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Pourquoi Balikwisha est parti au clash

Avant de signer à l’Antwerp, l’ancien joueur du Standard a d’abord menacé d’activer la loi de 78 pour mettre un terme au contrat qui le liait aux Rouches. Une histoire d’offres qui penchent de deux côtés différents de la balance.

Tout semblait devoir se passer sans accroc. Un intérêt de Bruges éveillé dès les premiers jours de l’année, puis concrétisé par une offre à des valeurs semblables à celles dépensées par les Blauw en Zwart pour Noa Lang. Il faut dire qu’au-delà de ses statistiques, impressionnantes pour une première saison au sein de l’élite (neuf buts), Michel-Ange Balikwisha séduit par son profil moderne, fait de courses à haute intensité et d’intelligence dans les déplacements. Ce n’est pas un hasard si, ces derniers mois, des scouts de l’écurie RedBull se sont penchés attentivement sur son cas.

Si la vente de l’une des rares satisfactions de la saison liégeoise n’est pas un plaisir sportif, l’opération comptable qu’on pensait un temps en passe de se conclure avec le double champion de Belgique en titre avait tout d’une bénédiction pour un Standard en quête de liquidités avant de lancer son mercato entrant. Tant pis si la symbolique de vendre l’un de ses joyaux à la concurrence nationale donnait la désagréable impression de devenir un second couteau de l’élite, impossible de s’asseoir sur les sept millions d’euros déposés sur la table par le Club Bruges. L’histoire était donc celle d’un plan sans accroc.

Jusqu’à l’intervention de Didier Frenay, représentant du joueur qui s’offusque de voir cet accord entre clubs bouclé dans son dos. Bien introduit à Wolfsburg, où il avait notamment placé Landry Dimata par le passé, l’agent rêve d’ouvrir à son poulain rouche les portes de l’Allemagne, mais ne ramène jamais d’offre de l’étranger. Finalement, le résident monégasque frappe à la porte de Sclessin avec une proposition venue de l’Antwerp. Quatre millions d’abord, puis 4,5 après le refus liégeois. En bords de Meuse, on s’étonne de voir la seconde offre anversoise envoyée immédiatement par Frenay, visiblement mandaté par le club et plus par le joueur dans ce dossier. Quelques heures après le deuxième « non » de Bruno Venanzi, Michel-Ange Balikwisha menace d’activer la loi de 78.

Michel-Ange Balikwisha séduit par son profil moderne, fait de courses à haute intensité et d’intelligence dans les déplacements.

L’histoire d’une procédure souvent brandie comme une bravade ou un moyen de pression, mais rarement habituée à aller jusqu’à son terme. Concrètement, elle permet au joueur qui l’active de se libérer de son contrat en échange des sommes qui lui sont dues jusqu’à échéance de celui-ci. Dans le cas du cadet de Balikwisha, le montant avoisinait les 300.000 euros, puisque le joueur n’avait pas été revalorisé depuis ses débuts professionnels et était donc toujours payé au salaire plancher offert aux jeunes de l’Académie lors de leur signature chez les pros. C’est là que les versions divergeaient: dans le camp du joueur, on a d’abord déploré que les demandes de revalorisation n’aient jamais trouvé d’écho au sein de la direction liégeoise, laquelle affirmait de son côté qu’une ouverture des négociations n’avait jamais été sollicitée par le joueur ou son agent.

L’issue finalement trouvée au dossier sauve les meubles du football belge et les caisses du Standard, qui récupère finalement plus de six millions d’euros pour un joueur encore inconnu du grand public il y a douze mois.

Légalement, rien n’empêchait l’Antwerp de s’offrir gratuitement les services du jeune talent du SL Football Campus en passant par la loi de 1978. Restait pourtant l’écueil finalement salutaire pour les Rouches de ce gentlemen’s agreement, qui veut que les clubs de Pro League s’engagent à ne pas agir de la sorte, pour ne pas déréguler le marché. Dans la foulée de la menace finalement restée sans suite du clan du joueur, le Standard a d’ailleurs signalé à la Pro League qu’un passage de Balikwisha vers le Bosuil via la loi de 78 créerait un dangereux précédent. Le marché belge serait alors devenu sauvage, un club pouvant inciter un joueur à casser son contrat pour l’engager gratuitement et le vendre vers l’étranger dans la foulée (pour autant que la manoeuvre soit effectuée avant le 30 juin, sous peine de sanctions pour la saison lancée administrativement le 1er juillet).

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