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Peter Croonen

Le président du KRC Genk et de la Pro League revient sur la campagne de son club en Ligue des Champions et en tire quelques conclusions.

1. Que retient Genk de sa campagne en Ligue des Champions, hormis une belle somme d’argent ? Beaucoup de frustrations ou quand même de bons souvenirs ?

Les deux. Peu de gens ont l’occasion de jouer à Anfield, par exemple. Ce qui est frustrant, c’est que nous n’étions pas top. La différence se situait au niveau de l’efficacité, défensive et offensive. Salzbourg a été collectivement efficace, Naples et Liverpool ont profité des éclairs de classe de leurs ténors. Nous nous sommes forgé autant d’occasions à Naples mais le score final est de 4-0. Nous encaissons trop facilement des buts sans en marquer. On acquiert une partie de cette efficacité en disputant ce genre de matches.

La visite au RB Salzbourg a été particulière. Ce club possède une excellente formation, très proche de la nôtre, et il obtient un niveau élevé alors qu’il évolue dans un championnat moins coté. Le RB a également remplacé son entraîneur et de nombreux joueurs, ce qui ne l’empêche pas de prester. La pression des jeunes talents qui frappent à la porte est si forte que le club doit leur faire de la place.

La pression vient de l’intérieur alors que chez nous, elle vient trop de l’extérieur. Nous possédons suffisamment de talents individuels. À l’avenir, vous allez voir une série de nos jeunes se distinguer dans de grandes équipes mais le talent à lui seul ne suffit pas. Il faut aussi une bonne mentalité et un bon équilibre.

2. Compte tenu de la différence de niveau, les clubs belges ont-ils encore quelque chose à faire en Ligue des Champions, si ce n’est pour la prime de départ ?

Je constate qu’à ce niveau, il y a un rapport clair entre les budgets des clubs et leurs prestations. Les grands clubs enrôlent les jeunes quelques années plus tard que nous et les conservent jusqu’à ce qu’il aient dépassé leur zénith. Nous n’en sommes pas capables. C’est pour ça qu’il est logique de réfléchir à la BeNeLigue, qui nous offrirait une plus grande échelle. Nous risquons de perdre une partie du soutien des pouvoirs publics. Il est donc normal que les clubs cherchent des possibilités d’augmenter leurs rentrées pour conserver, voire améliorer leur budget, surtout en prévision des prochains changements du football européen.

3. Dans quelle mesure cette campagne européenne va-t-elle influencer le mercato hivernal de Genk ? Par exemple, Sander Berge va-t-il partir ?

Il faut tirer des conclusions de l’ensemble des matches et pas seulement de la Ligue des Champions. Nous voulons nous renforcer. Nous ne souhaitons pas vendre de joueurs, même si s’est inhérent à notre modèle de formation des jeunes. Ruslan Malinovskyi est resté quatre ans chez nous. C’est exceptionnellement long. Par ailleurs, nous avons offert leur chance en Ligue des Champions à de jeunes talents comme Gaëtan Coucke, Bryan Heynen et Maarten Vandevoordt. Ça démontre que nous ne nous contentons pas de parler de notre philosophie : nous l’appliquons. Au sujet de Sander, il a prouvé ces derniers mois qu’il était prêt à rejoindre l’élite absolue mais il n’ira pas n’importe où. Il ne le souhaite pas non plus. Nous voulons le conserver jusqu’en fin de saison.

4. N’avez-vous pas placé la barre trop haut en début de saison ?

Je ne trouve pas. On peut être éliminé aux tirs au but après un bon match de coupe. Ça arrive. Quant à la Ligue des Champions, je constate que pour le moment, même la meilleure équipe de Belgique n’arrive pas à y gagner un match. Nous pouvons encore nous qualifier pour les PO1. Ils constituent un critère. Si nous ne les disputons pas, nous n’aurons pas réussi une bonne saison.

5. À part le dernier match contre Waasland-Beveren, on n’a pas décelé beaucoup de progrès ces dernières semaines. Ne regrettez-vous pas d’avoir changé d’entraîneur ?

Non. Je suis sûr que nous avons embauché un bon entraîneur en la personne de Hannes Wolf, qui est entré en fonction à un moment difficile, alors que le calendrier était trop chargé pour y insérer suffisamment de séances. Le groupe assimile très bien son approche. L’interaction entre les joueurs et l’entraîneur est excellente alors que nous ne croyions plus à une issue favorable avec Felice Mazzù.

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