» Pour Pelé aussi, Van Himst était le Pelé blanc ! « 

 » Personne n’a jamais aussi bien joué de l’extérieur du pied que Paul Van Himst. Avec ses godasses 45 fillettes, il calibrait parfaitement ses services en profondeur, ses passes courtes, etc. Ses panards lui permettaient de bien conserver le ballon et RaymondGoethals, qui avait tout compris, lui disait souvent : – Paul, tu fais la différence avec tes extérieurs du pied et ton derrière. Paul avait l’art de se pencher au-dessus du ballon et son arrière-train faisait office de bouclier. Détenteur de quatre Souliers d’Or, il a marqué son temps et fut une star européenne. De passage à Anderlecht avec le FC Santos, Pelé le rangea parmi les trois joueurs qu’il préférait. Oui, même pour Pelé, Van Himst était le… Pelé blanc !

Ses slaloms étaient extraordinaires. Je me souviens d’un paquet de grands matches que j’ai disputés avec lui. Aujourd’hui encore, on parle du fameux 1-0 (but de Jef Jurion) qui permit à Anderlecht de sortir le Real Madrid de la Coupe des Champions en 1962-63. Mais on a oublié que ce grand moment avait été précédé par un exploit : le 3-3 du match aller en Espagne au cours duquel Paul marqua un but tout comme Jean-Pierre Janssens et Wilfried Puis. A mon avis, ce fut le véritable envol international d’une vedette qui avait débuté en D1 à 16 ans. Popol avait tout juste 17 ans quand il débuta en équipe nationale, le 19 octobre 1960 en Suède (2-0).

En 1963, la Belgique balaya le Brésil en match amical à Bruxelles (5-1). Paul était sur le terrain, Pelé pas car il était blessé. Quelques jours avant cette rencontre que je rêvais de disputer aux côtés de mon ami Paul, Constant Vanden Stock, le sélectionneur fédéral me téléphona : -Ecoute, Georges, je ne peux pas te retenir car il me faut un Standardman de plus en équipe nationale. Jef Vliers sera notre back droit. Mais tu as quand même droit à deux invitations pour Belgique-Brésil. J’étais outré et je n’ai pas été chercher mes passe-droits. Paul était un meneur de jeu hors catégorie qui évoluait généralement derrière l’avant de pointe. Il était notre plaque tournante, gérait les man£uvres offensives et avait l’art d’exploiter le deuxième ballon. Même s’il n’aimait pas la castagne, Paul savait se replacer pour faciliter le travail de ses milieux défensifs.

Vrai gentleman, il est le meilleur footballeur belge de tous les temps et vient de publier ses mémoires en néerlandais ( Paul Van Hismt over mezelf édité par Borgerhoff & Lamberigts). J’ai évidemment acheté le bouquin et il faudra que je le fasse dédicacer après avoir bu un bon café avec lui.  »

né en 1941, heylens fut un excellent back droit (67x diable rouge, équipe d’europe 65, mondial 70 au mexique, 7 titres et 3 coupes de belgique avec anderlecht). coacha une douzaine de clubs (passa 5 ans au losc et fut coach belge 1984 à seraing).

propos recueillis par pierre bilic

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