Pour l’humour du foot !

Anderlecht le voulait à tout prix ! Après une première tentative avortée en cours de saison, les dirigeants mauves et blancs sont revenus à la charge. Herman Van Holsbeeck a craqué.  » On ne dit pas non à Anderlecht « , a souvent proclamé solennellement l’impayable Mister Michel ! C’est vrai ! Mais à quoi peut tenir une carrière dans le monde du foot !

J’avais rencontré Herman, en juin 2002, au moment où il planchait sur sa deuxième saison lierroise. Préoccupé par les choix à opérer, il m’avait avoué son inquiétude : » André, cette saison, je sais que je n’ai pas droit à l’erreur sinon c’est fini avec moi au Lierse  » Un an plus tard, ce même Herman, qui appréhendait, quelques mois plus tôt, l’éventualité d’un échec, entre par la grande porte dans le plus grand club de Belgique…

Avec Herman Van Holsbeeck, c’est un vrai ketje de Bruxelles qui investit le Sporting dont, il y a quelques mois encore, Alain Courtois regrettait le manque de racines bruxelloises. Cette fois, la zwanze sera de retour. A sa manière, Herman réintroduira cette note d’humour, façon Eugène Steppé.

Eternellement souriant et accueillant, Herman est un redoutable charmeur. Taquin, voire gentiment chambreur avec tous ceux pour qui il éprouve amitié et tendresse. S’il vous charrie, c’est signe que vous lui êtes sympathique. S’il ne vous charrie pas, c’est qu’il en est encore dans sa phase d’observation. C’est l’Herman  » savonnette « , celui qui échappe, qui ne s’engage pas, qui vous écoute avec attention et bienveillance mais qui ne réagit que parcimonieusement à vos questions ou propositions, bref c’est l’Herman qui désarçonne et qui en a énervé plus d’un.

Il dégage une force tranquille et surtout une maîtrise de soi assez peu courante. Personnellement, je ne l’ai jamais vu en colère. Ce qui ne l’empêche pas de se faire respecter. Sa qualité première ? La modestie. Une modestie qui lui confère une ouverture d’esprit peu commune, toujours prêt à apprendre, à s’informer, à progresser.

Il est de ceux qui écoutent plus qu’il ne parle. Pas étonnant donc qu’il pratique avec succès l’art du dialogue. Avec lui l’interlocuteur a droit à l’expression totale et complète de sa pensée.

Modeste mais très ambitieux et prêt à sacrifier beaucoup de choses pour sa carrière sauf ses amitiés, l’intérêt ne guide pas systématiquement toutes ses démarches… même les plus professionnelles. Il a gardé suffisamment le sens du sacré pour ne pas succomber au démon de l’opportunisme. Pas arriviste, avec un ego inversement proportionnel à son plan de carrière, Herman sait tenir son rang partout où il opère. Calife à la place du calife, c’est pas son truc !

Ses intérêts sont d’abord ceux de son employeur. Herman est fondamentalement fiable. Et voilà pourquoi, à mon sens, il a réussi se frayer un chemin dans ce milieu impitoyable du foot professionnel. Et tout cela en ne concédant rien de son identité. Sa souplesse relationnelle et son sens de la diplomatie l’y ont à coup sûr beaucoup aidé. Et en plus c’est un bosseur qui, contrairement à certains, n’en tire aucune gloire excessive. En fait Herman est trop sérieux pour se prendre au sérieux !

Anderlecht a sans aucun doute réalisé là un de ses meilleurs transferts. Le parcours d’Herman est riche d’expérience. C’est un homme de terrain qui a pu toucher à toutes les facettes du football. Joueur, entraîneur puis dirigeant.

Pour l’anecdote, sachez que, lorqu’il a quitté la Réserve du RWDM, à 18 ans, pour aller s’aguerrir en D3 à Termonde, le secrétaire général, qui a signé son bon de sortie, n’était autre que Michel Verschueren.

Personnellement, j’ai eu le plaisir de l’accueillir à Wavre- Sport dans les années 80. Ce fut son dernier club en tant que joueur. Je me rappelle que ses capacités d’analyse étaient telles que je l’avais vivement encouragé à suivre les cours d’entraîneur.

parAndré Remy

Et en plus c’est un bosseur qui, contrairement à certains, n’en tire aucune gloire excessive.

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