Pitié : pas de patatras par terre au Prater !

Oui, je sais, le Prater de Vienne a été rebaptisé Stade Ernst Happel. Mais je n’ai pas résisté au plaisir d’un titre où les a, les p, les t et les r se tripotaient de près ! Mon souhait, c’est que dans 48 h, nous ne nous écroulions pas lors de ce énième match de la dernière chance : que nous limitions au moins les dégâts par un petit draw, fût-il très nul, qui ne mettrait pas définitivement la deuxième place du groupe hors de notre portée. Faut savoir rêver petit quand on n’est pas grand…

Sûr, la première place sera pour l’Allemagne, qui va d’ailleurs bousiller le Kazakhstan pendant que nous souffrirons à Vienne. Et quasi sûr, le deuxième de notre groupe ne sera pas ce meilleur deuxième directement qualifié pour la phase finale de 2012, je sens mieux pour cela les… néophytes monténégrins et leur fortin, si, si : 10 points en quatre matches avec un average de 3-0, ça doit vous suffire pour trouver les quatre résultats du Monténégro !

Mais pour rêver des barrages en décrochant la deuxième place de notre groupe, rien ne sera hypothéqué si nous ne valdinguons pas à Vienne : car il faut rappeler que les Autrichiens doivent encore jouer deux fois Allemands et Turcs ; et se souvenir que ces derniers ont fait la grosse bêtise – qui nous a beaucoup plu – d’aller perdre en Azerbaïdjan. Tout bien réfléchi, je suis un indécrottable optimiste.

En parcourant la liste des 25 présélectionnés, mon premier mot fut – Ouf !, en n’y découvrant ni Sven Kums, ni Davy De Beule, que d’aucuns avaient évoqués. Intrinsèquement, les deux Courtraisiens en valent d’autres… mais vient un moment où il faut cesser d’innover, et sans doute Georges Leekens a-t-il fini par se l’avouer : car jusqu’ici, aligner en huit matches 36 gars différents (dont 13 nouveaux capés), ça fait plus butineur que sélectionneur.

Mon deuxième mot fut – Ah ?, en retrouvant dans le groupe Vadis Odjidja, qui m’a toujours semblé trop sénateur à son poste : moins teigneux qu’un Gaby Mudingayi très affûté en ce moment mais ignoré par le sélectionneur,… ne chatouillons cependant pas Long Couteau avec des histoires d’affûtage !

Puis j’ai murmuré trois fois -Ouille !, en lisant le nom d’ Anthony Vanden Borre, que Leekens n’avait encore jamais convoqué, et un frisson m’a parcouru l’échine. En l’occurrence, Stef Pauwels n’avait donc pas été con-mon-vieux en pronostiquant cette sélection le lundi précédent à Studio 1. Bon sang, c’était bien sûr, Leekens envisageait de confier à l’Anthony le poste de back droit, suffisait de raisonner ! Guillaume Gillet n’était pas sélectionné, il n’était plus back chez les Mauves et avait été fantomatique en médian contre la Finlande ; Dedryk Boyata n’était pas repris non plus, même Mac the Knife ne pousse pas deux fois bobonne dans la surface de réparation, le 4-4 folklorique à la 93′ du match aller contre l’Autriche hantait encore ses nuits ; Laurent Ciman subissait au Standard une punition de garnement ; et Frank de Boer s’était payé la fiole du Georges en apprenant que celui-ci alignait Toby Alderweireld ailleurs qu’en défense centrale. Ne restait qu’à conclure : c’allait être Vanden Borre !

Pourvu que non. Même si j’admets qu’en octobre 2008 face à l’Espagne (1-2), Vanden Borre fut pour une fois brillant au back droit. N’empêche : l’aligner à droite dans une défense à quatre, je continue de croire que c’est aimer la mort. Vanden Borre n’est pas un défenseur qui peut plaire offensivement tant il est technique, c’est un offensif/créatif qui peut faire tout foirer par excès de fantaisie quand on le cantonne trop bas dans le jeu. M’est avis que Frankie Vercauteren ne pense pas autre chose, lui qui vient de l’intégrer dans son onze de base à Gand à trois postes différents de l’entrejeu ! Et si Leekens envisageait vraiment de jouer la carte du grand Belgo-Zaïrois, ça me plairait davantage qu’il lui refile le rôle de Marouane Fellaini, voire même le couloir de Jonathan Legear ! Et qu’il méprise Frank de Boer en laissant Alderweireld au back droit, pour ne pas ramasser de buts à l’Happel au Prater.

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PAR BERNARD JEUNEJEAN

Aligner en 8 matches 36 gars différents (dont 13 nouveaux capés), ça fait plus butineur que sélectionneur.

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