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Pourquoi Charleroi marque le pas

En concédant un nul blanc face à Saint-Trond, Charleroi a porté sa série de matches nuls à six rencontres consécutives. Les Zèbres n’arrivent plus à gagner, en grande partie parce qu’ils sont moins audacieux qu’avant la trêve hivernale.

Car l’efficacité est toujours au rendez-vous. Lors des six derniers matches, le Sporting a marqué un but tous les 6,1 tirs. Un réalisme encore plus glaçant que lors des 23 journées précédentes, durant lesquelles Charleroi marquait une fois tous les 6,3 tirs. Le problème est donc ailleurs, comme le diagnostique Felice Mazzù dès la fin de la rencontre face aux Canaris :  » Ce qui faisait notre force en début de saison, c’est qu’on osait beaucoup plus aller de l’avant, on se créait plus de situations.  »

Le constat du coach zébré est illustré par les chiffres : d’une moyenne de 10,7 tirs par match lors des 23 premières journées, les Carolos sont tombés à 7,2 sur les six derniers matches (et même à 4 frappes par rencontre sur leurs trois dernières sorties). Insuffisant pour continuer à menacer durablement le rectangle adverse. Témoins à distance de la baisse de régime de leurs anciennes couleurs, Dodi Lukebakio et Clément Tainmont n’étaient sans doute pas étrangers à la verve offensive des Zèbres.

Avec respectivement 4,6 et 3,8 occasions créées par nonante minutes, le Diablotin et le Français étaient les deux joueurs les plus entreprenants du noyau, devant Cristian Benavente (3,6) ou Kaveh Rezaei (3,1). Désormais occupés par Amara Baby (2,2 occasions ) et Mamadou Fall (2,3), les flancs carolos sont moins productifs.

 » Notre force, dans le passé, c’était la percussion sur les côtés. Mettre le ballon dans le rectangle et finir ces occasions « , constate Mazzù.  » On le voit moins, parce que les solutions ne sont pas énormes « , déplore le coach du Mambour, qui doit composer avec la blessure de sa recrue hivernale Willy Semedo, et le profil d’un Romain Grange qui ne correspond pas à celui d’un ailier mazzu-esque.

Le duo formé par Benavente et Rezaei est donc moins bien soutenu par son milieu de terrain. Car ce qui est vrai pour les flancs l’est aussi pour le coeur du jeu, où la blessure de Marco Ilaimaharitra se fait ressentir. Le Malgache est l’un des plus grands pourvoyeurs de passes-clés (qui débouchent sur un tir) du noyau, derrière les deux flèches offensives du Sporting. Il s’implique dans 1,6 occasion par match, là où Cristophe Diandy (0,9) et Gaëtan Hendrickx (0,8) peinent à transformer leur domination physique en opportunités à cause d’un manque de justesse technique dans la zone de vérité.

Contraint de remplacer Ilaimaharitra par Diandy, Mazzù doit en quelque sorte troquer un créateur reculé contre un stoppeur avancé, un paramètre qui n’aide pas à multiplier les situations dangereuses. En seconde période, contre Saint-Trond, il a d’ailleurs tenté d’intégrer Benavente au milieu de terrain, en associant Chris Bédia à Rezaei aux avant-postes. Un rôle axial finalement repris par Enes Saglik, sans grand succès, même si cette configuration a permis aux Zèbres de se créer leur plus grosse opportunité du match, dans les derniers instants. C’était sur un centre venu du flanc gauche, repris presque victorieusement par Benavente. La clé de la crise carolo se trouve peut-être dans l’audace de sa ligne médiane.

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