PRO LEAGUE, PREMIER BILAN

Dix matches joués, c’est déjà le tiers de la phase classique qui a été disputé. Au programme ce week-end, Standard-Westerlo pourrait s’avérer historique : une victoire visiteuse, et la lanterne rouge devient lanterne rouche. De quoi rougir de honte dans la Cité Ardente ! Mais espérons le déclic après les claques, et trois papotes me viennent sous la plume.

Un, ça patauge quand même dans la purée après avoir viré Slavo Muslin, mais je n’ai pas réussi à pleurer sur son sort : rapport au spectacle côté/banc, il m’a même fait regretter Guy Luzon ! Gesticulateur d’exception, l’Israélien vivait son match : alors qu’avec sa mine de dépressif en pleine chimio, le Serbe semblait mourir son match ! Ses seuls soubresauts surgissaient quand le Standard encaissait : il se rasseyait, ne délivrant un commentaire visiblement pleurnicheur qu’à cet adjoint silencieux, calé profond dans son siège.

Deux, patience, Bruno Venanzi apprend : notamment à ne plus s’émerveiller d’être médiatisé. Ça lui a fait lâcher un scoop con d’anthologie chez ce roublard de Steph Pauwels. Etre loquace et rigolard tout en restant lucide, c’est un art ! Reste à espérer que Daniel Van Buyten apporte des tas de choses, que l’apport vaille l’investissement : car au foot, autant l’on est disert sur le pognon des joueurs, autant l’on en sait peu sur le rapport qualité/prix d’un Herman Van Holsbeeck, d’un Vincent Mannaert… ou de Big Dan bientôt !

Trois, Yannick Ferrera devait-il moucher ses joueurs en les traitant publiquement de gamins de merde insolents et de gosses de riches ? Ça trouble davantage venant d’un coach encore gamin dans la hiérarchie ! Et c’est parfois réducteur de prétendre qu’on a été battus parce qu’on ne s’est pas battus, c’est réagir en supporter plus qu’en analyste. Mais si ça peut piquer au vif, why not ? Réponse face à Westerlo ! Précision toutefois : dans chaque onze prestent des gars plus feignasses que d’autres, et des gars qui se la pètent davantage. Et ils peuvent tout aussi bien être des gosses de pauvres !

Anderlecht et Bruges ne sont pas fringants pour autant après dix journées. Et leur flop européen est générateur d’effets comiques : chez les Mauves en effet, à défaut de créativité balle au pied, les joueurs créent dans leur tête : ils ont imaginé défrayer leurs 53 supporters déçus ! Incongruité : un fan déçu remboursé n’est plus qu’un supporter de la victoire ! Quant à Michel Preud’homme, il serait encore en poste au Parc Astrid avec les résultats de Besnik Hasi, mais Besnik serait déjà viré de Bruges avec les résultats de Michel, comme quoi ça sert d’être une icône. Ou un gars avec contrat cadenassé en cas de limogeage ? Va savoir !

Si bien que cinq mois après son sacre, Gand toise encore les prétendus grands, s’acquérant même la sympathie de leurs supporters. C’est d’autant plus brillant que les Buffalos sont restés bons sans renfort retentissant : pas question ici d’un Stefano Okaka, d’un Jelle Vossen ou d’un Ivan Santini, rêves de chaînon manquant, d’oiseau rare déniché en s’imaginant franchir un palier. A Gand, aucun titulaire 2014/15 n’a perdu sa place, on garde les mêmes et on progresse, on se borne à étoffer judicieusement le noyau.

Ostende, champion ? J’en doute mais j’aimerais trois fois ça. D’abord pour le foot, il faut que poussent des surprises pour que subsiste la passion. Ensuite, moins pour Marc Coucke, déjà gros gâté de la vie, que pour son coach. Yves Vanderhaeghe était déjà mésestimé comme joueur, il l’est encore comme coach si j’en crois le Courtraisien Maxime Chanot : dès la première journée, ce dernier encensait déjà la philosophie de Johan Walem et minimisait les qualités de VDH, qui n’aurait été à Courtrai qu’un suiviste sans éloquence. Sans même m’en référer à l’average actuel de Courtrai (famélique, 7-7 en 10 matches), t’as tout faux, Chanot : VDH est un humble qui connaît la musique, et qui sait que les entraîneurs de foot n’inventent jamais la poudre. Enfin, j’aimerais ça en mémoire d’Henri Debuschere, Ostendais pure souche, né en 1890, décédé de chez décédé, père de feu maman. C’est pas une blague, j’ai 25 % de sang ostendais, je le sens battre et j’adore cette ville ! Deviendrai-je supporter sur le tard ?

PAR BERNARD JEUNEJEAN

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