Portret Juan-Pablo Montoya

Michael Schumacher peut gagner autant de courses et de championnats du monde qu’il voudra, il ne sera jamais le deuxième Ayrton Senna. Un seul coureur peut prétendre à cette honneur actuellement: le Colombien Juan-Pablo Montoya, 25 ans.

La saison passée, Montoya a certainement commis des erreurs mais son début en F1 est quand même une réussite. Il a obtenu la pole-position à trois reprises, glané 31 points et la sixième place au classement de la Coupe du Monde et a même remporté un GP, sur le circuit de Monza. Entre-temps, il a réalisé quelques coups d’éclat. Vraiment, Montoya n’a pas raté son entrée en F1 en 2001.

On l’a propulsé dans le circuit avec beaucoup de tralala. Mais peu de pilotes semblent faits pour la F1 comme Montoya, né le 20 septembre 1985 à Bogota, la capitale colombienne. Fils d’un architecte lui-même ancien pilote, Juan-Pablo a remporté sa première course en kart, à l’âge de six ans. Après avoir fait ses classes d’âge en Colombie, il a émigré à Miami, son pays n’étant pas suffisamment équipé pour les courses automobiles.

Son transfert à la F1 s’est fait attendre: Williams lui a préféré Alex Zanardi, champion en CART, le pendant américain de la F1, pour remplacer Jacques Villeneuve. Montoya passe au CART et d’emblée, il est sacré champion, devenant le plus jeune lauréat de l’histoire de cette compétition. Montoya continue à arpenter les Etats-Unis en 2000. Avec une moins bonne auto et moins de succès, bien qu’il accroche à son palmarès les 500 Miles d’Indianapolis.

L’an 2001 arrive. Il rejoint enfin Williams et s’empoigne sans tarder avec l’autre pilote, Ralf Schumacher.

Michael Schumacher n’apprécie pas, mais Montoya non plus. Le Colombien s’offusque-t-il des reproches des frères? « En quoi leur opinion peut-elle m’intéresser? De toute façon, 80% de ce que vous lisez sont inventés par les reporters ».

C’est un sport dangereux? La philosophie de Montoya est simple: « Ce qui doit arriver arrivera. Qu’on soit hystérique ou calme derrière son volant, l’issue est la même. Elle est toute tracée ».

Le Colombien n’est ni hystérique ni calme au volant. Il laisse ses instincts prendre le dessus. C’est pour cela qu’il rappelle Ayrton Senna, son idole. C’est aussi pour cela qu’on n’a pas encore vu le vrai visage du Colombien. Les spécialistes se souviennent de la manière dont Montoya a exécuté une manoeuvre de dépassement au Casino Square de Monaco en Formule 3000. Nul n’aurait cru que c’était possible. Nul n’aurait même imaginé pareille manoeuvre.

Michael Schumacher serait-il toujours inaccessible? Montoya le trouve un peu fou: « Mais il a évidemment une formidable voiture et de l’expérience ».

Ben Herremans,

Il réalise des manoeuvres inédites et on pense à lui comme au nouveau Senna.

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