Philippe et Lenglois Motos et rayons X

Vous êtes très réservé.

Philippe Lenglois (29 ans): Avant, j’étais même très timide et j’en ai souffert. Heureusement, à Liège, Didier Quain et Moreno Giusto m’ont pris en main. Mais le premier contact reste difficile. Joëlle dira que quand je suis parti, je n’arrête plus et que j’ai un humour froid.

Vous n’avez jamais traversé de phase contestataire?

(Il rit). Oh, j’ai eu une boucle d’oreille quand j’étais à Waregem. Un an. A 18 ans, quand Joëlle m’a connu, j’avais les cheveux longs et une moustache. C’était à la mode. Maintenant, elle est contente que j’aie les cheveux courts et que j’aie enlevé la boucle. Parfois, j’ai envie d’un tatouage mais j’hésite. En fait, je réfléchis toujours longtemps puis je fonce.

Joëlle et vous êtes très complémentaires.

Oh oui! Elle explose pour deux! Parfois, je la regarde monter, imperturbable et elle s’énerve encore plus. Je suis taiseux mais elle parle pour deux. J’ai modéré son goût de la dépense… Nous sommes tous deux issus de familles ouvrières. J’ai tendance à épargner mais Joëlle n’attache pas d’importance à l’argent. Elle le dépense tant qu’il y en a. Nous ne sommes pas matérialistes. Les gadgets, ce n’est pas ici que vous les trouverez. Nous avons toujours les mêmes amis. En fait, nous ne sommes pas souvent à la maison. Nous passons beaucoup de temps chez nos eux.

Quelles sont vos occupations, en-dehors du football?

Les enfants, Thomas, quatre ans, et Lucas, quatre mois et demi. Ce sont eux mes hobbies. C’est un choix de vie. Nos parents sont très disponibles et nous pouvons les leur laisser mais alors, nous profitons du calme. Nous sortons rarement, si ce n’est après les matches, sans excès. La maison que nous avons achetée n’était pas achevée. Nous aménageons l’étage. Nous avons pensé la revendre et acheter quelque chose ou faire construire mais nous sommes bien ici. Nous sommes dans la zone C de Bierset mais les avions ne sont pas trop bruyants. Pour nous, il était essentiel que les enfants ne courent aucun danger s’ils venaient à sortir de la maison à notre insu. Nous n’avons pas de voisins directs et nous sommes originaires du coin. Je suis bricoleur et j’ai carrelé la salle de bains.

Qu’aimeriez-vous faire?

Du ski. Louer un petit châlet en montagne et skier. Mais ce sera pour plus tard. J’aimais la moto mais j’ai fait une vilaine chute qui a failli me coûter ma carrière. Sans Daniel Boccar, qui a insisté pour que Liège me garde, c’eût été fini. J’ai été indisponible six mois. J’ai racheté une moto mais le problème, c’est qu’en reprenant confiance, j’ai tendance à rouler plus vite. Joëlle et moi aimons nous promener en moto sur les petites routes.

Quel genre de parents êtes-vous?

Plutôt coulants mais nous leur inculquons des règles de politesse et de respect. Je ne sais pas dire non, surtout que Thomas est très sage. Joëlle ne supporte pas qu’on remette en question son attitude envers ses enfants. Elle est une mère fantastique. Thomas adore la TV mais aussi le football. Pas à cause de moi, non: tout petit, il volait même les ballons des autres pour le plaisir de shooter! Maintenant, il a élargi ses centres d’intérêt aux petites autos.

Comment vous êtes-vous connus?

Il y a 11 ans. Elle était amie avec ma soeur. Ce fut le coup de foudre. Nous ne nous sommes plus quittés. Joëlle devait encore achever ses études. Ses parents y tenaient beaucoup. Moi, j’étais Junior à Liège: ce n’est pas pour le foot qu’elle m’a pris! Ensuite, nous avons fait tout dans les règles: le mariage, la maison, les deux enfants.

