PHILIPPE LÉONARD

L’ancien international dresse le bilan de ses premiers mois comme consultant sur Club RTL.

Dans vos chroniques pour Sud Presse, vous vous lâchez sans langue de bois. Par contre, en télé, vous donnez l’impression d’être timide, un peu endormi. Comment expliquer ce décalage ?

Quand j’ai commencé à Sud Presse, tout a été clair. J’ai demandé carte blanche. Je ne voulais pas qu’on dénature mes propos. Jusqu’à présent, je n’ai pas eu de problème, hormis deux exceptions. Le jour où j’ai dit qu’Anderlecht serait champion, quelqu’un m’a reproché cette phrase vu mon passé liégeois. Or, je n’ai plus rien à voir avec le Standard. Quand j’ai pris position lors de l’affaire Witsel-Wasilewski, j’ai reçu des menaces par téléphone de la part d’anonymes. En télé, mon ton est différent. Je pèse mes mots car j’ai été joueur et je n’aimais pas quand on disait du mal de moi. Je ne suis pas là pour démolir, même si je n’hésite pas à donner mon avis sur un joueur comme Biglia, par exemple.

Au début, il paraît que vous avez éprouvé des difficultés à trouver le rythme ?

Je n’avais plus travaillé en télé depuis quatre ans. Le premier match que j’ai dû analyser, c’est Mönchengladbach-Dynamo Kiev. On a connu des affiches plus sexys… Quand j’ai arrêté de jouer, j’ai moins suivi l’actualité. Il a fallu que je me remette dans le bain. Au bout de quelques émissions, j’ai commencé à me sentir mieux. Serge Vermeiren et Luc Maton m’ont encouragé. Au lieu de rester dans mon coin pour me taire, je prends plus fréquemment position. Je dois me faire un peu violence.

En première partie de saison, ce sont deux Liégeois, vous et Olivier Renard, qui analysiez Anderlecht. C’est un peu cocasse, non ?

On aurait préféré que le Standard soit en Ligue des Champions. Tout le monde sait qui je supporte. Mais j’essaie de rester neutre. Si Anderlecht avait passé les poules, le résultat aurait été positif pour le foot belge. J’avais pas mal d’amis, supporters mauves ou  » rouches « , qui m’appelaient avant, pendant ou après l’émission.

Votre avenir, c’est la consultance ?

On verra si RTL me garde. J’avais commencé à passer mes diplômes d’entraîneur mais je me suis blessé au genou et j’ai arrêté. J’ai lancé une société à Monaco qui aide les footballeurs dans leur quotidien. Je me souviendrai toujours de Sergej Kovalenko. Il avait reçu une pile de contraventions. Il ne savait pas quoi en faire jusqu’au jour où les huissiers ont débarqué chez lui ! J’ai un restaurant à Liège. Au niveau foot, j’ai lancé une académie pour les jeunes de 6 à 16 ans. Peut-être que le virus du coaching me reprendra un jour.

PAR SIMON BARZYCZAK

 » Je dois me faire un peu violence. « 

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