Pour ou contre Stoica?

John Baete

Après les matches contre Halmstad et l’Anwterp, on n’a pas remarqué l’absence d’ Alin Stoica dans l’équipe anderlechtoise. Mais que les anti-Stoica ne se réjouissent cependant pas trop vite. A un niveau supérieur, le Roumain est indispensable. C’est comme pour Walter Baseggio; personne n’a dû se soucier non plus de son absence en Suède ou au stade Vanden Stock.

Du coup, ceux que Stoica commence à énerver s’en sont donné à coeur joie. Le président Roger Vanden Stock, notamment, a comparé son technicien roumain à Calimero. Trop injuste pour un jeune surdoué qui ne comprend pas que son talent ne suscite pas plus d’enthousiasme?

Le seul empressement qu’Anderlecht manifeste à son égard est de rallonger un contrat qui se termine cette saison. Le Roumain hésite car il veut des garanties quant à son temps de jeu.

Economiquement, Anderlecht a raison. Sportivement, Stoica aussi. Un club doit veiller à gagner des matches et de l’argent. Un joueur pense avant tout à sa carrière. Comment demander à quelqu’un d’avoir l’esprit d’équipe s’il ne joue pas?

D’un côté, Aimé Anthuenis se dit le premier supporter de Stoica, mais l’entraîneur des Mauves n’avait pas placé le Roumain dans ses pronostics pour le titre de Jeune Pro de l’Année en mai dernier. Et pourtant, Alin avait remporté la palme.

Une chose est sûre. Si Anthuenis n’a pas (encore?) l’intention de construire son équipe autour du Roumain, il a progressé dans son appréciation du milieu de terrain. Pas seulement parce que le stade tout entier avait un soir de championnat applaudi le joueur et hué l’entraîneur… Comme tout le monde, Anthuenis a remarqué qu’en Ligue des Champions, Anderlecht jouait bien quand Stoica était sur le terrain. Et forcément, quand les Mauves jouaient sans avoir peur.

Des connaisseurs comme Paul Van Himst ne comprennent pas que Stoica ne joue pas d’office. Mais Michel Preud’homme est d’un avis radicalement inverse!

L’affaire va bien sûr au-delà du duo Anthuenis-Stoica. C’est une question de style, le luxe que peuvent se permettre ceux qui assurent déjà plus que le service minimum. N’oublions pas que Raymond Goethals a toujours été un anti- Scifo et qu’ Aad de Mos était un anti- Zetterberg.

Actuellement, les suiveurs les plus perspicaces du Real Madrid se demandent si leur secteur offensif n’est pas trop technique (!) avec Raul, Figo et maintenant Zidane. Dans les matches de préparation, le Français n’avait que Raul devant lui et ce n’est pas assez.

En assumant le risque, nous pensons que l’attaque d’Anderlecht est meilleure que l’an dernier. Le quatuor De BildeMornarJestrovicSeol constitue un fameux renfort même si KollerRadzinskiGoor sont partis. Et Hendrikx a déjà remplacé Dheedene Iachtchouk est revenu, Dindane trouve sa place et El-Saïd va saisir sa chance. Hasi et Vanderhaeghe devant une défense c’est du béton et puis il y a encore Baseggio… qu’Anthuenis n’avait pas -non plus- placé dans trio de gagnants pour le Footballeur Pro. Mais Walter le devint!

Mauvais pronostiqueur Anthuenis? Pas important comme question. Anthuenis est avare de compliments. Et comme à Anderlecht rien ne sera jamais gratuit, il n’y a personne qui veut donner l’impression à Stoica que tout finira bien par s’arranger et que l’on compte vraiment sur lui. Attention, l’attitude de la direction a déjà commencé à rejaillir sur les autres joueurs qui se demandent aussi -Mais keskiveu à la fin ce peï?

Reste le public anderlechtois qui attend avec impatience que l’affaire Stoica se résolve. Car le Roumain a autant le public anderlechtois dans sa poche que Baseggio ou De Bilde. Parce qu’ils veulent tous la même chose : du foot flamboyant, du feu d’artifice.

John Baete

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