PROGRESSION FULGURANTE

Les pronostics et opinions de juin 2005 lus dans Sport/Foot Magazine ne se sont pas nécessairement vérifiés

François Sterchele débutait en D1

Il y a un an, le Sporting de Charleroi reprenait les entraînements avec un jeune attaquant, transféré d’Oud-Heverlee qu’il avait mené en D2. Aujourd’hui, Sterchele a goûté à un entraînement des Diables Rouges et a été transféré pour un million d’euros au Germinal Beerschot après avoir planté neuf buts pour sa première saison.

 » C’était un petit rêve qui s’est concrétisé. Je voulais être pro depuis des années. Je n’avais que cela en tête. Tout s’est déroulé très vite et je ne m’attendais pas à quitter Charleroi aussi rapidement. Je n’ai pas eu le temps de réaliser… Il y a un an, après le deuxième match, j’étais déjà titulaire au Sporting. On m’a directement jeté dans le bain et c’était à moi de faire mes armes. Tout s’est par la suite enchaîné à un rythme frénétique. J’ai vécu cette saison sur un nuage. Après la trêve, j’ai été repositionné sur le flanc. Pour cette raison, je trouvais beaucoup plus difficilement le chemin des filets. Pourtant, le staff ne se préoccupait pas de cela et n’en a jamais fait une fixation.

Et pour couronner cette première saison, j’ai eu la chance de rejoindre les Diables pour une journée. Je ne m’y attendais vraiment pas. D’habitude, je les vois à la télévision et là, j’étais dans le car aux côtés de Vincent Kompany. Le pied. Désormais, mon objectif est de tout faire pour y revenir « .

Bruges avait besoin d’un certain temps d’adaptation

Le club de Bruges a tourné la page Trond Sollied. Jan Ceulemans, l’icône brugeoise, est appelé pour le suppléer. A cela, s’ajoute une révolution dans le noyau. Timmy Simons, Peter Van Der Heyden, Hans Cornelis et Nastja Ceh quittent le navire brugeois.

 » C’est normal que Bruges n’ait pas réussi à rééditer son titre de champion. Ils avaient une base solide avec Sollied. Le système était bien rôdé. Le Club aimait déborder grâce à des flancs percutants et puis, au centre, il y avait Rune Lange qui savait les exploiter à merveille. L’année passée, ils ont vécu aussi une petite révolution de style. Bruges c’était avant tout une machine physique. Désormais la philosophie n’est plus la même. On a engagé des petits formats qui valent par leur bagage technique.

Tout changement apporte quelques contrariétés. Il a fallu adapter les mentalités. C’était trop brutal. On ne passe pas du noir au blanc du jour au lendemain sans casse. Et c’est sans doute pour cette raison que Jan Ceulemans a été sacrifié en fin de championnat au profit d’Emilio Ferrera. Celui-ci est plus proche de la rigueur tactique de Sollied et on voit déjà les résultats. On a désormais affaire à une équipe bien structurée et je suis persuadé qu’il faudra compter de nouveau avec les Brugeois cette saison « .

Les affaires ont fragilisé La Louvière

Malgré un très bon championnat, La Louvière décide de se séparer de son entraîneur Albert Cartier. La majeure partie des joueurs décide de partir. Tout est à reconstruire. Nouvel organigramme, nouvel entraîneur (… Emilio Ferrera) et nouveau noyau, constitué d’inconnus.

 » La mauvaise saison de La Louvière était prévisible. Ce n’est vraiment pas une surprise. Si Cartier a décidé de partir, c’est qu’il pressentait que cela allait mal tourner. Au vu des difficultés à constituer un noyau, les supporters savaient que la saison ne se révélerait pas une partie de plaisir. Et puis, il y a eu l’affaire des matches truqués et quand un club est sali, cela se ressent inévitablement chez les joueurs. Le groupe n’était pas si mauvais que cela mais le manque d’expérience et de vécu ont été préjudiciables, une fois l’affaire éclatée.

