispensable qu’un jury désigne et justifie une large liste de nominés, ce qui éliminera des apparitions fantaisistes dans le tableau des résultats. Il serait intéressant de connaître les choix des votants comme c’est le cas pour le Ballon d’Or. La clarté donnerait encore plus d’éclat à cette élection ; cette réflexion pouvant s’appliquer aux autres référendums du football belge.

Cela dit, si la jeunesse a tonné dans le bon sens du terme à Ostende, des éclairs ont aussi strié le ciel de l’Union Belge. René Vandereycken a officiellement signé son nouveau contrat. Comme c’était acquis depuis un petit temps, on savait que la zone d’influence de Jean-François de Sart, le coach des Espoirs et donc de l’équipe olympique, se réduirait comme peau de chagrin. Après  » sa  » qualification pour Pékin, l’Union Belge lui a offert une belle corbeille en ajoutant plus tard :  » Les fruits, c’était pour Vandereycken « .

Jules ne se rendra pas où et quand bon lui semblera au restaurant chinois. Si Maître René n’apprécie pas le canard laqué ou les dés de porc aigre-doux, Jean-François de Sart devra changer la carte olympique à Pékin. Nous l’avons toujours dit : l’effectif des Diables Rouges et des Espoirs est quasiment le même. C’est une chance et un problème car ces jeunes devront enchaîner les Jeux, le prochain championnat avec leurs clubs, des matches européens, la campagne de qualification de la prochaine Coupe du Monde, etc. Il fallait un seul et même coach pour les A et les Espoirs. Vandereycken s’est installé dans le costume de directeur technique de la Maison de Verre et, même si de Sart coachera aux Jeux, c’est VDE qui aura la décision finale en cas de problème. Le potage piquant étant servi, croisons les doigts pour qu’ils s’entendent au service du football belge et ne se réservent pas de coups chinois. C’est la seule façon de démentir le proverbe qui affirme :  » Quand il tonne en janvier, il tonne tous les mois de l’année « .

PAR pierre bilic

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire