PMK40 FT. TITO PRINCE

En 2014, Paul-José Mpoku devient pote avec le rappeur Tito Prince. Aujourd’hui, le MC parisien est une valeur reconnue de la scène hexagonale grâce notamment à son excellent album, Totination.

Ou vous êtes-vous rencontrés ?

TITO PRINCE : C’est simple, il a écouté mon EP, il a aimé et il me l’a fait savoir sur Twitter. Je crois surtout qu’on partage les mêmes valeurs. Il est chrétien, je suis chrétien. Mais ma musique ne parle pas qu’aux chrétiens uniquement, ça parle à tous ceux qui se retrouvent dans mes textes. Booba partage ses valeurs à lui Une Colombienne fait ma vaisselle, une Africaine me fait à manger, eh bien moi c’est différent (il rit). Ça n’a rien à voir. Moi, c’est plutôt la même femme qui fait la vaisselle et qui me dit, viens m’aider à faire la vaisselle.

Aujourd’hui à Paname, tout le monde raconte la même chose. J’ai aussi eu ma période où j’ai fait une mixtape avec Kaaris où je rappais des folies comme lui. Mais j’ai pris la tangente.

T’as joué au foot ?

TITO PRINCE :Oui, j’ai joué à Saint-Leu-la-Forêt dans le 95. Et vers 15 ans, j’ai même failli être transféré à Auxerre. Mais je me suis blessé pour six mois et ça m’a un peu abattu.

Est-ce que le fait de faire du sport garde une utilité sociétale ?

TITO PRINCE :Quand tu fais du foot, t’as moins le temps de faire des conneries, t’es encadré, tu rencontres des gens sérieux. Et dans les centres de formation, on t’oblige à bien bosser à l’école. C’est quand même une vraie porte pour essayer de faire quelque chose de bien dans ta vie même si tu ne perces pas.

Tu es fan de foot ?

TITO PRINCE :Je connais tout (il rit). Moi c’est le Barça, depuis Ronaldinho.

Vous voyez des liens évidents entre foot et rap ?

MPOKU : Le fait que l’on soit tous les deux pros, il y a comme une proximité évidente entre nos deux disciplines.

TITO PRINCE :Oui, tu es respectueux du travail de l’autre. Je connais la difficulté de réussir dans le foot comme lui sait à quel point il est difficile de percer en tant qu’artiste.

Aujourd’hui, le mélange des genres est criant à travers des clips où l’on voit des gestes de footeux ou à l’inverse des joueurs qui se mettent à rapper…

TITO PRINCE :A l’époque, les fans de rap étaient davantage tournés vers le basket, il y avait aussi le look  » US  » qui les influençait. Mais aujourd’hui, le foot a pris une telle proportion qu’on est obligatoirement influencé.

MPOKU : Quand tu vas à la salle ou avant un match, tu écoutes du rap, ça te motive, le rap c’est une musique qui te booste.

TITO PRINCE :Que ce soit le foot ou le rap, c’est un milieu violent, c’est dur d’y arriver. C’est aussi technique, il faut être créatif. Dans le rap, on aime bien quand l’un a sorti un flow de fou, dans le foot on aime quand un joueur sort un geste, une inspiration. On vient souvent aussi du même milieu. Polo a grandi au sein d’une famille à peu près comme la mienne, congolaise, on a cette même envie de réussir pour nos familles. Après les exemples ne doivent pas s’arrêter au foot et au rap, on doit en avoir de plus en plus en politique, dans les affaires, etc. Aujourd’hui quand t’es jeune, c’est difficile pour tout le monde et pas que pour les jeunes des quartiers. C’est pour ça que je veux aider mes enfants et qu’ils n’aient pas à charbonner comme j’ai dû charbonner.

Le joueur de foot le plus hip-hop ?

MPOKU : Je dirais Ronaldinho pour ses skills, tout ce qu’il a inventé.

TITO PRINCE :Ouais, complètement. Je rajouterais Balotelli par son attitude. Il s’en fout un peu des codes qu’on lui impose. Balotelli passe pour un extra-terrestre aujourd’hui alors qu’il y a une dizaine d’années il y avait beaucoup plus de joueurs avec une vraie personnalité.

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