Pourquoi j’aime ce Standard

L’unanimité autour du club de Sclessin est riche de sens sportif.

Marc Wilmots :  » Luciano D’Onofrio a réussi son pari « 

 » Beaucoup de mérites reviennent à Luciano D’Onofrio. Il est arrivé à un âge de grande expertise et il sait comment un grand club fonctionne, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Il a mis en place un travail dont il récolte aujourd’hui les fruits. Le Standard avait 7.000 abonnés, il en a maintenant 20.000. Luciano a réussi à rassembler tout Liège autour d’un projet. Grâce à son travail titanesque, il a gagné son pari qui consistait à refaire du Standard un grand club. Il ne manque plus qu’un titre pour que le Standard retrouve sa place à côté d’Anderlecht.

La passion est revenue et le stade est encore plus bouillant que lorsque j’y jouais. L’identification avec ses supporters s’est aussi amplifiée. Le seul problème pour l’avenir du Standard, ce sont les Jeux Olympiques. Les jeunes risquent de revenir fatigués de Pékin et éprouver des difficultés pour se qualifier en Ligue des Champions « .

Robert Waseige :  » La rivalité Anderlecht-Bruges lassait « 

 » C’est un vent frais sur notre compétition. Les gens en avaient assez de la sempiternelle rivalité Anderlecht-Bruges. Les qualités, parfois contradictoires, que dégage cette jeune classe rejaillissent sur tout le monde : enthousiasme, sérénité… Le Standard fait du bien par son jeu et c’est l’essentiel. Les mérites de la direction sont aussi à souligner. Les allées et venues se sont succédé à Sclessin et c’est désormais le temps de la maturité et de l’équilibre. On note une réelle harmonie entre la direction et le sportif. Le Standard respire autant en coulisses que sur le terrain, ce qui lui donne des reins solides.

J’aurais juste envie de mettre en évidence un garçon comme Axel Witsel. Il est arrivé jeune de Visé et il a fait toutes ses classes au Standard. C’est la preuve que l’on peut encore dénicher du talent en ne cherchant pas très loin « .

Enzo Scifo :  » C’est Fellaini qui a mis la barre si haut « 

 » Le Standard a vécu plusieurs années difficiles qui lui ont permis de se remettre en question. Tous les facteurs sont aujourd’hui réunis pour réussir un exploit que beaucoup de personnes attendent : un travail de fond de la direction, un état d’esprit retrouvé dû à l’arrivée de personne comme Preud’homme, une prise de conscience des joueurs, un bon début de championnat… Tous les petits maillons se sont mis bien en place. Les bons choix sont pris et, surtout, les joueurs sont capables d’assimiler un message et de prendre leurs responsabilités.

Même quand le Standard peine, il parvient à faire la différence. Cette équipe est un bon cocktail de force physique, de vitesse et de mentalité. Athlétiquement, le Standard surclasse tous ses adversaires. Un joueur m’impressionne : Fellaini. Il a mis la barre très haute et constitue le facteur d’équilibre de l’ensemble. Defour est un pion important mais n’est pas irremplaçable. L’équipe a continué sa marche en avant sans lui. Fellaini est la pièce maîtresse dont le Standard ne peut pas se passer « .

Paul Van Himst :  » Le point fort, c’est les trois attaquants « 

 » Il y a de l’enthousiasme et une bonne organisation. Mais le point fort du Standard, ce sont ses trois attaquants de pointe : Jovanovic, Mbokani et de Camargo. Michel Preud’homme en emploie deux et parvient toujours à bien organiser son roulement. C’est une équipe complète qui peut s’appuyer sur Defour et une solide défense. Intrinsèquement, le Standard dispose, avec Anderlecht, du meilleur noyau. Mais les Mauves ont raté leur début de championnat alors que les Rouches, non. Pour moi, cela veut dire beaucoup.

Un grand nombre de personnes estiment qu’il serait logique de voir le Standard coiffer les lauriers ? A juste titre car il faut croire en la jeunesse. Sinon, on peut fermer boutique « .

Ariel Jacobs :  » Les individualités comme Conceiçao, c’est fini « 

 » La différence entre le Standard et les autres ? Il a plus de points et s’appuie sur des joueurs qui sont capables d’apporter un plus, comme Defour. Le concours de circonstances leur est aussi favorable : la saison précédente, Geraerts ne voulait plus signer et cela a permis l’éclosion de Fellaini. Dans le passé, le Standard avait peut-être trop tendance à s’appuyer sur des individualités comme Conceiçao. Désormais, on parle d’un collectif.

Si tout le monde accorde sa sympathie au Standard, c’est parce que le titre est attendu depuis 25 ans et qu’il y a une forme de frustration ou de jalousie par rapport à Anderlecht. J’ai ressenti un sentiment similaire des Allemands en général vis-à-vis du Bayern quand je les ai scoutés avant de les rencontrer… « 

Georges Leekens :  » Quelle ambition et quelle faim ! « 

 » Le Standard a toutes les qualités : créativité, mobilité, taille, physique, solidité dans les duels, vitesse… Ses joueurs sont ambitieux et ont faim. Cela pourrait même constituer un exemple pour notre équipe nationale. Le Standard est la seule équipe qui n’a pas connu de creux durant le championnat. Ce qui n’est pas le cas de Bruges et d’Anderlecht. Ces deux formations ont moins bien vécu la pression.

Tout le monde veut que le Standard soit champion car c’est un club chaud et fanatique de par son jeu et son public. On a envie que le Standard retrouve la Coupe d’Europe car les souvenirs de la grande époque des Gerets et Tahamata sont toujours dans les mémoires « .

Herman Van Holsbeeck :  » On est frappé par la maturité des jeunes « 

 » Il faut rendre ce mérite à Preud’homme : il a osé lancer des jeunes. On a coutume d’affirmer qu’il est difficile de remporter des prix quand on mise sur la jeunesse mais le Standard peut prouver le contraire. Les Fellaini, Witsel, Defour… apportent beaucoup par leur personnalité. Il est assez rare de voir des bonshommes de 18-20 ans jouer comme s’ils avaient dix ans de plus. A Anderlecht, c’est quelque chose qui nous a frappés dès le début de la saison.

Et puis, le Standard n’a plus été champion depuis 25 ans : les gens préfèrent témoigner leur sympathie à un club en passe de retrouver le succès plutôt qu’à une formation qui pourrait être championne une troisième fois d’affilée. En Belgique, les gens sont soit pour Anderlecht, soit contre. C’est pareil en France : Lyon a raflé le titre six saisons de suite et tout le monde attend qu’un outsider émerge. Il y a deux ans, tout le monde poussait pour que le Standard soit champion. Et la saison passée, c’est Genk qui recevait ce soutien « .

Albert Cartier :  » On a envie de les aimer « 

 » C’est ce mélange de jeunesse, de professionnalisme et d’enthousiasme qui me séduit. En général, jeunesse signifie manque de rigueur : ce n’est pas le cas du Standard. Les Rouches ont trouvé l’alchimie parfaite et arrivent à bien défendre tout en proposant un jeu offensif basé sur l’euphorie. Ils ont la capacité d’associer des valeurs comme l’ambition et l’humilité. L’équipe ne souffre pas du manque de planches de ses joueurs. Goreux, Witsel, Fellaini,… ce sont des personnes que les gens ont envie d’aimer et qui suscitent une identification.

Les joueurs ne se prennent pas la tête et restent accessibles. Au stade ou à la télévision, ils offrent du rêve tout en continuant à être disponibles pour les supporters. On n’essaie pas de les mettre dans une bulle et eux-mêmes refusent de s’isoler. Grâce à ce climat et à son enthousiasme, le Standard réussit à fédérer un public qui vient de partout : de Wallonie mais aussi de Flandre « .

Abbas Bayat :  » La défense et Dante m’impressionnent « 

 » Le Standard dispose d’une bonne base de joueurs dans tous les secteurs. Les Standarmen osent aller de l’avant et marquent facilement. Beaucoup de joueurs sont grands et physiques. Mais ce que je tiens à mettre en évidence, c’est le comportement de la défense. Pour moi, Dante est le plus complet par sa technique, son intelligence, sa présence et sa volonté. Fellaini me fait aussi une grosse impression. Je rappelle que ces deux personnes ont transité par Charleroi !

Si toute la Belgique se passionne pour le Standard, c’est parce que les supporters neutres n’aiment pas les équipes qui gagnent tout le temps. Les gens n’ont plus envie de voir Anderlecht ou Bruges champion et éprouvent plus de sympathie pour une formation susceptible de bouleverser la hiérarchie. Les hommes de Preud’homme méritent le titre. Ils sont parvenus à gagner dans les moments décisifs alors que Bruges ratait ses rendez-vous « .

par simon barzyczak

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