Pourquoi l’ambiance est pire qu’avant les stress matches

Anderlecht a le double de points du Standard au classement, mais ça ne veut rien dire. La seule vérité qui compte, c’est le Clasico de ce week-end. Les supporters d’Anderlecht auront oublié le déplacement humiliant de Lyon où leur club a définitivement vendangé sa réputation continentale. Et ceux du Standard, le nombre obscène d’occasions de but ratées en championnat : ce n’est plus du foot, c’est du lâcher de faisans.

Finalement, tout le monde va se replacer dans le même état d’esprit que lors des stress matches de la fin de saison passée. Le but sera de gagner,… mais pas à tout prix SVP ! Les deux prologues au deuxième titre consécutif du Standard ont été – pour rappel – des petits matches de foot. Le jeu a été pourri par un tas de raisons négatives qui ont pris le pas sur la volonté de bien jouer au foot pour gagner.

L’excitation des joueurs avait été à son comble et les coups fourrés nombreux ; on citera, pour mémoire, les coudes de Marcin Wasilewski, les mouvements de capoeira d’ IgorDe Camargo, les insultes présumées racistes de JelleVan Damme sur OguchiOnyewu, la sortie tardive de SinanBolat sur MbarkBoussoufa qui mit quelques semaines le Marocain hors combat et les crachats de BenjaminNicaise sur un Anderlechtois au moment où on débouchait le champagne. Messieurs, on ne veut plus de ça. Evidemment, la pression était gigantesque. Terminer à égalité et aller au duel la tête froide n’est pas un fait acquis, mais le professionnalisme se mesure aussi à ça…

Vous aviez cependant une circonstance atténuante, Messieurs. Lorsque Bolat sortit le penalty de l’année botté par BryanRuiz à Gand, il priva Anderlecht du titre une première fois. Et Ariël Jacobs ne fit pas dans la dentelle, suspectant Ruiz d’avoir raté exprès… Sa direction ne rectifia rien, les stress matches étaient très mal partis et ça ne fit qu’empirer. Si Onyewu n’était pas parti jouer à Milan, il y aurait actuellement un procès entre un joueur du Standard et un d’Anderlecht.

L’éclatement de l’affaire Van Damme en juillet dernier donna un autre coup de poignard au contrat de sportivité qui devrait être toujours être respecté entre grands du foot. Pire, c’est désormais la guerre ouverte. L’enquête de Pierre Bilic et Bruno Govers (voir p. 14) met en avant les velléités (maladroites ou mal masquées exprès) du grand Jelle de vouloir partir quitter Anderlecht. Nos journalistes révèlent ainsi qu’ Herman Van Holsbeeck a appris de la bouche d’autres joueurs la destination rêvée de Van Damme, qui s’en était ouvert au vestiaire. Ce fut le début d’une guerre tranchante des communiqués dont l’escalade n’est toujours pas interrompue, les patrons des deux clubs restant étonnamment absents de la scène alors qu’ils auraient dû sortir les extincteurs.

Cela rappelle les suspicions de Jacobs ( » Beaucoup, beaucoup, beaucoup « ) à propos de Ruiz. Pourtant, Roger Vanden Stock avait participé avec sa bonhomie habituelle et son talent golfique jamais démenti (il a gagné un Blackberry !) à l’Open de Golf du Standard fin juin. Il avait aussi longuement bu une coupe et discuté avec Pierre François qui nous confirma à l’époque que l’entente restait cordiale.

Nous étions pourtant un rien étonnés : le Standard avait remporté son deuxième titre d’affilée dans des conditions explosives, la résolution de la question des droits de TV des stress matches (pour laquelle Lucien D’Onofrio avait pourtant reçu carte blanche) restait en travers des gorges mauves et une mésentente totale avait présidé à l’envoi des internationaux des deux clubs à la Kirin Cup.

L’enquête de nos journalistes pose une question finalement essentielle. Alors qu’on devait se féliciter de la bonne entente Anderlecht-Standard au niveau des directions, on a aujourd’hui la nette impression qu’au sein même des clubs, certaines personnes ont trouvé que cela a assez duré. A la veille du Clasico, on est à mille lieues de se demander si c’est AxelWitsel ou MilanJovanovic qui tirera le penalty (éventuel) que Jérôme Nzolo va siffler pour le Standard pour une vilaine faute de Wasyl sur Dieumerci Mbokani

PAR JOHN BAETE

« Notre enquête révèle la vérite sur l’affaire Van Damme et se demande qui a intérêt à ce que les deux clubs ne s’entendent pas. »

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