PROFICIAT, ROBERT MARTIN !

Belgique-Grèce le 25 mars, encore 114 fois dormir pour retrouver les Diables, autant dire une éternité : car que d’eau peut passer sous les ponts, et même les petits ponts, en quatre mois de foot …que souhaiter, que redouter ? Voyons voir dans l’ordre des postes.

Thibaut Courtois d’abord, Dieu protège l’araignée de Bree ! Ça angoisserait d’aligner un Simon Mignolet à court de temps de jeu … et ce Loris Karius a l’air bien installé dans la cage de Liverpool. Chose qui me tracasse sans me faire râler, c’est la loi de la concurrence. Je sens plutôt un parfum de chauvinisme obtus (pléonasme ? ) dans l’insistance de nos gazettes à insinuer, sans le connaître vraiment, que ce Karius n’a rien de plus que notre Simon, chouchouté qu’il serait par son compatriote de coach : franchement, Jürgen Klopp serait assez con pour oser ça ? !

En défense, faut espérer le retour de Toby Alderweireld, c’est devenu l’élément-clé. Je rêve parfois que Vincent Kompany et Thomas Vermaelen ont enfin chassé leurs démons en frigolite, mais mon p’tit doigt me rappelle qu’il s’agit d’un rêve, et que Laurent Ciman poursuivra son étrange intérim : 56 sélections dont 40 sur le banc sans entrer au jeu, puis la gloriole qui lui zoome dessus à plus de 30 ans … c’est une belle histoire ! Ceci dit, si les pépins continuent et puisque Robert Martin est un essayiste, ne pourrait-il pas tenter Marouane Fellaini dans la ligne arrière ? Craindrait-on plus la gaffe qu’avec un Christian Kabasele ou un Leander Dendoncker … suis-je marteau en m’imaginant que Marouane pourrait équivaloir, dans le même rôle, au maintenant légendaire Daniel Van Buyten ? Hein ? Le coach s’appelle Roberto Martinez ? Je sais, mais francophoniser son nom me permet de rêver que le coach des Belges est belge, … en précisant que Rob Maarten me plaît aussi.

Vous objecterez aussi qu’il s’agit à présent d’une défense à trois. Ce n’est pas mon avis, je vois toujours une défense à quatre : de laquelle, sur la droite, Thomas Meunier s’est récemment évadé davantage que le duo central car les circonstances l’ont permis … mais Jan Vertonghen pourrait à l’occasion faire kif sur la gauche. Et Yannick Carrasco à gauche, qui n’est en rien l’alter ego de Meunier, doit parfois s’ajouter au quatuor en poussant Vertonghen vers l’axe, si de plus pénibles circonstances l’exigent. Tout ça ne ressemble guère au trio d’airain de la Squadra Azurra, mais davantage à ce qu’Hein Van Haezebrouck faisait déjà à Courtrai vers l’an 2010…

Rapport aux deux médians, Kevin De Bruyne a joliment reculé pas loin d’Axel Witsel contre l’Estonie : relayeur d’élite, Kev le surdoué fera ça les doigts dans le nez ! Mais arracheur teigneux si nécessaire, altruiste en laissant les autres briller davantage, faudra revoir contre plus costaud ! Il semble en tout cas que Witsel sera indiscuté autant que sous Marc Wilmots, et c’est tant mieux : positionné bas, raisonneur, humble dans l’intérêt du groupe, Axel est une assurance/tous risques dès que les Diables se frottent aux caïds. Radja Nainggolan peut l’accompagner mais un cran plus haut, vu qu’il est plutôt une assurance/surprises … souvent bonnes mais parfois loufoques ! A propos du Ninja impulsif, c’est comique d’accuser le coach d’avoir mal communiqué (sic) : alors qu’argumenter contradictoirement (du style : Machin pas retenu car relevant de blessure ou pas titulaire en club, mais Bazar retenu en étant dans le même cas…), c’est langue de bois obligée pour tous les sélectionneurs, j’ai des souvenirs dès Guy Thijs !

Je n’ai pas aimé que contre la Hollande, on parle de faux n°9 et qu’on condamne au bout d’une seule heure d’essai, il est vrai foireuse. D’abord, ce n’est pas parce que tu es petit et pas pivot, ou que tu alternes avec un de tes mini-potes, que tu es risible et condamné en tant qu’attaquant de pointe véritable. Ensuite, il faut quand même se rappeler qu’on n’a pas toujours atteint au sublime avec un vrai n°9 grand et costaud, non ? Ceci dit, j’admets qu’outre ses atouts de malabar face aux Estoniens, Romelu Lukaku a maîtrisé/remisé des ballons dans les petits espaces, comme jamais je ne l’avais vu le réussir : jour de grâce et adversaire faible ? Ou palier franchi et progression continuée par un mec de 23 ans ? L’avenir nous l’apprendra, Robert Martin aussi.

PAR BERNARD JEUNEJEAN

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