Vous êtes infirmière. C’est un métier bien ingrat…

Joëlle Goossens (29 ans): Mais je l’adore! C’est une vocation. Enfant, je voulais déjà être infirmière, pour soigner les gens. Maintenant, j’apprécie surtout le contact, même si l’accumulation des charges nous prive de temps. Voir quelqu’un qui est arrivé à moitié mort en réanimation repartir sur ses deux pieds, c’est génial. Bien sûr, il y a aussi des échecs… Notre profession manque d’estime, tant financièrement que du point de vue des horaires. C’est un métier dur, difficile à combiner avec une vie de famille. Il m’est arrivé de devoir remplacer un collègue le week-end alors que Philippe et moi avions prévu quelque chose mais une infirmière travaille en équipe.

Avez-vous une spécialité?

J’ai fait de tout, même la salle d’op’, mais je travaille maintenant au service radiologie-scanner. J’ai des horaires fixes, je ne dois plus faire les pauses. Heureusement, j’ai rarement dû travailler la nuit: Philippe n’aime pas rester seul. Je n’ai jamais voulu travailler dans deux secteurs: la pédiatrie, parce qu’on y fait mal aux enfants, même si c’est pour les guérir, et la psychiatrie, faute de patience. Je ne saurais me mettre à la place de ces personnes, n’ayant pas eu de dépression. Pour travailler en radiologie, j’ai dû me recycler. Mes contacts avec les patients sont plus brefs mais je travaille en équipe. Il faut informer le patient, l’installer, développer les clichés et vérifier s’ils sont valables, s’il n’y a pas de grosses anomalies qui nécessiteraient des examens complémentaires, même si, évidemment, le médecin les regarde systématiquement. Le scanner est un gros ordinateur à adapter en fonction du patient. Il faut donc procéder à un bref interrogatoire, l’anamnèse. Lorsqu’on injecte un produit contrasté, la personne est susceptible de faire une allergie, par exemple. C’est très varié. J’apprends tous les jours.

Vous êtes très maternelle…

Autant que Philippe est paternel. Si un des enfants a 37,5°, il panique! Oui, d’accord, je suis de la branche mais moi, je pense aux complications. Sans rien dire car Philippe est déjà hors de lui. Il s’angoisse vite. Mon premier accouchement lui a valu une gastro-entérite! Il est un papa merveilleux. Je préfère savoir les enfants avec lui qu’avec une gardienne, quand c’est possible. Je suis moins protectrice que lui: si Thomas tombe, ce n’est pas un drame mais une expérience qui le préservera d’autres à l’avenir. Je dois quand même avouer que quand le bébé pleure, Philippe a tendance à me le rendre. Il est moins patient.

Aimez-vous le football?

Non! Mais il ne m’est jamais venu à l’esprit de rouspéter. Quand il jouait à Liège, je l’accompagnais partout. Depuis que je travaille, c’est plus difficile. J’assiste aux matches pour lui faire plaisir et aussi parce que l’ambiance est bonne entre femmes de joueurs.

Quels sont vos loisirs?

Si ce n’est pour la lecture, je ne suis pas persévérante. Je lis de tout. J’adore apprendre, qu’il s’agisse de choses manuelles ou intellectuelles mais les enfants ne me laissent guère de temps. J’aimerais suivre des cours de dessins, faire du sport, de l’aérobic, par exemple, car il faudrait que ce soit en groupe. J’adore téléphoner à mes copines, faute de les voir assez souvent.

Les vacances?

Nous sommes allés une fois en Turquie avec Thomas mais il était trop petit pour la garderie. En fait, nous étions plus fatigués en revenant de vacances qu’en partant! J’aime le dépaysement et le soleil. J’aimerais visiter la Grèce, l’Egypte. Philippe, lui, préfère la plage. En plus, il n’aime pas les sports nautiques. Nous voulions partir en croisière pour notre voyage de noces mais il n’aimait pas la perspective d’être au milieu de la mer. Il veut se reposer. Nous voudrions partir avec des couples d’amis mais c’est difficile car ils n’ont pas les mêmes dates de vacances. C’est pareil le week-end: ils sortent le vendredi et le samedi soir, car le dimanche soir, ils doivent penser au travail du lendemain. Alors, nous sortons avec des couples qui ont des enfants et que ça arrange aussi d’entreprendre quelque chose l’après-midi. Avec les enfants…

Pascale Piérard

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire