Pourquoi l’Union belge et l’UEFA sont-elles si coulantes avec les tricheurs ?

La commission de contrôle de l’Union Belge a failli à sa mission en condamnant trop légèrement quatre ex-joueurs de La Louvière pour avoir admis d’avoir laissé filer un match (7-0) au Lierse le 21 mai 2005. Gunter Van Handenhoven (actuellement à Lokeren) a écopé de six mois de suspension avec sursis et d’une amende 2.500 euros, Laurent Montoya (sans club), Mario Espartero (Brussels) et Wagneau Eloi (Roulers) ont reçu trois mois avec sursis et 1.250 euros d’amende.

Le parquet fédéral, qui avait requis un an de suspension ferme, a eu l’impression qu’on lui avait marché dessus et est allé en appel. Heureusement. On pourra peut-être se diriger de la sorte vers une vraie sanction qui aura valeur d’exemple pour tous ceux qui ne prennent pas le sport au sérieux.

Rappel des faits : les joueurs ont reconnu avoir laissé le Lierse gagner par un score pharaonique. Non pas – disent-ils – parce qu’il s’agissait d’un match truqué (il avait été joué pendant l’affaire du Chinois), mais en réaction au fait que Filippo Gaone, le président de la Louvière, ne les payait plus. Comment les croire sans broncher ? Et de toute manière, ils n’avaient pas le droit de détourner l’esprit sportif à leur profit. Ils ont trompé tous ceux qui croient au sport et aiment le football. S’ils avaient un problème salarial, ils devaient en parler ouvertement, prendre un avocat, prévenir la presse et aller en grève si nécessaire. Là, ils ont agi de toute manière de façon indigne pour des professionnels. Honteux !

En apprenant la nouvelle la semaine dernière, nous avons eu exactement le même sentiment que Maître Luc Misson : -Que doit penser Sergio Conceiçao d’une mansuétude pareille ? Lui qui avait été justement suspendu pour une durée de quatre mois pour avoir bousculé un arbitre. A l’époque, nous avions démonté les arguments de ceux qui exigeaient une suspension disproportionnée à l’égard du Portugais et cité le cas de l’Italien Paolo Di Canio qui pour des faits identiques (il avait poussé un arbitre qui en était tombé sur le derrière) avait récolté une douzaine de matches de suspension en Angleterre. En requérant le même type de sanction, l’UB avait vu juste. Mais dans le cas des ex-Louviérois, elle se ridiculise complètement. Conceiçao avait ouvertement fait une bêtise. Ici, on absout des tricheurs.

Mais l’UB n’agit finalement pas différemment que l’UEFA, qui a admis que l’AC Milan participe à la Ligue des Champions cette saison. Le beau football académique prodigué par l’équipe de Carlo Ancellotti il y a une semaine à Anderlecht ne doit pas faire oublier que le club a été impliqué dans le Moggiopoli. Il a non seulement été insuffisamment puni en Italie (pas de Serie B) mais aussi admis sur la plus belle scène européenne… parce qu’Empoli n’avait pas sa licence selon la version de l’UEFA.

En l’occurrence, la fédération italienne et l’UEFA ont cédé au pouvoir lobbyiste du propriétaire du Milan, l’ex-Premier ministre Silvio Berlusconi, lui aussi au sein de maintes tourmentes judiciaires. Et rappel : c’est cette même UEFA qui avait admis Liverpool, un an plus tôt, en Champions League, malgré que le vainqueur anglais de l’édition précédente ne s’était pas qualifié via la Premier League !

Doit-on s’étonner qu’avec un exemple hiérarchique pareil, l’UB n’ait jamais pris le taureau par les cornes dans l’affaire Ye ?

par john baete

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