» Polyte Van den Bosch méritait une heure de silence « 

Pierre Bilic

né en 1941, heylens fut un excellent back droit (67x diable rouge, équipe d’europe 65, mondial 70 au mexique, 7 titres et 3 coupes de belgique avec anderlecht). coacha une douzaine de clubs (passa 5 ans au losc et fut coach belge 1984 à seraing)

 » Le football belge oublie parfois de rendre hommage à ceux qui l’ont fidèlement servi. Alors que les supporters des Corinthians de Sao Paulo et les clubs de Premier League se souvenaient de ce que Socrates et Gary Speed leur ont apporté, Anderlecht n’a même pas prévu une minute de silence pour Hippolyte Van den Bosch, disparu à 85 ans, avant le match contre OHL. Les circonstances de son décès ne sont pas aussi tragiques que celles de Socrates et Speed mais Polyte était quand même une légende du club. Cette indifférence m’a étonné et, au vu de son palmarès, cet homme ne méritait pas une minute mais une heure de silence. Il y a bien eu un message au marquoir et sur le site internet du club mais c’était insuffisant. J’ai appris qu’Anderlecht (très pris par son voyage européen à Athènes, ce qui peut expliquer le manque d’attention) rectifierait le tir à l’occasion du prochain match à domicile et dans les colonnes de son magazine de club, Purple Heart. C’est bien car quand on ne se souvient pas de son passé, on n’a pas d’avenir.

J’ai assisté aux funérailles de Polyte où j’ai croisé Pierre Hanon et Georges Grün mais pas beaucoup de Mauves. Huit fois international (2 buts), Van den Bosch a marqué l’histoire du club. Attaquant, il a participé à la conquête du premier titre d’Anderlecht en 1946-1947 et il en a ajouté trois autres en 1953-1954, 1954-1955 et 1955-1956. Polyte participa aux premières campagnes européennes du Sporting – il marqua deux fois lors des débuts mauves en Coupe des Champions contre les Hongrois de Vörös Lobogo (défaite 6-3), fut meilleur buteur de D1 en 1953-1954 et trois fois finisseur numéro 1 du club entre 1954 et 1956. Or, à cette époque, le Sporting vivait les heures de gloire d’un de ses plus célèbres attaquants, Jef Mermans. C’est dire si Polyte détenait de magnifiques atouts que l’entraîneur du premier titre, Georges Perino, puis Ernst Churchill Smith et Bill Gormlie utilisèrent à merveille.

Notre VDB était un ket d’Anderlecht qui joua aussi au White Star (1948-1952) avant de revenir chez les Mauves où il s’était affilié en 1937. En 1961, il prit le chemin d’Alost puis d’Izegem en 64. Polyte fut un excellent entraîneur de jeunes et remplaça même Georg Kessler après 14 matches en 1972-1973 et gagna la Coupe contre le Standard (2-1). A la surprise générale, il coacha aussi l’équipe nationale du Venezuela. Polyte était un vrai serviteur de notre sport comme Jean Bodart, le papa de Gilbert, lui aussi parti il y a peu au paradis des footballeurs, que j’évoquerai prochainement.  »

PIERRE BILIC

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