Pourquoi Verbist a immolé Mollez ?

Après la vacherie dont il fut victime voici dix jours à Tubize, je comprendrais que Peter Mollez, le gardien courtraisien, se confectionne deux poupées vaudou à l’effigie de Johan Verbist et de son sbire de touche, et qu’il y passe ses nerfs à aiguilles-que-veux-tu. Tous les gardiens du monde savent pertinemment que, sur penalty, ils ne peuvent pas quitter leur ligne avant le coup de sifflet. Et sur 1.000 gardiens dans le monde face à 1.000 pénos, je veux bien admettre qu’il existe un illuminé, un seul prosélyte des lois du jeu !, restant vraiment sur sa ligne avant de se faire crucifier… et qui ne restera d’ailleurs pas longtemps titulaire s’il reste prosélyte et crucifié ! Mais les 999 autres bondissent devant cette ligne systématiquement, leur bond pouvant varier, à vue de nez, de 50cm à 1,60m. Et 998 fois sur 999, l’arbitre ne bronche pas. Cependant, une fois sur 999, comme ça, quand l’arrêt du gardien lui refile la lubie de soigner sa pub en toute légalité, un arbitre (qui d’ordinaire ferme tout autant les yeux que ses collègues) choisit de faire recommencer : ce fut ici le cas en tout début de match, en défaveur du club visiteur qui n’était ni ténor ni menacé,… toutes conditions comme par hasard rassemblées pour que le tollé ne soit pas excessif dans nos médias !

Pauvre Mollez, qui avait pourtant flirté avec 50cm plutôt qu’avec 1,60m ! Et stupéfaction générale, au point que le commentateur-télé croyait l’infraction due aux trois Courtraisiens entrés dans le rectangle avant la frappe (autre action interdite abondamment tolérée…) ! Pauvre Mollez traumatisé ad vitam, transformé forever en statue de sel sur penalty, risquant de n’en plus jamais bloquer un sur tout le temps de keeper qui lui reste à vivre ! Mollez immolé pour l’exemple sur l’autel de l’hypocrisie arbitrale ! Et sur l’autel de la lâcheté, parce que Verbist met son assistant dans le coup en allant le consulter… comme si c’était compliqué de se mouiller sur pareille phase tout seul comme un homme ! Et rabiot de déprime pour moi le lundi durant Studio 1, quand j’entends Marcel défendre Verbist ! Pitié, Marcel de Villance, évite-moi pareilles afflictions, fais comme j’ai déjà suggéré ! Milite auprès de tes relations du Board pour que le gardien puisse légalement bondir tout son saoul n’importe où, dès que le ref a soufflé dans son sifflet : et les pénos cesseront d’être équivoques pour devenir passionnants ! Quoi ? T’as pas de potes au Board ? ! Hell ! Alors, c’est foutu.

Continuons de nous promener dans les bois. Il était une fois, en début de saison 1977 au Standard, Christian Piot qui était blessé pour un bout de temps. Et voilà que Jean-Pol Crucifix son substitut se blesse à son tour à Boom en début de championnat. Le coach, qui s’appelle Robert Waseige, n’a d’autre solution que de lancer dans la bagarre un gamin de 18 ans : c’est le début d’une grande aventure pour Michel Preud’homme en particulier, et pour le football belge en général ! Que me prend-il de rappeler ça ? Il me prend que le monde du foot change, et pas en bien, et ce n’est pas une histoire de couleurs : mais Sébastien Bruzzese, 18 ans lui aussi, ne pourra pas caresser aujourd’hui chez les Mauves l’opportunité qu’obtint jadis Preud’homme chez les Rouches ! Parce que cette saloperie de mercato a refilé à tous le virus de la trouille à court terme.

Le bon sens (d’hier) voudrait qu’Anderlecht fasse maintenant confiance à un Davy Schollen sans peur et sans reproche pour remplacer Daniel Zitka ; et que Filip De Wilde serve à quelque chose en préparant Bruzzese du mieux qu’il peut, au cas où le gamin aurait le bonheur (je dis bien le bonheur !) de devoir jouer quelques matches. Faut quand même pas déconner, y’a plus d’Europe. Et les probabilités sont minces, anorexiques même, qu’à la fois Zitka et Schollen soient indisponibles pour la moitié des matches de championnat restants. Et y’a pas de raison que Bruzzese soit sans cesse bombardé s’il devait jouer. Et y’a pas non plus de raison qu’il se troue sans cesse s’il était parfois bombardé. Ou alors fallait pas le transférer…

Et qu’on ne méprise pas Schollen par amour de la peur ! Et qu’on foute la paix à Silvio Proto qui n’est pas une girouette de compète ! Tous ces débats sur le rapatriement éventuel de Proto vers la maison mauve, ils ne font qu’en mesurer la faisabilité contractuelle et l’utilité en termes de résultats ! L’éthique ? Bernique ! Dans tout ce carrousel d’hiver, reste-t-il une glorieuse incertitude pour ce qu’on appelle le sport ?…

par bernard jeunejean

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