En près de cinquante ans d’existence, l’UEFA n’a convoqué ses membres pour un congrès exceptionnel qu’à huit reprises. Cette semaine, Prague acceuillera donc la neuvième réunion de ce genre, au Zofin Palace Hôtel. Les principaux points à l’ordre du jour sont la définition de l’affiliation à l’UEFA, la durée des mandats et l’instauration d’un âge limite de septante ans pour les membres du Comité Exécutif comme de tous les autres comités, le fonctionnnement des organes chargés de l’administration de droit de l’UEFA, et en particulier des commissions d’appel et de discipline.

Au préalable, le Comité Exécutif a dû se pencher sur quelques points délicats, comme les réticences de l’Union Europénne face à la vente des droits de retransmission de la Ligue des Champions et l’accès aux Coupes d’Europe des clubs gallois qui se produisent en championnat anglais. La nouvelle mouture de la Ligue des Champions, à partir de 2003, va sans doute être dévoilée à Prague puisque l’UEFA a déjà fait appel à des partenaires commerciaux potentiels -son contrat avec TEAM AG, de Lucerne, prenant fin au terme de la saison prochaine.

Tout cela concerne la partie officielle. En coulisses, on va beaucoup discuter des élections d’avril, qui auront lieu à Stockholm. Le président Lennart Johansson sollicitera un quatrième mandat consécutif de quatre ans, sur ses terres. Du coup, il franchirait allègrement le cap de septante ans imposé aux membres des comités. Compte tenu de ses 72 ans et de sa santé délicate, on s’attendait à d’autres candidatures, comme celles de Michel D’Hooghe, du Norvégien Per Omdal ou du Turc Senes Erzik. Mais le 8 septembre, Nyon a brusquement décidé que le Comité Exécutif apporterait son soutien indéfectible à Johansson. Les autres candidats peuvent donc oublier leurs ambitions pour quatre ans, à moins que la santé de Johannson ne lui joue de nouveaux tours. En tout cas, la bagarre pour sa succession sera impitoyable.

Seul Michel Platini aurait pu mettre des bâtons dans les roues des dirigeants de l’UEFA. Nul n’ignore l’ambition de l’ancien footballeur français. Lorsqu’il est devenu vice-président de France 1998, d’aucuns s’imaginaient qu’il n’apportait que son nom à l’organisation, Fernand Sastre, décédé peu avant le coup d’envoi du tournoi, étant le seul patron. Depuis, Platini a fait du chemin. Il est devenu un des plus proches collaborateurs de Sepp Blatter et la FIFA lui a installé un bureau à Paris. C’est de là que nous avons appris que s’il avait posé sa candidature contre Johansson, il l’aurait fait avant même le congrès de Prague. Mais Platini ne s’est pas manifesté, ce qui signifie qu’il a reporté ses ambitions à plus tard. Jeudi dernier, il a rencontré le président de l’UEFA en Suède et sans doute les deux hommes ont-ils pris des engagements que D’Hooghe et consorts rêveraient de connaître.

Il semble donc qu’il ne faille pas s’attendre à de grands changements à la tête des deux plus puissantes fédérations de football du monde. Car Sepp Blatter ne rencontrera pas le moindre brin de paille sur son chemin, quand il demandera un deuxième mandat. Il y a quelques mois, lorsque ISL, le partenaire de la FIFA, a fait faillite, la situation semblait bien plus précaire. On avait même réclamé son retrait. Il y a également eu la menace de Chung Mong-Joon, le vice-président coréen de la FIFA. Celui-ci paraissait un adversaire redoutable, grâce au soutien des Africains, lors des élections qui auront lieu à Séoul l’an prochain. Mais le Coréen a miné sa position en privilégiant l’Allemagne à l’Afrique du Sud pour l’attribution du Mondial 2006. C’en était fini de l’idylle entre le Docteur Chung et Issa Hayatou, le président de la CAF. Il n’est pas davantage parvenu à faire jouer un match de la Coupe du Monde en Corée du Nord.

Mick Michels

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