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Matthias Stockmans
Matthias Stockmans Matthias Stockmans is redacteur van Sport/Voetbalmagazine.

Pour la énième fois, Genk entame un nouveau chapitre de son histoire. D’abord il y eut la période Strupar-Oulare, ensuite Sonck-Dagano-Skoko, mais chaque fois ces éléments quittèrent le club qui dut reconstruire une nouvelle équipe. Le troisième chapitre a du mal à se dessiner. Steven Defour, Bob Peeters et Koen Daerden – tous trois à leur manière déterminants au sein du groupe – sont partis. Même constat pour l’ancien directeur technique Ariel Jacobs. Même l’emblématique président Jos Vaessen a, sur papier en tout cas, pris congé de sa fonction. Malgré une saison décevante et maussade, l’entraîneur Hugo Broos s’est vu confirmé à son poste. Il sera assisté par Willy Reynders, qui doit aussi l’aider à définir les lignes sportives. Une ligne qui, pour la deuxième fois en huit ans seulement, se déclinera sans Coupe d’Europe.

DÉFENSE

Jan Moons, qui n’a pas raté une minute du dernier championnat et est le capitaine de l’équipe, s’est vu signifier qu’il serait désormais le… troisième gardien. Les jeunes Sinan Bolat et surtout Logan Bailly recevront leur chance. Même s’il y a eu un roulement lors de la préparation, il y a de fortes chances que Bailly, imposant et doué techniquement, débute la saison. A 20 ans, sa tâche ne sera pas facile car la défense constitue le souci majeur de Genk, la saison dernière mais aussi durant la préparation.

Trop peu de présence et de calme à l’arrière. Seul Hans Cornelis est une certitude à l’arrière droit et il n’y a aucune alternative s’il venait à se blesser. A gauche, après le départ d’Indridi Sigurdsson, l’espoir Sébastien Pocognoli, qui participe au championnat d’Europe des -19 ans en Pologne, disputera une place de titulaire à Gonzague Vandooren qui se remet d’une blessure. Les deux backs ont le même profil : ils cherchent la profondeur mais en oublient parfois leur tâche défensive. Les arrières centraux seront sans doute à choisir parmi Gert Claessens, le jeune Sven Verdonck (18 ans), Tomislav Mikulic ou Eric Matoukou, très athlétique. Broos permutera sa composition selon l’adversaire. On attend de Mikulic qu’il se profile davantage comme un patron de la défense. Le problème demeure aigu car aucun stoppeur de Genk n’inspire vraiment la crainte des attaquants.

ENTREJEU

Au sein du 4-4-2 que Broos envisage, un losange se dessine au milieu du jeu (contre les équipes moins fortes en tout cas) ou en cas d’adversaire plus costaud un 4-4-2 à plat avec deux médians défensifs. Dans le premier scénario, Orlando Engelaar sera en soutien des attaquants bien qu’il n’ait pas été saignant lors de la préparation. La même remarque vaut pour Soley Seyfo, ce qui signifie que Genk basera son entrejeu sur les deux nouveaux venus : Wim De Decker et Wouter Vrancken. Le premier comme joueur de contrôle, l’autre dans une fonction d’infiltreur. Broos compare volontiers ce système à son époque brugeoise où Franky Van der Elst et Lorenzo Staelens furent gage de succès. Les impulsions offensives devront venir des flancs, à savoir Tom Soetaers à gauche et Thomas Chatelle ou Alex Da Silva à droite. Chatelle semble avoir retrouvé le rythme après sa fracture et peut apporter beaucoup à l’équipe. Mais ce que le technicien brésilien Da Silva a laissé entrevoir n’est pas mauvais non plus. Les jeunes Kenneth Van Goethem, Faris Haroun et Oleksander Iakovenko procurent à Genk suffisamment de cartouches de rechange au milieu du jeu.

ATTAQUE

En achetant Ivan Bosnjak, Genk possède un des protagonistes de la Coupe du Monde. Il fut à la fois meilleur buteur et meilleur joueur en D1 en Croatie. Ce travailleur cherche la profondeur et plonge dans les coins. Il devrait être le complément idéal de Kevin Vandenbergh, un renard des surfaces. Nenad Stojanovic, annoncé sur le départ puis gardé à l’annonce du transfert de Peeters, sera réserviste de luxe. Le prometteur Marvin Ogunjimi recevra sa chance à l’occasion. Da Silva sera sans doute préféré derrière les attaquants ou comme deuxième avant.

CONCLUSION

Avec l’effectif dont il dispose, on peut supposer que Genk jouera un football plus organisé. Offensivement, les Limbourgeois reposent surtout sur la vitesse de Bosnjak et l’opportunisme de Vandenbergh. Le duo Vrancken-De Decker procurera davantage de stabilité au centre du terrain qu’avec Seyfo ou Engelaar dans le onze. Sur les flancs, Genk dispose aussi de très bons spécialistes : Soetaers, Chatelle et Da Silva. Seule la défense cause encore des problèmes. On peut dès lors pronostiquer qu’il sera difficile pour Genk de s’accrocher au top 3, même si on attend au Fenixstadion, surtout avec une saison sans Europe, que le club termine au moins dans le top 5.

MATTHIAS STOCKMANS

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