PRÉSIDENT OU ENTRAÎNEUR ?

Deux démissions d’entraîneur en Division 3B, l’une avant la troisième journée, l’autre juste après, ont particulièrement attiré mon attention. Le mentor de La Calamine et celui des Francs Borains ont préféré jeter l’éponge plutôt que de continuer à travailler avec un président se mêlant de tout et de rien. Dans le cas de Stéphane Huet, coach des germanophones, le différent s’est aplani puisque le patron du club s’est excusé… jusqu’à la prochaine implosion ! Pourtant, l’entraîneur liégeois a fait ses preuves en réalisant deux montées en trois ans à la tête de ce club… mais cela n’empêche pas le président de se prendre pour le despote de service et de vouloir imposer sa sélection.

Le coach a tenu tête au boss et dans le cas où celui-ci ne s’excusait pas la scission aurait été inéluctable. Mais connaissant l’osmose qui règne entre Stéphane et ses hommes, et certaines personnes de son entourage lui faisant comprendre qu’il avait tort de vouloir dicter ses idées au patron sportif, le président est revenu à de meilleurs sentiments pour le bien de son club. Chose rarissime que des excuses présidentielles dans le monde du football.

D ominique Cuvelier, ex-coach des Francs Borains, avait également réalisé de bonnes choses en sauvant l’équipe dans le deuxième tour de la saison dernière. Lui demandant récemment comment il pouvait travailler avec un président dictateur, il me répondit que le patron lui laissait les coudées franches. Il déclare maintenant qu’il démissionne car le boss veut avoir son mot à dire dans tout et notamment dans la sélection…

Ce type de président devrait se dire que dans de telles conditions, il ferait mieux d’engager un préparateur physique et de composer l’équipe lui-même ! Ou pourquoi pas donner les entraînements himself ; cela ferait des économies de budget.

A chacun son domaine. Nous, entraîneurs, ne nous mêlons pas de la gestion financière du club ; alors, vous, présidents, laissez vos coaches travailler, le job est suffisamment difficile sans en remettre une couche en discutant systématiquement tous leurs choix. J’ai connu personnellement ce genre de situation il n’y a pas si longtemps, où au moment de mon engagement, j’étais the right man at the right place mais dès les premiers jours de travail, le président allait tout m’apprendre.

Il avait notamment trois compatriotes dans le noyau qui û pour lui û faisaient partie du top des tops. Si je les avais alignés, j’aurais peut-être prolongé mon bail de quelques semaines. Quand j’officiais à l’école des entraîneurs, j’ai toujours dit aux candidats qu’il valait mieux être limogé sur ses propres idées que sur celles d’un autre. C’est un principe auquel je ne dérogerai jamais. Le fait de travailler pour la troisième fois dans le même club avec le même président a pour moi une immense valeur.

Claude Guimin, Lavacherie

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