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PLUS JAMAIS ÇA

Si la direction principautaire s’obstine à croire en Aleksandar Jankovic, elle est bel et bien tournée vers la saison prochaine.

Régime spartiate pour tout le monde la semaine dernière à l’Académie, à base de trois entraînements quotidiens dans l’espoir de masquer la honteuse avant-dernière place du Standard en 2017 (avec 7 maigres petits points – seul Lokeren avait réussi à faire pire au soir de la 29e journée de championnat). Aleksandar Jankovic a donc joué au maître d’école en collant ses joueurs au Sart Tilman pour des journées  » longues  » de huit heures de travaux quelque peu forcés.

Ce n’est pourtant pas la première fois que le mentor serbe hausse le ton. Depuis sa prise de fonction en septembre 2016, Jankovic, dont les débuts avaient été couronnés d’un joli 9 sur 9, s’est très vite rendu compte que les problèmes étaient bien plus profonds qu’il ne pouvait imaginer et en avait fait très vite écho auprès de sa direction.

Là où Yannick Ferrera ne bénéficiait pas du soutien de ses supérieurs, à l’exception de celui de Bruno Venanzi mais à distance, le coach serbe est encouragé dans ses fonctions alors que le club n’avait plus connu une campagne aussi désastreuse depuis près de 20 ans. Jankovic doit aussi son maintien à l’apathie de supporters qui semblent quasiment désabusés après les multiples effets d’annonces ratés de leur président.

MESSAGE AUX JOUEURS

Olivier Renard a beau avoir marqué à quelques reprises son scepticisme quant aux options tactiques de son coach, tout laisse à penser que Jankovic sera bel et bien en place à l’aube de la future campagne.

Si à Anderlecht, on a tenu publiquement à conforter son coach en prolongeant son contrat, au Standard, la direction a fait passer le message à ses joueurs que désormais, ce n’est plus le groupe qui déciderait du maintien ou non de leur mentor (même si dans les faits, cela semble peu réaliste).

S’il est difficile de trouver des motifs de satisfaction dans ce Standard 2016-2017, en haut lieu, on se félicite toute de même d’avoir, cet hiver, allégé la masse salariale (même si Ishak Belfodil a signé le plus important contrat du noyau peu après son transfert avorté vers Everton), et s’être surtout débarrassé de plusieurs  » pommes pourries « .

Car très vite, la direction liégeoise, Olivier Renard en tête, s’est rendu compte que la mentalité était défaillante. Longtemps, Aleksandar Jankovic s’est pourtant efforcé à jouer les guerriers au sein du vestiaire, n’hésitant pas à tancer certains joueurs évoluant en dessous de leur niveau comme Matthieu Dossevi et Adrien Trebel, ou l’incorrigible Jean-Luc Dompé. Dernièrement, ce sont Belfodil et Ibrahima Cissé qui ont subi les foudres de leur coach.

MORAL DANS LES CHAUSSETTES

Mais trop souvent, son discours n’est pas suivi d’actes forts. D’autant que Jankovic a longtemps semblé influençable. Exemple parmi tant d’autres : quand le cas Trebel est apparu trop problématique, c’est son assistant, Thierry Verjans qui lui a soufflé le nom d’Alexander Scholz pour reprendre le capitanat alors que le joueur danois, qui n’est plus que l’ombre de lui-même depuis plusieurs mois, n’a jamais véritablement fait l’unanimité au sein du vestiaire, surtout auprès des plus jeunes joueurs.

Au coeur d’un noyau rouche qui manque singulièrement de personnalités, l’un des rares leaders de ce groupe, Eyong Enoh a disparu de la circulation sans réelle justification depuis le 22 janvier et cette défaite face à Bruges (0-3).

Le stage hivernal marque un tournant dans la saison. Nombreux sont les joueurs qui sont revenus d’Espagne le moral dans les chaussettes. Il y a eu d’une part le départ de Trebel, dont le bras de fer remporté avec la direction fut un très mauvais signal envoyé au groupe, mais surtout, une préparation foireuse du trois arrière et des séances d’entraînement qui manquaient clairement d’intensité.

Le contraste avec Yannick Ferrera est sur ce point saisissant. Autant le passage au Standard de l’actuel coach malinois fut marqué par de nombreux conflits relationnels, tous les joueurs, même ceux qui ne l’auront connu que quelques semaines, ont loué la qualité de ses entraînements.

RECONSTRUIRE DEVANT

Si les voyants sont loin d’être au vert pour l’actuel coach des Rouches, le nouveau binôme décisionnaire, Venanzi-Renard, veut pourtant croire en l’actuel entraîneur. Et peu importe si ça ne plaît pas à certains. Orlando Sá, pourtant l’un des rares à échapper à la critique, risque de ne pas prolonger son aventure en Cité ardente.

Réputé pour avoir la bougeotte (le Standard étant son dixième club), l’attaquant portugais n’apprécie guère les méthodes du coach Jankovic et cherche à monnayer ses bonnes statistiques (14 buts en championnat). Belfodil, lui aussi, se prépare à quitter Liège cet été après avoir passé un accord tacite cet hiver suite à son transfert avorté.

Le Standard s’apprête à devoir à nouveau reconstruire son secteur offensif. Olivier Renard est d’ailleurs depuis plusieurs mois à la recherche de l’attaquant tant souhaité. Pour cela, il a activé ses réseaux dans les pays de l’Est et surtout en Pologne où ses contacts sont nombreux.

AUDIT INTERNE

L’autre profil tant recherché est celui d’un milieu récupérateur très athlétique (dans la veine de Sambou Yatabaré). Le club ne s’opposera pas, cette fois, à un départ d’Ibrahima Cissé, suivi notamment par des clubs allemands, ou de Eyong Enoh (qui avait cet hiver des touches avec des clubs anglais).

Konstantinos Laifis, qui a étonnamment peu joué ces dernières semaines, est l’un des joueurs les plus suivis du noyau. Le club aimerait toutefois le conserver.

Quid par contre de l’avenir de Matthieu Dossevi, ex-intouchable, mais dont les prestations extrêmement décevantes l’ont fait tomber de son piédestal ? À l’image d’un Trebel dans un passé récent, les clubs étrangers ne se pressent pas au portillon pour acquérir l’international togolais. Désormais, l’intéressé semble avoir compris et bosse en silence. Il se rend compte qu’il est temps pour lui de justifier son important contrat.

S’il est bien trop tôt pour dessiner les contours du Standard 2017/2018, le club opère un audit interne afin de ne plus jamais connaître une saison pareille. Venanzi, dont des proches nous ont rapporté qu’il avait une peur bleue d’une volte-face bruyante de ses supporters, se rend bien compte que l’accalmie de façade ne va pas durer.

PAR THOMAS BRICMONT – PHOTO BELGAIMAGE

Tout laisse à penser que Jankovic sera bel et bien en place à l’aube de la future campagne.

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