PRESSION OK

Le coach serbe commence à travailler cette semaine dans l’urgence. Il explique pourquoi il aime ça.

Le renvoi d’ Ariel Jacobs est l’oeuvre de l’impatient et dur tandem Roger Lambrecht Willy Verhoost, lequel n’est pas exempt de tout reproche. Dernier exemple : vendredi passé, en Réserve, l’ailier gauche rwandais Honoré Kabongo, testé depuis six semaines, a été insuffisant et sorti à l’heure de jeu.

Le président jure n’avoir pas eu le choix. Le successeur de Jacobs, Slavoljub Muslin, est censé rendre de l’enthousiasme à Daknam. Lors de son bref passage, la saison passée, le Serbe avait acquis un crédit inouï auprès de la direction comme des supporters. Pour assurer la transition et préparer le match contre le Club Bruges, Lokeren a cependant fait appel aux adjoints Rudi Cossey et Wlodek Lubanski, Il s’agit du cinquième interim de Cossey :  » Ariel n’a pas laissé de chantier derrière lui. Il a fait de l’excellent travail mais sans parvenir à redresser la situation. Les blessures de titulaires, João Carlos Pinto Chaves et Hassan El Mouataz, lui ont porté le coup fatal. Le groupe doit réagir « .

Sous Jacobs, au moindre but contre, l’équipe sombrait. Cossey a tenté de remédier à la situation en privilégiant les exercices dans des espaces réduits, à l’entraînement : passes rapides, contrôle du ballon, tir, démarquage.  » Nous n’avons pas de mur en défense et nous ne sommes pas capables de faire le jeu. Nous devons donc être très solidaires « .

Cossey est apprécié à Daknam pour son volume de travail, son amour pour le club comme son aptitude à assumer ses responsabilités, son exigence et son franc-parler. Il connaît Muslin :  » Il veut un football offensif avec des trajectoires de course bien établies et une circulation haute du ballon « .

Le choix de l’entraîneur n’est pas étonnant. Muslin n’a pas la prudence de Jacobs et il sait apposer sa marque au jeu. Lambrecht l’a convaincu en lui offrant un contrat lucratif assorti d’une indemnité de rupture. Muslin connaît sa mission : obtenir un succès sportif immédiat et observer le noyau actuel. Et les joueurs qui n’obtiendront pas de bon bulletin en paieront le tribut en janvier car Lokeren doit faire place aux nouveaux. Il a besoin d’un bon numéro dix, d’un avant et d’un leader. Lambrecht a promis ces renforts.

Muslin a été limogé du Lokomotiv Moscou en octobre. Le club russe lui reprochait son élimination de la Coupe UEFA face à Zulte Waregem. Il avait pourtant classé le Lokomotiv à la troisième place du championnat et restait en lice pour le titre, avec 17 matches de rang sans défaite. Le premier revers, contre le FC Moscou, lui a été fatal. Surtout, il n’était pas sur la même longueur d’ondes que le président, Valeri Filatov, un ancien footballeur.  » Je ne tolère aucune ingérence dans mon travail « , rappelle Muslin.  » C’est pour ça que j’avais quitté Metalurh Donetsk. Je ne supporte pas ces longues discussions stériles. Je retrouve Lokeren avec plaisir, même si je reste ambitieux. Je devais quelque chose au président, qui est un bon ami. J’entrevois des possibilités. Sinon, je ne serais pas revenu. Je prône toujours un jeu efficace, avec une circulation rapide, un football en un temps. Ces ingrédients sont indispensables pour développer un jeu attractif. Je fais confiance à mes joueurs tout en étant un fervent partisan de la discipline. Je veux les aider à progresser. Les footballeurs doivent éprouver du plaisir à jouer. On ne bâtit pas une équipe en un mois, évidemment. Il faut généralement un semestre pour transmettre sa vision à un groupe. Néanmoins, j’aime me mettre un peu la pression, pour moi comme pour les joueurs. Je suis perfectionniste. L’organisation doit être impeccable, sur le terrain comme en-dehors. Sinon, je deviens embêtant « .

FRÉDÉRIC VANHEULE

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