Portret Barbara Schett

A 25 ans, Barbara Schett, « Babsi » pour les intimes, attend toujours son heure. Celle-ci sonna toutefois l’an dernier, à Wimbledon, mais ce ne fut pas sur les courts puisqu’elle y fut rapidement éliminée. Privée d’Anna Kournikova qui soignait sa fracture de stress au pied, The Mirror décida de lui chercher une remplaçante.

Barbara Schett: la joueuse devenue pin-up. Pas question de rester bredouilles pendant la grande quinzaine du blanc. Il fallait des photos, beaucoup de photos, les plus déshabillées possibles pour mieux « habiller » le tournoi. Le tabloïd anglais jeta ainsi son dévolu sur l’Autrichienne, devenue en une simple pression sur l’objectif, « la star la plus sexy du tournoi ». Celle qui allait faire la une du canard et dont on allait pouvoir lire les péripéties en dehors des terrains, jour après jour, heure après heure.

L’aventure, outre quelle tourna court (Schett fut éliminée dès le troisième tour), se révéla être une catastrophe. Car si Barbara Schett possède un joli sourire, la comparer à Kournikova n’était pas forcément lui rendre service. En plus de quoi, elle n’a pas que des choses stupides à raconter, Babsy. Or dans le Mirror, plus c’est stupide, plus cela a des chances de plaire aux lecteurs.

Star par accident, Schett n’est toutefois pas dénuée de talent. Voici deux ans, elle se hissa jusqu’à la septième place du classement mondial, une performance qu’elle dut en grande partie à sa qualification pour les quarts de finale à l’US Open ainsi qu’à quelques belles prestations parmi lesquelles il faut épingler des victoires face à Conchita Martinez et Arantxa Sanchez. Surtout, l’Autrichienne avait affiché une exceptionnelle régularité et une véritable boulimie de tournois. Elle se classa quatrième au classement des joueuses les plus productives de l’année.

Drôle de destin que celui de Barbara Schett. Née à Innsbruck, où la neige tombe en abondance sur les pistes environnantes, elle aurait tout aussi bien pu faire du ski. « En fait, mon père jouait au tennis et c’est comme ça que je m’y suis mise. J’ai participé à de nombreuses compétitions de ski en étant jeune, mais j’ai vite choisi. Et c’est tant mieux car pour la santé, le tennis est moins traumatisant que le ski ».

Une déclaration qui fait froid dans le dos après la disparition tragique de la skieuse française Régine Cavagnoud, survenue à quelques kilomètres seulement du domicile de Schett.

D’abord reprise dans le programme de la fédération autrichienne de tennis, Schett se trouva face à un choix cornélien lorsqu’elle eut 16 ans: jouer au tennis ou poursuivre des études. Fille de banquiers, et soeur d’un médecin, elle eut la chance d’être soutenue par sa famille. « Mes parents ont conclu qu’il était dommage de ne pas tenter ma chance si j’étais vraiment motivée », se souvient-elle. « A partir de là, ils m’ont toujours soutenue à fond ».

Cela n’aura pas suffi à la garder dans le giron fédéral. Deux ans plus tard, la séparation intervint et l’heure de trouver un coach devint cruciale. Qui choisir? Personne n’ayant le profil requis aux yeux de la belle blonde, celle-ci se tourna vers Thomas Prerovsky.

« C’était mon fiancé. Thomas était un ancien joueur autrichien de Coupe Davis. Je n’avais pas beaucoup d’argent et j’avais besoin de quelqu’un qui me soutienne et qui m’encourage ». C’est avec lui, et grâce à un intense travail physique, qu’elle gravira un à un les échelons qui la porteront jusqu’à la fameuse septième place mondiale. Mais après cinq années passées ensemble tant sur qu’en dehors des courts, Schett et Prerovsky décidèrent de se séparer. Difficile de partager la vie de quelqu’un que l’on fréquente 24 heures sur 24.

Ce fut pour Barbara Schett le début de la descente au classement. Pas une chute vertigineuse mais une glissade tout de même. Figurant aujourd’hui au 21e rang mondial, Babsy avoue éprouver d’énormes difficultés face à un certain type de joueuses: les grandes frappeuses.

Qu’importe après tout. Schett ne gagnera jamais un tournoi du Grand Chelem. Mais avec les trois victoires inscrites à son palmarès, auxquelles il faut ajouter les cinq autres récoltées en double, son compteur affiche pour l’heure plus de 2,3 millions de dollars de gains récoltés en neuf années passées sur le circuit professionnel. A quoi il convient d’ajouter les 56.000 euros gagnés pour être « la star la plus sexy de Wimbledon ».

Florient Etienne

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