» Peter Balette me fait penser à Raymond Mertens « 

Pierre Bilic

NÉ EN 1941, HEYLENS FUT UN EXCELLENT BACK DROIT (67X DIABLE ROUGE, ÉQUIPE D’EUROPE 65, MONDIAL 70 AU MEXIQUE, 7 TITRES ET 3 COUPES DE BELGIQUE AVEC ANDERLECHT). COACHA UNE DOUZAINE DE CLUBS (PASSA 5 ANS AU LOSC ET FUT COACH BELGE 1984 À SERAING)

 » La semaine passée, le Standard a présenté son nouveau staff technique et je n’ai pas du tout été étonné par la venue de Peter Balette. José Riga sera ravi, je crois, par l’apport de ce T2 qui a du vécu comme entraîneur principal (Heusden Zolder) ou en tant qu’adjoint, comme ce fut le cas au Club Bruges. Balette est compétent, bosseur, discret et sait partager un projet. Le choix d’un bon bras droit est extrêmement important pour le coach. Il est son homme de confiance, l’interface entre le vestiaire et le T1. L’adjoint doit comprendre le coach, soumis à la pression des résultats, mais tenir compte aussi des états d’âme des joueurs qui se confient plus facilement à lui qu’au chef qui est dans l’obligation de faire des choix, parfois cruels. On ne parle pas assez des grands T2 comme Martin Lippens, Léon Semmeling ou exemples plus récents, Manu Ferrera, Sergio Conceiçao, etc. Moi, j’ai pu compter durant des années sur un adjoint qui m’a beaucoup apporté : Raymond Mertens. Balette me fait penser à lui.

J’ai appris à la connaître alors que je tentais de retrouver mon niveau de jeu en Réserves à Anderlecht après ma fracture de la jambe. Comme joueur, Raymond avait débuté à Zuun avant d’être durant des années le gardien de but d’Uccle Sport. Je l’ai emmené comme adjoint à l’Union Saint-Gilloise et à Courtrai. Mertens a même travaillé durant quelques années dans mon magasin de sport et fut aussi le collègue de Félix Week (ancien keeper d’Anderlecht, ex-coach de l’USG, Racing White, RWDM) dans une firme d’articles électriques. A cette époque, on ne gagnait pas gras en D1. Il £uvra aussi au Club Bruges aux côtés d’Han Gryzenhout, Gilbert Gress, Spitz Köhn, Rik Coppens et Henk Houwaart. Et, à l’occasion, il gérait l’équipe brièvement après la mise à l’écart d’un coach.

Je l’ai retrouvé à Alost et à Charleroi où il termina sa carrière. Raymond était un très bon entraîneur de terrain et un homme charmant qui retrouva le bonheur conjugal au Sporting de Charleroi après le décès de sa première épouse, emportée par un cancer. Ce bosseur aimait prendre le temps après une longue séance d’entraînement et me le faisait savoir avec une pointe d’accent bruxellois bien… mousseux :  » Et maintenant, Georges, on va en boire une « . Une ou deux, quoi, parfois plus. Et Raymond, qui a désormais 78 ans, était alors un chouette conteur, un compagnon très drôle, fier de son Leeuw-Saint-Pierre où on brasse de bonnes gueuzes. Cet homme simple et discret m’a beaucoup appris : sans lui, ma carrière de coach n’aurait pas été la même. Les grands T2 sont une denrée rare. « 

PIERRE BILIC

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