POUR GAND LA (GRANDE) VIE VA COMMENCER

Cela faisait plusieurs années que les dirigeants de La Gantoise n’étaient pas vraiment pris au sérieux quand ils s’obstinaient à dire que leur club faisait partie de notre fameux G5. Leurs résultats ne le démontraient pas. Aujourd’hui, avec ce titre qui ne semble plus pouvoir leur échapper, ils y remontent d’un coup. En attendant mieux. Parce que le titre, c’est une chose, mais il y a aussi les millions de la Ligue des Champions qui vont tomber. Gand a déjà montré l’exemple en ayant le culot de construire un nouveau stade. Ils ont aussi installé une cellule de scouting véritablement professionnelle et compétente – Gunther Schepens connaît son boulot. Pour ne citer que deux noms, je parlerais de l’arrivée de Laurent Depoitre en été et du transfert de Moses Simon en janvier.

C’est impossible que Gand ne progresse pas subitement de quelques crans dans la hiérarchie belge si le titre est au bout de la route. On pouvait s’attendre à une progression dès l’inauguration du stade, mais elle a été plus rapide que prévu. Il reste seulement à bien négocier les deux derniers matches. Attention au Standard, qui va à Gand jeudi. Les Liégeois ont encore quelque chose à gagner. La cinquième place et les barrages pour l’Europa League contre le vainqueur des PO2, ça ne les tente pas. Ils veulent s’accrocher à la quatrième. Et ils en ont les moyens quand on voit comme ils viennent encore d’enquiquiner Anderlecht. S’ils obtiennent à Bruxelles le résultat conforme à la physionomie du match, ils battent les Mauves pour la quatrième fois cette saison. En cas de résultat négatif, les Gantois auront encore un joker, dimanche à Anderlecht. Mais doivent-ils craindre la défaite après avoir battu tout le monde cette saison, après s’être imposés à Anderlecht, à Bruges, au Standard et à Courtrai ?

Ce serait facile, aujourd’hui, de tomber sur le dos de Michel Preud’homme. Oui, Bruges va devoir patienter au moins une année de plus pour goûter à nouveau au titre. Oui, son équipe s’est effondrée dans ces play-offs. Mais Preud’homme a-t-il raté sa saison pour autant ? Non. On ne peut pas lui enlever la victoire en Coupe de Belgique et le parcours en Europa League. Simplement, ce programme infernal et la litanie de blessés, on voit maintenant que c’était trop pour le Club. Preud’homme et ses joueurs vont logiquement devoir s’incliner contre un Gand qui a un noyau superbement étoffé, du talent individuel mais aussi le coach qui a le plus de compétences tactiques en Belgique. Hein Vanhaezebrouck n’adapte pas son équipe, il se contente d’exploiter au mieux les faiblesses de l’adversaire. Tout cela en ayant toujours essayé de produire un football positif. On a aussi vu une machine qui montait progressivement en puissance. C’était bon durant la première partie de la saison, très bon à partir de janvier, excellent dans les play-offs. Ils n’auront rien volé à personne s’ils vont au bout. Et Anderlecht ne peut rien revendiquer de mieux que la deuxième place. Là-bas, il y aura eu, au bout du compte, trop peu de soutien pour Aleksandar Mitrovic, trop de laisser-aller sur les phases arrêtées défensives, trop peu de précision dans les moments décisifs, pas assez de taille, pas assez de maturité non plus.

RECUEILLI PAR PIERRE DANVOYE – L’ANALYSE DE MARC DEGRYSE

Ce serait facile aujourd’hui de tomber sur le dos de Michel Preud’homme. Non, il n’a pas raté sa saison.

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