PHILIPPE LÉONARD (JOUEUR ANNÉES 2000)

gardien

V edran Runje a toujours fait l’unanimité au Standard. Il a de l’impact sur sa défense, c’est normal, mais aussi sur la ligne médiane. La qualité de ses relances au pied et à la main en fait le premier attaquant de l’équipe. Il est à l’aise balle au pied. On m’a raconté que ses prédécesseurs se glissaient dans le jeu à l’entraînement. C’est le cas aussi de Vedran qui ne demanderait pas mieux que de botter les coups francs et les penalties. Il ne tremble pas quand on lui remet la balle. Nous savons tous qu’il est gaucher et on ne glissera pas la balle sur sa droite, évidemment. Il est capable de dribbler un adversaire dans son rectangle. Il dirige sa défense, place ses hommes, rappelle les consignes. Il n’est jamais passif. C’est une forte personnalité qui se fait entendre, communique ses sentiments et n’a pas besoin de porte-voix. J’aime bien un gardien aussi présent et actif car cela rassure. Très fort sur sa ligne ou dans le trafic aérien, rapide au sol, il sort vite et c’est important car notre défense joue haut.

défense

Cela fait plaisir quand on dit que notre ligne arrière ressemble aux grandes défenses de l’histoire du Standard. Eric Deflandre a une magnifique carte de visite. Il connaît son métier. Je crois qu’on peut dire la même chose en ce qui me concerne. Après le départ d’ Ivica Dragutinovic, Mathieu Beda a pris sa place dans l’axe. En janvier, Jorge Costa est arrivé du Portugal. Nous nous sommes adaptés à ces changements. Costa a tout gagné au cours de sa carrière. Avec lui, on joue plus haut. Il a été étonné par la débauche d’efforts propres à la D1 belge. Jorge aimerait parfois faire circuler tranquillement la balle. Au Standard, les directives incitent à s’engager au plus vite dans la profondeur : c’est le style maison. Ogushi Onyewu est un monstre avec sa taille, sa présence, son autorité dans le trafic aérien. Il ira très loin s’il continue à progresser de la sorte. Il nous manquera à Anderlecht où nous défendrons notre réputation de défense la plus imperméable de D1. Mohammed Sarr a aussi beaucoup d’avenir.

milieu

Si la ligne arrière est robuste, on peut affirmer que notre milieu de terrain se distingue par sa technicité. Sérgio Conceiçao a tiré l’équipe vers le haut durant des mois. Il a distribué le jeu, fait la différence et son Soulier d’Or en dit long sur son talent technique. C’est un leader. Suite à sa suspension, le staff a dû trouver des solutions. Il y en a pas mal avec Wamberto, Almani Moreira, Serhyi Kovalenko, Jonathan Walasiak, etc. A gauche, Milan Rapaic étale sa classe et une frappe de balle d’une précision diabolique. Les transversales de Milan, c’est du gâteau. Au centre, Karel Geraerts est la dynamo du groupe. Il travaille pour 10, participe à la récupération, surgit de la deuxième ligne. Siramana Dembele s’est vite imposé. C’est un gars très positif qui retient d’abord le bon côté des choses. Il regarde devant lui avec confiance, ne déprime pas après une défaite. Il offre son optimisme à tous, c’est important. Et c’est un bosseur car le Standard joue souvent en 4-2-4 avec deux couloirs très offensifs.

attaque

Le Standard a son champion olympique du 100 mètres avec Mémé Tchite. Il a su se redéfinir et se rendre indispensable. Malgré son succès, il reste modeste. Je lui parle souvent, tout comme Conceiçao et Rapaic. Nos propos ne tombent pas dans l’oreille d’un sourd. Sur le terrain, il tient compte de nos remarques. Il doit rester calme et lucide car on n’a pas 10 occasions de but au cours d’un match. Mémé était parfois un peu seul en pointe. Le transfert d’ Igor De Camargo était une idée lumineuse. A deux, Mémé et Igor avaient tout : taille, vitesse, technique, profondeur. La fracture de la jambe du Brésilien est une catastrophe. Dominique D’Onofrio a alors avancé un médian défensif, le grand Christian Negouai, en pointe. Excellente idée. Christian connaît bien ce secteur mais il a dû retrouver ses automatismes. Quand on parle de cela entre nous, je lui recommande d’être un point d’appui pour Tchite et les médians. Il ne doit pas ouvrir le jeu sur les ailes. Christian a assez de travail dans l’axe.

coach

Comme tout le monde, le T1 est animé par une immense envie d’aller jusqu’au but. Dominique D’Onofrio est un très gros travailleur. Tout est calculé, préparé, expliqué. Il y a eu beaucoup de changements dans le groupe (blessures, transferts) mais le système et l’organisation ont permis de franchir tous ces caps. Le staff est évidemment à la hauteur de l’aventure. Stéphane Demol assume un rôle de première importance aux côtes de Dominique D’Onofrio. Il a de l’expérience, c’est évident mais c’est aussi un homme très malin. Il a tout vu et tout compris en un clin d’oeil. On ne la lui fait pas. C’est important quand il faut réagir très vite, se repositionner. De plus, il a dû apprendre plusieurs assimil par c£ur. Demol est polyglotte et cela aide dans un groupe comme le nôtre. Il ne faut pas oublier ou négliger le rôle de Frans Masson. Je n’avais jamais eu de renseignements aussi précis à propos de nos adversaires. Quand tout se joue sur des détails, ce travail de scouting est très important.PIERRE BILIC

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