Pilote people

Le jeune prodige de l’écurie McLaren découvre les joies de la popularité…

Qu’on en parle comme d’une Lewismania ou d’une Hamiltonmania ne change rien au phénomène : Lewis Hamilton a déclenché une véritable hystérie en Grande-Bretagne. Dans les tabloïds et les magazines people, il rivalise désormais avec les champion(ne)s incontesté(e)s de la discipline, le Prince William, Paris Hilton, Angelina Jolie et autres David Beckham.

Celui qui reste – officiellement du moins – le numéro 2 au sein du team McLaren-Mercedes découvre les inconvénients de cette furia médiatique :  » En rentrant chez moi après le GP de Bahreïn, j’ai dû franchir un mur de photographes qui attendaient dans la rue. C’était irréel. Je ne pouvais plus sortir, j’étais prisonnier dans ma propre maison « .

Depuis, le mouvement s’est accéléré au rythme des performances du prodige.  » Des reporters campent devant ma porte, guettant le moindre de mes mouvements « , confie-t-il.  » Au début de mon parcours en F1, je m’amusais de voir ma photo à la une de plus en plus de journaux. Mais là, cela devient excessif. Je ne peux plus faire un tour en ville sans être repéré et suivi par une nuée de gens. Dans la rue, on me reconnaît, les passants m’interpellent. Parfois c’est sympa mais à la longue, ces marques d’intérêt deviennent lourdes à supporter. Au fond de moi-même, je désire rester en Grande-Bretagne : j’y ai passé ma jeunesse, ma famille y vit et c’est là que je peux rencontrer mes amis. Mais si je ne peux plus avoir de vie privée, j’envisagerai comme d’autres pilotes de m’installer ailleurs, surtout si les services des impôts s’intéressent également à moi…  »

Cette dernière crainte semble justifiée : passé en quelques semaines du statut d’espoir à celui de star planétaire, le jeune métis gagne actuellement un million de dollars – 25 fois moins que son chef de file Fernando Alonso – mais il pourra revoir rapidement ses prétentions à la hausse tant les sponsors se bousculent pour exploiter son image de jeune homme – de couleur, et c’est important – bien sous tous rapports : ultra performant, toujours tiré à quatre épingles et s’assurant que les logos des sponsors sont bien visibles.

Hamilton symbolise le produit 100 % labellisé McLaren, tant au plan sportif que mental et promotionnel : sous contrat avec la prestigieuse écurie britannique depuis l’âge de 13 ans, il a été patiemment formaté pour devenir le champion  » idéal « . Il s’exprime avec aisance devant les caméras et manie parfaitement le langage codé de la F1 :  » Tout va pour le mieux, le team fournit un travail irréprochable, la voiture est impeccable mais bénéficie de développements constants, mon équipier me donne sans cesse de précieux conseils qui me permettent de progresser « , bref l’arsenal complet des lieux communs indispensables à tout pilote de GP.

Ses aînés suivent son ascension avec un regard amusé, voire chez certains une pointe d’envie. Du haut de ses 36 ans, le vétéran David Coulthard résume bien le tableau :  » Pour l’instant, Lewis a tout pour plaire : maturité, simplicité, disponibilité, ceci en plus d’un niveau sportif très impressionnant. On en reparlera dans trois ans, quand il se déplacera à bord de son jet privé et non plus sur des lignes régulières, qu’il devra gérer l’omniprésence des médias dans les bons et les mauvais moments et faire face aux inconvénients de la popularité. Cela dit, il a jusqu’ici mené sa barque avec une belle maestria et semble contrôler toute l’agitation qui règne autour de lui « .

Vie privée

Celui que les médias surnomment le Tiger Woods de la F1 a besoin de se ressourcer auprès de sa famille, son père Anthony surtout qui le suit partout :  » Je sais qu’il est là et cela contribue à me rassurer car je lui demande encore fréquemment des conseils « , note Lewis qui associe aussi à tous ses succès son frère cadet Nicholas cloué dans une chaise roulante par un handicap moteur cérébral. Par contre, rien ne filtre à propos de sa mère. Il n’en parle jamais et aucun journaliste n’a encore osé briser le mystère entourant cette Anglaise dont on sait juste qu’elle est blanche et qu’elle a divorcé d’avec Anthony.

Il est par contre une femme qui ne cache pas son exaspération face à la Lewismania, c’est la jeune Jodie. La jolie Asiatique de 22 ans a clairement mis son boy-friend devant un choix : soit il opte pour une vie plus secrète et a des chances de la garder, soit il reste dans le collimateur des médias… et il pourra se chercher une autre fiancée.

Un autre aspect de la F1 ne plaît guère à la citoyenne de Hong-Kong : son Lewis est de plus en plus entouré par les grid girls, ces jeunes femmes aux formes avantageuses chargées de vanter les mérites des principaux sponsors sur les grilles de départ. Jodie avoue se méfier aussi des groupies qui hantent les paddocks à la recherche d’une aventure sentimentale avec un champion.

Les duels Prost-Senna…

Les comparaisons se multiplient, le nom de Michael Schumacher revenant souvent… Jamais un champion n’a réussi une entrée aussi fracassante en F1, puisque Hamilton a pris un véritable abonnement au podium dès son premier GP et a bousculé la hiérarchie attendue au sein de l’écurie McLaren.

Une écurie qui a déjà connu une situation comparable avec Ayrton Senna et Alain Prost. Le patron de la formation anglaise, Ron Dennis, a retenu les leçons des duels d’anthologie entre le Brésilien et le Français :  » Contrairement à ces illustres prédécesseurs, nos deux pilotes 2007 ne se détestent pas ! Au contraire, ils s’apprécient plutôt, même s’ils espèrent chacun prendre la mesure de l’autre. En tout cas, nous faisons tout ce qui est possible pour que rien au sein du team ne puisse être interprété comme favorable à l’un plus qu’à l’autre et ceci, même si Lewis est anglais. Il faudra un peu de temps à Fernando pour s’en persuader…  »

Dans sa gestion, Dennis doit compter avec une presse britannique qui attend depuis longtemps le véritable successeur des Jackie Stewart, Jim Clark, Graham Hill et autres Nigel Mansell. Ce sont d’ailleurs les journalistes anglais qui ont provoqué la première grosse tension au sein de l’équipe en affirmant au lendemain du GP de Monaco que tout avait été fait pour favoriser l’Espagnol alors que son équipier était en position de décrocher sa première victoire sur un tracé mythique. Le principal intéressé n’a pas démenti cette interprétation de la course, contribuant à mettre la pression sur son chef de file qui n’a pu savourer pleinement un succès pourtant conquis de haute lutte. Est-ce une coïncidence, mais cet épisode a marqué le début d’une série noire pour le TaureaudesAsturies dont la combativité reste pourtant exemplaire. Au GP de France par exemple, il a livré une course héroïque et signé plusieurs man£uvres d’anthologie, notamment en surprenant Nick Heidfeld par l’extérieur d’une chicane à un endroit où personne avant lui n’avait tenté un dépassement. Mais le champion du monde se battait à ce moment pour une modeste 5e place alors que son ailier jouait les premiers rôles avec les deux pilotes Ferrari.

Pourtant, le jeune prodige peut commettre des erreurs. En course, elles sont rares.  » Une par saison « , dit son ancien team manager en F3 et GP2 Serge Saulnier. Mais dans un contexte plus fun, Hamilton n’est pas à l’abri. Il a récemment détruit le kart que Mercedes lui avait spécialement construit au début de sa carrière. Rien de grave,… sauf que le kart mis en vente sur e-bay au profit d’une £uvre caritative, venait d’être acheté par un collectionneur irlandais pour la coquette somme de 62.500 euros !

par éric faure

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