PHILIPPE VANDE WALLE ET FABIEN BARTHEZ

Une vareuse et une cigarette ont rapproché les deux gardiens.

Philippe Vande Walle :  » Contrairement à bon nombre de footballeurs, je n’ai pas la collectionnite. La plupart des maillots que j’ai reçus en échange, je m’en suis souvent séparé pour faire plaisir à d’autres. Comme le jeune Nicolas De Nys, par exemple, que j’ai côtoyé tant au Club Bruges qu’à La Gantoise. Il n’empêche que j’ai quand même gardé l’une ou l’autre vareuses d’adversaires qui revêtaient une signification toute particulière pour moi. Comme Fabien Barthez, par exemple, que j’ai rencontré un jour avec les Diables Rouges en prélude à la Coupe du Monde 98.

Le hasard a voulu, à l’époque, que nous partagions le même lieu de retraite que l’équipe de France sur la fameuse corniche de Casablanca. Alors que je m’étais isolé pour tirer une cigarette, Fab, fumeur invétéré, s’était approché de moi en me demandant si je n’avais pas une cibiche pour lui. Comme bien l’on pense, il ne me connaissait ni d’Eve ni d’Adam. Quand je lui ai fait remarquer que j’étais gardien, comme lui, il s’est esclaffé et, en guise de service rendu, il m’a aussitôt promis de procéder au troc de nos vareuses après le match Belgique-France, programmé un jour plus tard.

Une autre tenue qui sort franchement de l’ordinaire est celle dont j’ai hérité un jour, mais avec le Club Bruges cette fois, en compétition européenne. Dans le cadre des demi-finales de la Coupe de l’UEFA 1987-88, nous avions été amenés à donner la réplique à l’Espanyol Barcelone. Ses buts étaient alors défendus par le premier grand gardien africain de l’histoire du football, Thomas N’Kono et il va sans dire que je tenais tout spécialement à récolter un souvenir de ce personnage hors normes, qui allait montrer la voie, par la suite, à toute une série de grands portiers dans son pays, comme Joseph-Antoine Bell et Jacques Songo’o.

Tous les échanges effectués ne sont pas nécessairement synonymes de bons moments, hélas. J’ai par exemple reçu le maillot du Français Jean-Luc Ettori après une dégelée par 6-1 à Monaco en 1988-89. Ce soir-là, j’en avais vu de toutes les couleurs face à l’attaquant ivoirien de l’AS, Youssouf Fofana, qui m’avait planté trois buts. Ce fut la pire humiliation de ma carrière. Seule consolation : je n’étais pas rentré à Bruges les mains vides, puisque mon vis-à-vis avait songé à me remettre un petit cadeau (il rit).

Un autre moment pénible, c’est celui que j’ai vécu en début de saison 1997-98 en Ligue des Champions avec le Lierse. Nous avions été versés dans un groupe où les adversaires avaient pour noms Monaco, une fois encore, le Bayer Leverkusen ainsi que le Sporting Lisbonne. Détail piquant : les filets du club portugais étaient protégés à ce moment-là par un certain Filip De Wilde. Dans le cadre de ce face-à-face un peu particulier, j’ai évidemment procédé au rituel connu en fin de partie. Sous mon maillot lierrois, j’avais enfilé, comme d’habitude, une vareuse du Club Bruges, ce que j’ai toujours fait par superstition. A la vue des couleurs lignées bleu et noir, certains supporters lierrois m’avaient copieusement sifflé à cette occasion. Dans ces circonstances, j’ai compris que je ne réussirais jamais rien de bon à la chaussée du Lisp. Et le futur devait, malheureusement, me donner raison « .n

par Bruno Govers

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