Prends l’oseille et tire-toi !
Joueur : 6 clubs, 3 pays, 400 matches (1 bon), 2 buts en Coupe d’Europe. Batteur : 3 groupes, 130 concerts (1 sold out).
Quarts de finale retour Manchester United-Chelsea. Pas qu’un match. Un événement. Un jour historique. Un match révélateur. Un match carbone 14 pour une grosse tamponne. C’est Roman Abramovitch qui la prend en pleine Chapka. Le foot bizness, c’est fini ! Les millions c’est bien, la séparation des pouvoirs c’est mieux. Les tonnes d’oseille sont là pour faire venir les tonnes de talents. Après basta. Le meilleur gestionnaire de fortune d’un président, c’est son coach. Surtout quand il s’appelle Carlo Ancelotti. Le Tsar russe a voulu s’offrir une star de plus. Il s’est privé d’un grand joueur de plus. Fernando Torres imposé, c’est Chelsea qui est taxé deux fois plus.
56 millions d’euros : qui offre 56 millions de mouchoirs pour essuyer ses larmes ? Fernando redevient un tube larmoyant du groupe Abba. Pas un bon vieux blues, non, non ! Du coup, ce sont les Blues qui sont abattus, qui se sont battu, eux-mêmes. La faute à l’argent sale qui salit l’esprit. Torres in DidierDrogba out=Manchester in-Chelsea out.
Le délicieux Ancelotti en perd son don de la victoire. Son président lui impose l’investissement, Carlo paye les intérêts. Torres- Nicolas Anelka c’est Stone et Charden. Anelka-Drogba c’est Sam and Dave. La classe. Drogba est l’homme des grands rendez-vous. Il monte à la mi-temps. Le message du délicieux au dispendieux est clair : » Je t’ai mis ton joujou en première mi temps, il se traîne, je mets mon joyaux en deuxième, il nous entraîne vers un fol espoir « . Mais trop tard.
Constat : le pognon venu d’on ne sait où ne mène à rien car pour Abramovitch, c’est la Champion’s league ou rien.
Autre révélation, celle de la tristesse. Anelka sort. Il refuse de serrer la main à Ancelotti. C’est la bise refusée de Judas. Anelka est un joueur, un homme que j’ai toujours défendu. Malgré tout, malgré tous, malgré lui. Mais là, quelle tristesse. Au retour de l’infamie française du mois de juin, le monde entier renie Nico et les siens. Un homme le prend dans ses bras, lui ouvre son nid (le vestiaire de Chelsea), lui dit : » Ici, c’est chez toi. Tu es respecté et aimé. Tu es un des nôtres malgré tout. »
Et là Anelka qui humilie le père. Pas bien. Décevant. Putain Nico, pas toi. Tu demandes du respect, putain donnes-en! N’en fais pas une attitude de circonstance. Attitude de circonstance, sûr que Wayne Rooney ne sait pas ce que ça veut dire. Pour Wayne, toutes les circonstances sont bonnes pour être bon. Surréaliste son match. Incroyable. Inimaginable. Fait de fulgurance, d’errance, mais aussi de statisme divin. Si, si, plus statique que jamais pour donner plus que jamais de la vitesse et de justesse au jeu de Man U.
Les circonstances imposaient de gérer, de ne pas emballer. Il a emballé la qualif de son génie. Même à l’arrêt. Il ne perd pas un ballon. C’est toujours juste là où il faut, quant il le faut. Les transversales de Wayne sont la diagonale du fou. Justes, précises. Sujet de réflexion pour les adversaires. Sujet de rédemption pour l’ex-boxeur de Liverpool. Quelle classe. Un vrai fuck off aux cols blancs qui viennent de lui coller deux matches de suspension pour son fuck off. Dans un stade anglais, il y en a 150 par match sur la pelouse, 50.000 dans les tribunes et 50.000.000 derrière les TV.
De son côté, Ryan Giggs a joué à du quatre à l’heure sauf deux fois. Ça a fait deux buts. Un éclair sur le flanc… droit, un coup de tonnerre dans l’axe et c’est la pluie de louanges. Que c’est beau le talent qui s’exprime avec la classieuse nonchalance de celui qui est. Pas de celui qui aimerait avoir l’air. Giggs est un Prince de Galles qui rend son monde soyeux. La belle étoffe. Celle des héros… jamais fatigués. Il offre les trois buts qui mènent aux demis. Ça fait un tout, un tout grand Monsieur. L’argent sale a été blanchi par le talent, lessivé par la classe, celle des hommes de terrain.
Manchester a imposé ses valeurs, sa tradition, son vécu, son respect pour son sport. Le discours de Sir Alex, c’est : » On vous gave de pognon, gavez-nous de plaisir. » Merci, c’était un vrai festin.n
PAR FRÉDÉRIC WASEIGE
» Aucun joueur n’est aussi bon que tous ensemble » (Alfredo Di Stefano)
Anelka qui humilie le père Carlo : pas bien. Nico, tu demandes du respect, putain donnes-en!
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