Plus rien ne va

Pierre Bilic

Juan Lozano avait raison quand il affirmait à l’hebdomadaire Knack :  » En Belgique, chez les jeunes, la taille et la puissance sont plus importants que la technique. S’il en avait été ainsi à mon époque, je n’aurais jamais joué en D1. Il y a de bons joueurs ici mais pas du super talent. Même la plus grande équipe de… merde ( sic) fait mieux tourner le ballon que les Diables rouges.  »

Après une première mi-temps valable (1-0 au repos), l’embarcation belge a coulé à pic en quelques minutes. Pour l’Espagne, c’était un bon safari avant cette Afrique du Sud que nous ne verrons pas. C’est notre plus lourde défaite (5-0) depuis 25 ans et le 5-0 encaissé à Nantes le 13 juin 1984 face à la France. Sans Jean-François Gillet (première sélection et le meilleur Belge, même s’il a encaissé 5 buts), la facture aurait été astronomique. Il a fallu attendre la 75e minute pour noter le premier tir cadré des Belges quand Kevin Mirallas inquiéta Iker Casilllas.

L’Espagne est géniale mais cela n’explique pas tout. En 1982, à Barcelone, en ouverture du Mundial, la Belgique avait pris la mesure de l’Argentine (1-0), détentrice du titre suprême. Les Diables Rouges avaient du talent mais surtout de la volonté à revendre. Frankie Vercauteren est devenu papa durant cette Coupe du Monde 82 et Guy Thys lui accorda l’autorisation de rentrer quelques heures à Bruxelles. Pro jusqu’au bout des ongles, il resta en Espagne pour ne pas se déconcentrer.

Silvio Proto, lui, a fait l’impasse sur le voyage à La Corogne pour assister à la naissance de son fils, Théo. C’est son droit mais ça explique aussi pourquoi l’équipe de ’82 était gagnante et celle de 2009 perdante. Sébastien Pocognoli, lui, a quitté l’équipe nationale avant le désastre espagnol car le coach fédéral ne pouvait pas lui garantir qu’il jouerait. Or, il avait besoin de temps de jeu après une blessure ! Même si Vercauteren a donné son accord, on hallucine. Plus rien ne va et on

a l’impression que Vercauteren et son T2, Francky Dury, nagent dans le même flou que René Vandereycken.

L’équipe nationale a du talent mais le football belge est perdu entre ceux qui  » n’en valent pas encore la peine  » et d’autres qui  » n’en valent plus la peine « . Au rayon des has been, il y a Emile Mpenza. L’ancienne flèche est restée sur le banc en Espagne mais figurait samedi à la une de Nina, magazine people flamand, avec sa fiancée, le mannequin Jade Forest. Les photos sont très sexy. On aurait préféré des clichés d’un but d’ E1000 à La Corogne… mais il n’est plus à la mode du football actuel.

PIERRE BILIC

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