PETER MAES

Peter Maes, l’entraîneur du KRC Genk, a conquis un billet pour les play-offs 1 grâce à sa victoire 3-2 contre le Club Bruges.

1 Avant le Nouvel-An, vous avez martelé que Leon Bailey avait besoin de repos mais vous aviez peu d’alternatives. Rien n’a changé après le mercato hivernal : vous continuez à aligner Bailey. Pourquoi ?

Dans la première partie de la saison, le principal problème de Leon n’était pas physique mais mental. Il avait rechuté. Il commettait à nouveau les mêmes erreurs qu’au début de son développement : il portait trop le ballon, les yeux rivés au sol, ne regardant plus ses coéquipiers, plongé dans sa propre action. Pendant la trêve, il est retourné dans son pays. C’est important pour un garçon de 18 ans car on lui en demandait beaucoup. En Jamaïque, il a pu se détendre, évacuer la pression. Ensuite, sa préparation a été excellente et il poursuit sa lancée. Il est de nouveau archi-frais et il comprend mes consignes. Nous n’avons toujours pas beaucoup d’extérieurs mais je ne vois pas de raison de ménager Leon pour le moment non plus.

2 En été, vous avez transféré l’avant Igor De Camargo et le médian Yoni Buyens. Ils étaient censés devenir les patrons du vestiaire mais ils ne jouent pas beaucoup. Quelle erreur avez-vous commise dans ces dossiers ?

Vous avez raison au sujet des nouveaux patrons du vestiaire. Ce sont eux, toujours maintenant. Igor et Yoni sont deux travailleurs et ils connaissent très bien le football. Ils ont été très importants pour nous au premier tour et ils le restent car ils sont toujours prêts quand nous avons besoin d’eux.

3 En défense, Christian Kabasele est un bon joueur mais ne manque-t-il pas de bagage footballistique pour le reste ?

Je constate que nous avons la meilleure défense de D1, avec Gand et Anderlecht. Il faut appréhender cet aspect-là plutôt que le négatif. Je suis satisfait que mes arrières fassent ce qu’ils doivent : défendre. La relance depuis l’arrière est perfectible, surtout dans la vitesse d’exécution mais quand on travaille avec des jeunes, on a besoin de temps. Je ne pense pas seulement aux quatre défenseurs mais aussi à Wilfred Ndidi. Il est plus facile de construire le jeu quand Alejandro Pozuelo peut donner un coup de main. Il y parvient mieux depuis le huit qu’à partir du dix.

4 Vous étiez privé de Pozuelo, votre distributeur, à Mouscron. Vous aviez placé Bennard Kumordzi, un second médian défensif, aux côtés de Wilfred Ndidi. Tout le monde attendait Ruslan Malinovski au huit mais vous avez ensuite déclaré que Malinovski était un dix plutôt qu’un huit. Vous êtes-vous trompé à son sujet ?

Pas du tout mais on ne joue pas en Belgique comme en Espagne, en Allemagne ou en Ukraine, dont il vient. Chez nous, le huit est plus proche du six. Quand Ndidi s’éloigne de son poste, il faut que quelqu’un le relaie. Ruslan ne possède pas encore ce réflexe. Pour une équipe en cours de formation, comme la nôtre, il est important de s’appuyer sur une bonne organisation. Or, quand on se déplace à Mouscron, c’est avant tout pour y obtenir un résultat. D’où ces deux médians défensifs.

5 Vous continuez à parler de construction. Cette phase ne s’éternise-t-elle pas ?

Cette période s’est étalée sur cinq ans à Lokeren. Ce processus ne prend jamais fin. Je pense que cette saison, c’est clair : ce groupe est toujours en quête de solidité. Nous préservons certes souvent nos filets mais nous devons mieux contrôler les matches. Ça ne se fait pas du jour au lendemain avec un noyau aussi jeune. C’est aussi pour ça qu’il est si important de participer aux PO1 : ça va insuffler confiance aux garçons, après le dur labeur de la saison, et leur booster le moral.

PAR KRISTOF DE RYCK

 » Bailey est à nouveau archi-frais. Je n’ai plus de raison de le ménager.  » PETER MAES

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