Pourquoi le Werder est le vivier du Bayern

Thomas Schaaf (48 ans) est coach de Brême depuis dix ans comme KlausAllofs, responsable du département football ou directeur technique si vous préférez. Ce dernier fut jadis un bon attaquant, au FC Cologne surtout mais aussi en France, à Marseille et à Bordeaux. Ancien coéquipier de Schaaf, il a également rejoint le Werder en 1999, après une courte carrière d’entraîneur au Fortuna Düsseldorf. Les deux hommes ont mué l’équipe en une formation attractive, dotée d’une philosophie intangible basée sur l’attaque : la première passe doit être délivrée en profondeur. Le spectacle est soigné : le Werder préfère un score de 4-3 à celui de 1-0 car il faut régaler les spectateurs. Mais sans être un adepte du show pour le show.

Le Werder a atteint son faîte en 2003-2004, sous la conduite de ce duo : il a réussi le doublé titre-Coupe et Schaaf a été élu Entraîneur de l’Année. Il a remporté d’autres places d’honneur : troisième, deuxième, troisième et deuxième. Il n’a plus gagné ni titre ni Coupe mais s’est qualifié cinq fois de rang pour la Ligue des Champions.

Le WB cède régulièrement de bons joueurs du Bayern. Car si Brême a une vision, le Bayern a de l’argent, beaucoup d’argent. Donc, il lui pique régulièrement les meilleurs éléments : Andreas Herzog en 1995, Mario Basler en 1996, Claudio Pizarro en 2001, Valérien Ismaël en 2005, Miroslav Klose en 2007, Tim Borowski en 2008 et bientôt peut-être Diego, l’architecte brésilien de l’équipe actuelle (la Juventus le veut aussi ; prix estimé : entre 25 et 30 millions d’euros). Malheureusement pour le spectacle, il ne disputera pas la finale de la Coupe UEFA car il est suspendu (et peut-être pas non plus la finale de la Coupe d’Allemagne à cause d’une blessure), mais le Werder réalise souvent des miracles en Coupe d’Europe. Anderlecht en sait quelque chose : en 20 minutes, il y a 16 ans, le score était passé de 0-3 à 5-3 sur les rives du Weser ! Cette saison, le Werder est rescapé de la Ligue des Champions (où il a été très faible) et en UEFA, il a été confronté à Milan. Après un match nul (1-1) chez lui, il est parti chercher la qualification (2-2) à San Siro grâce à deux buts de Pizarro après avoir été mené 2-0.

PAR PETER T’KINT

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