Plus de caïds de bacs à sable à ANDERLECHT

Après l’engagement de Marius Mitu, Anderlecht a officialisé en fin de semaine les venues de Laurent Delorge et Serhat Akin. Avec le médian roumain et les deux attaquants belge et turc, on peut dire que le club bruxellois a engagé des joueurs prêts à l’emploi. Mitu aura 29 ans le 11 septembre prochain, Delorge 26 ans le jour de la prochaine fête nationale et Akin vient d’avoir 24 ans. Il ne faut pas s’attendre à ce que le talent ou les qualités physiques innées des trois gaillards augmentent dans des proportions impressionnantes. Mitu a déjà été international A à deux reprises et Akin a dépassé les dix sélections.

Leur valeur ajoutée viendra donc de leur utilisation par le coach Frankie Vercauteren. Et là, on est d’accord. Personne mieux que lui n’est capable de couler ces nouveaux joueurs dans le moule mauve. Et d’en tirer le meilleur. Les pronostics vont déjà bon train sur la meilleure position de ces joueurs, mais il ne fait guère de doute que les vice-champions en auront l’usage. Quant à savoir s’ils seront titulaires et déterminants, c’est une autre histoire. Sur base de ce que les deux ex-Lierrois ont montré jusqu’à présent en D1, on peut avancer sans se tromper que Mitu est un médian surtout créatif mais qu’il manque de potentiel défensif et que Delorge est un joueur de flanc puissant mais qui passe surtout les arrières sur sa vitesse et ne brille pas par ses caractéristiques de dribbleur. Quant à Akin, on ne peut jusqu’à présent que consulter ses statistiques. Ainsi, le site de la fédé turque renseigne qu’il a déjà marqué trois buts en onze sélections, ce qui est une moyenne bien meilleure que celle de Mbo Mpenza.

Cela étant, la direction anderlechtoise insiste sur la force de caractère de ce nouveau trio, une qualité sine qua non pour être engagé de nos jours après la nomination de Vercauteren. Dernièrement, le vestiaire anderlechtois a trop souvent manqué d’engagement, de fureur et de concentration. Les retards à l’entraînement ou les kilos de trop ne sont que la partie émergeante d’un iceberg de superficialité, qui a parfois plongé le nouveau staff technique dans une incrédulité profonde et une rage impuissante. Cela devait changer.

Mais au-delà de la triple arrivée, il ne faut rien noter de concret. Tout n’est que folklore habituel à cette période de l’année et jusqu’à dimanche dernier, seul le départ d’ Aruna Dindane semblait accepté. Le club aimerait fort conserver Vincent Kompany un an encore, mais sait pertinemment qu’un jour ou l’autre une proposition impossible à refuser risque d’arriver.

Autant le club reste calme et bon enfant quand il témoigne de sa confiance dans les solutions de rechange envisagées, autant il montre par contre un visage glacial quand ça l’arrange, notamment dans les discussions avec Silvio Proto, trouvant même l’émissaire habituel de ce dernier infréquentable. Comme si en adoptant enfin une politique de la main de fer dans le gant de velours (mauve) vis-à-vis de ses caïds de bacs à sable et de l’entourage commercial de joueurs ciblés, Anderlecht travaillait aussi sur sa nouvelle attitude directoriale.

Mais pour en revenir un instant à Dindane, Kompany ou d’autres, qu’on ne nous fasse pas croire que l’intérêt de l’étranger ne procure aucun plaisir. Un bon transfert, c’est toujours la reconnaissance du travail accompli et des performances. Comme le Club Bruges peut le constater pour l’instant, à l’heure où David Rozehnal, Timmy Simons, et Trond Sollied se font draguer à leur tour…

par John Baete

Avec une politique de la main de fer dans un gant de velours, Anderlecht travaille sa NOUVELLE ATTITUDE DIRECTORIALE

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