Petits pas

Luigi et Virginia Pieroni forment un couple exceptionnel qui s’est soudé tant dans les joies que dans les épreuves de la vie. L’ancien Diable Rouge (34 ans, 24 caps) a mis un terme à sa carrière d’attaquant la saison passée, suite à une succession de phlébites alors qu’il portait les couleurs d’Arles-Avignon, en France. Cette famille, qui compte deux enfants, Gianluca et Louella, vit pour le moment à Saint-Rémy-de-Provence et reviendra près de Liège, à Rotheux l’année prochaine. De passage au large de la Cité Ardente, les Pieroni m’ont fixé rendez-vous à l’hôtel Ibis de Boncelles.

 » C’est plus facile « , avait signalé Luigi. Là, tout en conversant avec les Pieroni, nous avons croisé une maman émue dont l’enfant, atteint d’une maladie orpheline (ATRX, un syndrome génétique rare) comme Gianluca Pieroni, 7 ans, a parcouru huit pas tout seul. Luigi le félicite, l’embrasse tandis que les yeux de son épouse s’humidifient.  » C’est pour cela que nous luttons « , confie Luigi.  » Gianluca avait cinq mois quand des soucis de posture ont révélé entre autres des soucis moteurs. Il y a 200 cas dans le monde entier. Ma femme s’est lancée dans un combat exceptionnel. Elle s’est documentée sur des méthodes de soins ultra-modernes pratiquées aux Etats-Unis, anime avec d’autres l’Association Petits Pas (qu’on peut découvrir via Facebook), etc.  »

 » Le but est d’aider les parents aux prises avec les mêmes problèmes que les nôtres. L’Association Petits Pas bénéficie de dons, est soutenue par d’anciens joueurs comme notre parrain, Mbo Mpenza, Samir Beloufa, etc. L’hôtel Ibis de Boncelles offre gratuitement deux chambres transformées en cabinet de travail d’un grand kiné américain. Nous essayons de réunir une vingtaine d’enfants cinq fois par an. Chaque progrès constitue la plus belle des victoires.  » Virginia approuve :  » Gianluca nous offre tellement d’amour : nous n’imaginons même pas la vie sans lui.  »

Tout en soutenant les siens, Luigi a bâti une longue carrière professionnelle de 1999 à 2013 : Standard, Liège, Mouscron, Auxerre, Nantes, Lens, Anderlecht, Valenciennes, Gand, retour au Standard, Arles-Avignon, 24 caps en équipe nationale.  » Je n’oublierai jamais le passage à Mouscron où mon agent, Eric Depireux, a eu la bonne idée de me placer. Je m’y suis imposé sous la direction de Georges Leekens en 2003-2004 (28 buts en 30 matches) avant d’être transféré chez l’exceptionnel Guy Roux à Auxerre. Il y a eu des hauts et des bas. À un moment, Everton s’est intéressé à moi mais Roux a été trop gourmand en exigeant 12 millions d’euros. À Anderlecht, j’ai été frappé par la chaleur humaine d’Herman Van Holsbeeck et le caractère réservé d’Ariel Jacobs. Avec lui, je n’avais aucune chance de m’imposer : même blessé, Nicolas Frutos jouait et moi, mis sur le banc, je n’avais droit à aucune explication. Michel Louwagie, le manager de Gand, était aussi froid et distant.  »

 » En 2005, Aimé Anthuenis, T1 des Diables Rouges, refusa de me libérer pour la finale de la Coupe de France, remportée par Auxerre contre Sedan. Anthuenis avait besoin de moi en Serbie où il me fit monter… à l’arrière droit en fin de match. Je lui en ai voulu. Mais ce sont des expériences qui me seront utiles. Le football, c’est ma vie : je suis les cours, stages et formations d’entraîneur. J’aimerais rejoindre le staff technique d’un club belge.  »

PAR PIERRE BILIC

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