Platini a 60 ans

21 juin 1955 : naissance de Michel Platini. Il devient donc sexa cette semaine. A la limite, on n’a jamais autant parlé de lui. En tout cas depuis qu’il a raccroché ses godasses. En tant que patron de l’UEFA, il s’oppose farouchement à toute aide vidéo pour les arbitres, ça on savait. L’idée de l’EURO 2020 dans toute l’Europe, c’est son idée, on savait aussi.

Aujourd’hui, on parle beaucoup de lui parce que : 1, il a été le premier haut dirigeant à demander publiquement à Sepp Blatter de démissionner, parce que : 2, le parachutage au Qatar de son fils avocat pose la question de conflits d’intérêt, parce que : 3, Diego Maradona l’accuse d’avoir participé au trucage de près de 200 matches quand il jouait, parce que : 4, il a pris tout récemment la défense du Premier ministre français Manuel Valls qui avait fait le déplacement à Berlin avec ses deux fils (supporters du Barça) pour la finale de la Ligue des Champions, aux frais de l’Etat français. Bref, ça fait quand même tache.

Mais la vie de Platoche, c’est bien plus que tout ça. On parle ici d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Il a été élu meilleur joueur de l’histoire du foot français. Devant Zinédine Zidane quand même. Et il est considéré comme le meilleur acteur de l’histoire de la Juventus. Rien que ces deux titres expliquent déjà en partie qu’il ait raflé trois Ballons d’Or d’affilée dans les années 80.

S’il faut retenir une seule année de son show, on ne citera pas 1985 et sa joie non contenue après avoir marqué le seul but de la finale Juventus – Liverpool au Heysel ! Une joie qui lui a encore été abondamment reprochée ces derniers temps, à l’occasion de la commémoration des 30 ans de la catastrophe.

Non, on préfère, de loin, retenir de Platini sa cuvée 1984. Le Ballon d’Or cette année-là. Et surtout une mainmise totale sur le Championnat d’Europe en France. Aussi totale que l’hégémonie de Maradona deux ans plus tard au Mondial mexicain. Platini à l’EURO 84, c’est neuf buts (dont trois contre des Belges à la ramasse).

Pour rappel : c’était un médian, pas un attaquant. Et de ces neuf buts, on se souviendra d’abord de son coup franc en finale contre l’Espagne. Un coup franc à la Platini, donné de préférence près de l’entrée du rectangle, côté gauche. Ça a filé, comme très souvent, dans le coin opposé.

Tous les gardiens du monde savaient qu’il allait expédier le ballon à cet endroit, presque tous les gardiens du monde se faisaient quand même avoir. Comme LuisArconada sur ce coup-là. Il a permis aux Bleus d’enlever leur premier trophée majeur, tout ça entre deux demi-finales de Coupe du Monde.

Autre constante chez l’homme : le refus de l’idée du repos ! Glander après la carrière, très peu pour lui. Il a entraîné l’équipe de France, il a organisé le Mondial 98 et il est donc devenu numéro 1 de l’UEFA. Celui que les Italiens ont baptisé Le Roi Michel a aussi vu une dizaine de livres paraître sur son prodigieux destin.

PAR PIERRE DANVOYE

Celui que les Italiens ont baptisé Le Roi Michel a aussi vu une dizaine de livres paraître sur son prodigieux destin.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire