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PREUD’HOMME – WEILER, LE VRAI CHOC DES PLAY-OFFS

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Les Brugeois ont fait la fête, donc c’est logique qu’ils se soient pris les pieds dans le tapis à Lokeren dimanche. Mais non, c’est un raccourci trop facile. Cette défaite n’a rien à voir avec les trophées gagnés à la soirée du Soulier d’Or par José Izquierdo, Ludovic Butelle et Michel Preud’homme ! Bruges n’a pas été spécialement mauvais à Lokeren. Ils auraient pu ramener quelque chose de ce déplacement. Plus simplement, Bruges a des problèmes pour s’exporter depuis le début de la saison. Six défaites en treize matches en déplacement, c’est beaucoup pour une équipe qui vise le titre. Et le contraste reste total avec la machine poussée par son douzième homme au Jan Breydel. On peut y ajouter qu’à partir du moment où l’adversaire prend l’avance, il fait ce qu’il doit faire, il construit sur-le-champ un double mur.

Il y a plusieurs joueurs brugeois qui ont la mauvaise habitude d’être plutôt transparents et / ou à côté de leurs chaussures quand ils jouent ailleurs que sur leur pelouse. À Lokeren, on a vu un Izquierdo qui commençait et réussissait une série de dribbles, puis qui expédiait le ballon en dehors du terrain. À partir du moment où il faut recoller au score, l’habileté technique d’Izquierdo est nécessaire. Le Club a aussi besoin des grigris de Hans Vanaken et Lior Refaelov. Vanaken, ça va, on ne peut pas lui reprocher grand-chose ces derniers temps. Refaelov, par contre… On est encore loin de revoir le gars génial qui a mené Bruges vers le titre il y a moins d’un an. Depuis son retour de blessure, il se cherche. S’il revient à temps, ça pourrait influencer le parcours des gars de MPH sur la route du titre. On peut y croire. Autre motif d’espérer : l’intégration rapide de Dorin Rotariu. Une bien belle patte gauche ! Et puis il y a ce Jelle Vossen qui ne sera pas toujours aussi maladroit et malheureux que dimanche dernier.

Pour moi, Bruges reste le favori numéro un. Malgré la très bonne passe d’Anderlecht. J’ai quand même l’impression que c’est une équipe qui continue à se chercher. Autant ça reste à l’état d’expérimentation à Anderlecht, autant c’est huilé du côté de Bruges où il y a plus d’automatismes et aussi l’avantage de pouvoir compter sur des joueurs qui connaissent la pression de la course au titre et ont prouvé la saison dernière qu’ils savaient la gérer. Mais bon, le bilan récent des Mauves est à applaudir. Ils ont eu huit points de retard sur Zulte Waregem, ils en ont maintenant cinq d’avance. Un revirement en assez peu de temps, finalement.

La suite pourrait dépendre du système. Restera-t-il aussi performant qu’aujourd’hui lors de l’accumulation de gros matches en play-offs ? René Weiler a fait des choix. Sofiane Hanni en dix, Massimo Bruno et Alexandru Chipciu sur les flancs. Ça implique des choix forts et osés, comme celui de laisser Nicolae Stanciu sur le banc. Weiler n’a aussi qu’un rôle dans l’ombre pour Adrien Trebel. Quand on voit le bon match sur un mauvais terrain contre Zulte Waregem, on ne peut que lui donner raison. Ça tourne ! Dès que Hanni repasse sur un flanc, c’est moins bon. Et Stanciu n’est pas non plus à son top quand il est sur un côté. Il ne faut pas que le coach recommence à vouloir aligner tous ses meilleurs joueurs ensemble. Il faut trancher à certains moments. Quel que soit le nom, quel que soit le prix du transfert.

On va encore s’amuser lors des quatre dernières journées de la phase classique, tellement c’est serré pour les dernières places qualificatives pour les PO1. Et point de vue tension, suspense, on peut déjà prévoir que ce sera à nouveau palpitant pendant ces play-offs, puisque personne n’est vraiment parvenu à faire la différence jusqu’à présent.

PIERRE DANVOYE

 » René Weiler a fait des choix. Stanciu et Trebel sur le banc, ce sont des décisions fortes. Mais ça tourne sans eux.  »

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