Plus proche de la D3 que de la D1

Infrastructures Stade coquet mais on attend Le synthé d’entraînement

Certes, le Kehrweg, d’une capacité de 5.300 places, n’est pas un stade aux normes de la D1 mais c’est une enceinte coquette.  » Il a été rénové en 2002, au moment de la montée en D2 « , explique le manager général Manfred Theissen.  » Si on montait en D1, il nous faudrait une tribune de 5.000 places supplémentaires.  » Mais Eupen ne devrait pas tout rénover comme Tubize. De plus, le stade est doté de business seats et du confort adéquat.

Les terrains d’entraînement sont au nombre de quatre (pour toutes les équipes du KAS Eupen) et l’équipe Première dispose d’un terrain mis à sa disposition dans un village voisin. Le club a prévu l’aménagement d’un terrain synthétique mais les travaux ont pris du retard. Il devrait être fini cette année et ce n’est pas du luxe, vu les conditions météorologiques auxquelles sont soumis les cantons de l’Est. On ne peut pas parler de centre de formation proprement dit mais l’école des jeunes est une des plus réputées et performantes de la région. De nombreux jeunes intègrent l’équipe A avant de trouver acquéreur en D1.

Finances Une prudence de Sioux

Le budget d’Eupen s’élève à 850.000 euros et chaque année, l’objectif consiste à le boucler. 100.000 euros partent chaque saison à l’école des jeunes. 75 % à 80 % des recettes viennent des sponsors, essentiellement locaux ou régionaux.  » Ce n’est pas facile d’attirer des sponsors même si la région est saine sur le plan économique « , continue Theissen.  » Et cela le sera encore moins avec la crise financière. Pour le moment, les sponsors locaux sont les seuls qui ont intérêt à investir dans le club mais si on montait en D1, cela pourrait bouger dans la région. Mais il ne faut pas se leurrer car pour le moment, on est plus proche de la D3 que de la D1.  » Les droits TV sont encore bloqués à zéro pour des problèmes juridiques et les retransmissions TV n’ont pas encore donné de résultats car la chaîne retransmettant les matches ne peut être captée par tous les foyers. Enfin, le merchandising reste rudimentaire : des écharpes, bonnets, parapluies sont vendus sur internet et une boutique de sport du centre-ville vend les vareuses d’Eupen.

Gestion 18 ans de mariage

Pour le moment, une stabilité règne à tous niveaux dans le club. Le président, Dieter Steffens, est à la tête du club depuis 18 ans et Eupen entame sa septième saison en D2. Mais qu’en sera-t-il en cas de descente en D3 ?

Politique Des gestes justes

La Ville agit en bon père de famille. Si elle donne un euro à l’AS Eupen, elle donnera un euro à tous les autres clubs de l’entité. Néanmoins, tant la Communauté germanophone que la ville aident le club quand il le faut. Lors de la rénovation du stade en D2, les coûts avaient été pris à 60 % par la Communauté, à 20 % par la commune et à 20 % par le club. Cette répartition sera sensiblement la même pour le terrain synthétique.

Public brrr, la concurrence Bundesliga

Il s’agit du gros point noir d’Eupen. Certes, le club est mal loti en ce début de saison mais même quand il marchait bien, les assistances étaient faibles. Elles tournent autour de 500 spectateurs.  » C’est beaucoup trop peu « , reconnaît Theissen.  » Les supporters viennent surtout des cantons de l’Est mais même s’il n’y a pas beaucoup de concurrence au niveau belge, on doit faire face aux championnats étrangers. Beaucoup de germanophones font partie de groupes de supporters de Cologne, Schalke ou Dortmund. Ces clubs se situent à moins d’une heure de route.  »

L’image d’Eupen est avant tout locale.  » On se situe aussi dans une région dans laquelle les gens sont encore fort attachés au club de leur village « , ajoute l’ancien entraîneur Marc Grosjean. Vu le peu d’affluence, l’ambiance n’y est pas géniale. De plus, Eupen, comme Tubize, n’a jamais connu la D1 et n’a donc pas d’histoire au plus haut niveau,  » Les équipes qui attirent du public en D2 sont les clubs de tradition comme Saint-Trond, le Lierse, l’Antwerp ou Beveren « , explique Theissen. Enfin, Eupen, à l’instar du caractère des habitants des cantons de l’Est, préfère la discrétion à la publicité à outrance.

par stéphane vandevelde

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