Vous savez, quand un club ne tourne pas, l’atmosphère n’est plus au beau fixe et on rentre dans un cercle vicieux. Personne n’aurait pu remettre l’équipe sur les rails. Ferrera, Gilbert Bodart et Frédéric Tilmant se retrouvaient devant une mission impossible. On aurait pu mettre Fabio Capello à La Louvière que cela n’aurait rien changé. Non seulement, la RAAL était prise dans une spirale sportive négative mais également dans une affaire qui allait secouer tout le football belge. Jamais, je n’aurais cru une telle affaire possible en Belgique. Comme quoi, cela peut arriver près de chez vous…  »

Le Standard a su rebondir

Voici douze mois, après l’énorme déception du test-match perdu face à Genk, Eric Deflandre nous confiait la volonté des joueurs de rebondir :  » Après chaque échec, ce groupe a prouvé qu’il avait des ressources mentales. Les gars qui étaient là, ils sont comme moi, ils ont l’esprit Standard. Ils auront à c£ur de prouver la valeur de cette équipe et ils voudront défendre les couleurs « .

 » Le Standard a très bien digéré son échec. Tout le monde croyait que cela allait être difficile pour les Standardmen de gommer de leur esprit ce match mais il y a eu les vacances. Les joueurs ont pu s’aérer la tête. Et puis, c’était le début d’une nouvelle saison et donc d’une nouvelle aventure. Le club avait réussi à conserver tous les piliers de l’équipe et ceux-ci étaient animés d’un sentiment de revanche. Il y a eu aussi un très bon travail de psychologie réalisé par Dominique D’Onofrio. Cela me mettait en colère lorsque j’entendais les critiques émises à son égard car il a quand même terminé deuxième, ce que peu d’entraîneurs ont réussi au Standard.

Pour moi, le Standard a réalisé une toute bonne saison. Sur le plan individuel, je ne suis pas le seul à penser que les Liégeois possédaient le plus beau noyau. Je préférais leur football à celui d’Anderlecht. Il était plus offensif, plus généreux « .

Le discours de Cartier fonctionne

Après un premier épisode belge réussi à La Louvière, Albert Cartier se tourne vers le Brussels. Arrivé dans la capitale, il tenait ce discours dans nos colonnes :  » Je considère l’occasion de travailler ici d’abord comme une étape et une expérience supplémentaire. J’avais envie de rester en Belgique, j’y suis parvenu. Votre football veut retrouver un deuxième souffle. C’est un grand projet qui me semble très intéressant. J’ai découvert beaucoup de bonnes choses ici, et pas seulement dans les grands clubs historiques. Je ne me fais pas d’illusions, je sais que je ne suis qu’un invité de votre football mais j’ai envie de participer à l’aventure du renouveau « .

 » J’ai toujours dit que j’avais beaucoup de respect pour Cartier. Pourtant, je ne l’ai jamais rencontré. Il suffit de voir ce qu’il a réalisé avec deux équipes au noyau restreint. Chapeau ! Maintenant, j’aimerais le voir entraîner une grande équipe et je suis persuadé qu’il en a les capacités. Au Brussels, il a imprimé sa marque de fabrique. Celle qui avait déjà abouti au succès de La Louvière. Tout le monde se bat pour tout le monde, une organisation tactique très bonne et un travail acharné au quotidien, telles sont les principales composantes du style Cartier. De plus, quand j’entends son discours à la télévision, je suis toujours charmé. Il n’hésite pas à dire, de façon pondérée, ce qu’il pense. Quand c’est mauvais, il le dit. Il ne cherche pas de fausses excuses. Il est toujours très franc. Il a été cité dans les affaires mais cela n’a pas perturbé son professionnalisme. Il faut bien admettre que s’il n’a rien à se reprocher, je ne vois pas pourquoi cela le perturberait…  »

STÉPHANE VANDE VELDE

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