Processus de deuil

Devolder n’était pas capable de s’entraîner seul.

Une semaine après l’enterrement de Wouter Weylandt, tragiquement décédé au Giro, la crème du cyclisme belge s’est retrouvée à Buggenhout pour le prologue du Tour de Belgique. Pour de nombreux coureurs, cette compétition était la prochaine étape de leur processus de deuil.  » Nous retrouver parmi nos collègues nous fera du bien « , explique Stijn Devolder, le dernier vainqueur de ce tour en cinq étapes.

Il y a deux ans, le champion de Belgique a dû surmonter un choc analogue quand Frederiek Nolf est mort dans son sommeil, au Tour du Qatar.  » Pour la deuxième fois en peu de temps, je perds un de mes meilleurs amis « , raconte Devolder, la voix plombée par le chagrin.  » Le monde s’est arrêté l’espace de quelques semaines. Wouter m’accompagnera, en pensées, à chaque course. J’aimerais remporter un jour une grande victoire, que je lui dédierai, comme j’avais pensé à Frederiek quand j’ai gagné le Tour des Flandres.  »

Le Tour de Belgique arrive trop tôt pour Devolder, qui pousse plutôt Philippe Gilbert dans l’habit du candidat à la victoire.  » Je préfère rouler au pays qu’à l’étranger et j’avais coché cette course à mon agenda mais je n’ai pas la tête à la course. Je suis toujours dans la phase de deuil. La perte de Wouter a eu un impact sur mon entraînement. Si Gorik Gardeyn ne m’avait pas téléphoné, certains jours, je serais resté à la maison. Je n’étais pas capable de m’entraîner seul.  »

Aussi relative soit une course à ses yeux, Devolder est leader de Vacansoleil-DCM et doit rapidement prouver qu’il le mérite. En juillet, il participera au Tour, sur lequel il a fait l’impasse la saison passée, après de cruelles déceptions en 2008 et en 2009.  » En suivant le Tour de France à la télévision, je me suis remotivé. Me distinguer sur les routes de France constitue un des objectifs de la suite de ma carrière. « 

Le Flandrien a déjà déclaré viser un bon classement final en juillet mais il revient maintenant sur ses propos.  » Les journalistes essaient toujours de susciter des déclarations percutantes mais en sport, seule la première place compte. J’ai donc plutôt intérêt à viser une victoire d’étape. « 

Devolder peaufinera sa préparation en courant le Tour de Suisse.  » J’avais l’intention d’effectuer en plus un stage en altitude à la Sierra Nevada mais j’hésite. Je ne prendrai ma décision qu’après le Tour de Belgique. Je dois apprendre à moduler mes efforts car j’ai tendance à gaspiller mon énergie à l’entraînement. « 

Ce manque de mesure est la cause de son échec au printemps.  » Un examen sanguin réalisé après les classiques a montré que j’avais trop puisé dans mes ressources durant mes stages en altitude. J’avais déjà roulé mes courses à l’entraînement. Je ne vais pas retomber dans ce travers. « 

BENEDICT VANCLOOSTER

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