© J.T rcsc.be

Philippe Bouillon

Si votre enfant vous explique qu’il veut devenir  » manager e-Sport « , ne le prenez pas pour un fou : ce métier existe déjà au Sporting Charleroi.

C’est quoi un manager e-Sport de club de foot ?

Je suis un manager traditionnel, sauf que ma tâche est axée sur le sport électronique. Je m’occupe de nos joueurs : réalisation de leur planning, formalités administratives, inscriptions aux tournois, liens avec la direction du Sporting, … Je suis aussi chargé de recruter les talents, à l’image des éléments qui composent notre équipe FIFA 19. Ils sont trois : Jason de Villers (joueur pro), Matthias Rousselet (arrivé chez nous à 14 ans, espoir) et Benjamin Biernaert (notre dernière recrue, joueur amateur). J’ai pour objectif d’amener Charleroi sur les  » bons coups  » de l’e-Sport et même d’organiser des événements en lien avec le club.

Même la Premier League a créé son championnat e-Sport FIFA  » Philippe Bouillon

C’est un rôle assez atypique…

Je suis un des seuls en Belgique. Dans d’autres clubs belges, ce rôle est assumé par le joueur pro qui a été recruté. Vu les événements de grande ampleur que nous mettons en place, je pense que Charleroi est devenu le club le plus actif en e-Sport. Rares sont ceux à être aussi entreprenants mais j’espère avoir prochainement 15 collègues avec qui échanger.

Comment voyez-vous l’évolution de l’e-Sport en Belgique ?

On va beaucoup parler de l’ePro League. En fin de saison, nous connaîtrons le nom du premier champion de Belgique qui représentera un des 16 clubs de Pro League. Ce championnat virtuel va gagner en popularité, surtout quand on sait que l’e-Sport est de plus en plus ancré dans le quotidien. Il y a des adolescents qui ne deviendront pas des grands joueurs de foot mais qui sont doués une manette dans la main et caressent le rêve de représenter un club.

Un championnat de foot e-Sport existe chez nos voisins (France, Pays-Bas, …) et même la Premier League vient de se lancer dans cette aventure. Par contre, il faudra voir la stratégie marketing d’Electronic Arts, le développeur du jeu FIFA. Car le jeu contient énormément de bugs. De plus, il n’existe pas un mode de tournoi commun au monde entier, contrairement à un titre comme Counter Strike ( jeu de tir, NDLR). Par exemple, les règles de notre ePro League ne sont pas les mêmes qu’en France. C’est problématique dans le sens où notre championnat ne permet pas aux joueurs de marquer des points en vue d’une qualification pour la Coupe du Monde.

Mais restons positifs : les responsables de notre ePro League ont voulu faire de leur mieux et il est normal que cette première édition essuie les plâtres. À l’avenir, il devrait y avoir plus d’uniformité par rapport aux championnats étrangers.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire