Politique belge

Les idées du nouveau président de la Ligue.

Ancien président et manager de Wevelgem, et actuel manager sportif de Tournai, Guy Vervaeke (orthographe exacte) est depuis le 15 janvier le nouveau président de la Ligue. A la demande des clubs, qui voient dans les idées de cet homme un facteur d’évolution positive.

« Nous sommes arrivés à un stade où le basket belge a besoin d’une cellule réellement professionnelle », affirme-t-il. « Nous tenterons de la mettre sur pied au plus tôt. En collaboration, notamment, avec le manager de l’équipe nationale, Jacques Ledure. Dans quelques semaines, nous présenterons à la fédération (c’est-à-dire les deux ailes linguistiques, plus la coupole) un plan visant à réorganiser la D1. Il faudra trouver la formule idéale, établir un calendrier qui tienne compte des compétitions européennes, etc. J’ai déjà rencontré de nombreux dirigeants de clubs. Je commence à avoir une idée de ce qu’ils souhaitent ».

Va-t-on vers une Bénéligue, comme certains le prétendent, voire le préconisent?

GuyVervaeke: Selon moi, c’est trop tôt. Aux Pays-Bas, deux équipes ont un budget suffisamment élevé pour concurrencer des formations belges comme Mons ou Bree: il s’agit d’Amsterdam et de Nimègue. Mais je vois mal ces deux équipes participer au Championnat de Belgique et laisser les autres clubs néerlandais se débrouiller entre eux. Par ailleurs, la Wallonie est-elle réellement intéressée par une collaboration avec les Pays-Bas? Budget cinq fois plus grand

L’idéal, ce serait une D1 avec 12 équipesbelges ?

Effectivement. Encore faudra-t-il trouver une formule « explosive », qui maintienne un enjeu tout au long de la compétition. Laquelle? Un deuxième tour, on l’a vu la saison dernière (avec 11 équipes), ce n’est pas l’idéal. Le public se lasse des matches à répétition dont l’enjeu se dilue au fil des semaines. Cette saison-ci (toujours avec 11 équipes), la formule est meilleure mais toujours pas parfaite. Passer directement aux playoffs? 11 matches à domicile sur toute la saison, c’est peu. Franchement, je me gratte encore la tête.

Comment arrivera-t-on à 12 équipes?

Sur papier, tout est fixé: le champion de D2 monte en D1 et le deuxième de D2 joue un match de barrage, sur terrain neutre, contre le dernier de D1. En pratique, cela risque d’être moins simple, comme on l’a constaté ces deux dernières années. Huy, qui s’est considérablement renforcé, donne l’impression de vouloir rejoindre la D1. Damme, peut-être aussi. J’espère que les 11 clubs qui militent actuellement en D1 obtiendront leur licence. Mais, pour bien connaître des clubs comme Tournai et Wevelgem, je crains que ce ne sera pas simple.

Vous avez été dirigeant à Wevelgem et à Tournai, deux clubs qui éprouvent des difficultés à nouer les deux bouts. Y a-t-il encore de la place pour les « faibles » dans une compétition professionnelle?

Je crois que oui, à condition que l’on accepte d’avoir un championnat à deux vitesses. Dans le futur, quelques clubs risquent d’être au-dessus du lot. Je ne peux tout de même pas demander à Charleroi de diminuer son budget et de revoir ses ambitions à la baisse? Les autres essayent de s’accrocher comme ils le peuvent. L’écart est déjà grand entre le haut et le bas du classement. Entre la D1 et la D2, il l’est plus encore. Il faut aider les clubs de D2 qui se montrent désireux de franchir le pas. En leur laissant un certain temps (un ou deux ans) pour se conformer aux normes de la D1. Le budget constitue le plus gros obstacle. Si l’on veut offrir un contrat professionnel à sept ou huit joueurs, cela chiffre directement. Aussi, l’une de mes idées est de créer, à l’avenir, une sorte de « Pro B » comme cela existe en France. C’est-à-dire, une compétition intermédiaire entre le professionnalisme de la D1 et le basket amateur. Elle permettrait aux clubs qui descendent de D1 de ne pas perdre totalement le contact avec le haut niveau et aux clubs ambitieux de D2 de gravir les échelons progressivement, en évitant de passer sans transition d’un budget de 200.000 euros à un budget d’un millionLe Final Four en Coupe

La Coupe de Belgique a-t-elle désormais trouvé sa formule?

Il faut se rendre à l’évidence: les matches de Coupe de Belgique disputés en semaine n’attirent pas grand monde. Pour la phase finale, on inaugurera cette année la formule du Final Four. Elle est copiée sur ce qui se fait à l’étranger, où la compétition rencontre un certain succès. Et c’est vrai que voir les quatre meilleures équipes belges réunies en un même lieu, durant le long week-end de Pâques, peut être attrayant. Cette année, le Final Four aurait dû avoir lieu à Bree, mais l’Expodroom n’était pas libre à la date convenue. Les clubs ont accepté de se rendre au Spiroudôme de Charleroi. Bree recevra sans doute son tour la saison prochaine. En 2005, on pourrait se rendre à la nouvelle Searena d’Ostende. On aura eu deux fois d’affilée la finale en Wallonie (après Pepinster l’an passé), pourquoi pas deux fois d’affilée en Flandre?

L’équipe nationale: un autre point délicat…

J’ai rencontré Jacques Ledure pour en débattre. Une nouvelle convention sera établie entre la fédération, les clubs et le management team de l’équipe nationale. Il faudra veiller à ce qu’un contrat d’assurance adéquat soit rédigé. Les clubs payent, parfois grassement, les joueurs internationaux. S’ils reviennent blessés de l’équipe nationale, et ne peuvent plus être alignés pendant trois ou quatre mois, il serait logique qu’ils soient indemnisés en conséquence. Je suis toujours persuadé que l’équipe nationale demeure une vitrine intéressante et que les joueurs, comme les clubs, sont disposés à collaborer. D’autant qu’avec Lucien Van Kersschaever, l’organisation chez les Belgian Lions est meilleure que par le passé. Je suis d’accord également qu’à partir du moment où tout est en ordre, les joueurs ne devraient plus pouvoir refuser une sélection sur un coup de tête sans être sanctionnés.

Daniel Devos

« Une de mes idées et une Pro B, comme en France »

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