Pepinster ou Liège?

Le derby liégeois vu par un pur Alostois.

C’est sa deuxième saison à Pepinster. Il était arrivé sur les bords de la Hoëgne en 2001 à la suite de la disparition d’Alost. « Pourquoi ai-je émigré à l’autre bout du pays? J’avais eu l’occasion de travailler avec Vlado Djurovic à Alost et les méthodes d’entraînement madeinYugoslavia m’avaient plu. J’ai discuté avec Boro Vucevic, qui fut mon équipier à l’Okapi, et il connaissait Niksa Bavcevic. De fil en aiguille, j’ai abouti au Hall du Paire ».

Dans la région, on ne parle que du derby de samedi prochain contre Liège. Que représente cet affrontement pour un pur Alostois? Nous avons demandé à Kris Sergeant de se livrer au jeu des comparaisons.

La ville d’Alost ou la ville de Verviers?

Je suis né à Alost et j’y ai habité pendant plus de 20 ans. Je connaissais tout le monde. J’habite Verviers depuis un an et demi à peine. Certaines personnes commencent à me reconnaître en rue, mais elles sont encore rares. J’ai l’impression que la ville est plus tranquille, ici. Le soir, il fait calme. Au centre d’Alost, les cafés et discothèques foisonnaient. Pas ici. Mais je n’ai pas le temps de m’ennuyer: entre les deux entraînements quotidiens, j’ai besoin de repos. Et le week-end, ma copine vient me rejoindre.

Le carnaval d’Alost ou le carnaval de Malmédy?

A Alost, le carnaval était une institution: certains joueurs avaient même inclus dans leur contrat qu’il fallait leur donner congé pendant trois jours à cette époque. Lorsque j’étais jeune, je me faisais moi aussi un plaisir de m’y rendre chaque année. Depuis que je joue à Pepinster, c’est plus difficile car on ne badine pas avec les entraînements. Je n’ai pas encore eu l’occasion de goûter aux carnavals locaux. La saison dernière, des supporters m’avaient demandé de m’y rendre, mais nous étions partis dans les Pays Baltes pour le compte de la Coupe NEBL.

Flandre ou Wallonie?

Je suis Belge avant tout et je parle quatre langues. Je suis un sportif et je ne veux pas interférer dans des questions politiques. On a coutume d’affirmer que la mentalité est plus sérieuse en Flandre. Mais est-ce vrai à Alost? Par ailleurs, ceux qui prétendent qu’on travaille moins en Wallonie devraient jeter un coup d’oeil à Pepinster. Avec Niksa Bavcevic, ce cliché ne tient pas la route.Une bande de copains

Premier avec Alost ou avec Pepinster?

Au terme de la saison 1998-1999, j’avais terminé premier de la saison régulière avec Alost, pour succomber au premier tour des playoffs. C’était une grosse équipe, composée de fortes individualités, comme Darren Queenan, Milan Jemeric, John Brougos, Darko Rallis, Darren Engellant et Boro Vucevic. A Pepinster, il n’y a pas de vedettes. C’est une bande de copains.

Vlado Djurovic ou Niksa Bavcevic?

Le coach nous a demandé de ne pas effectuer de comparaisons pareilles, je m’abstiendrai donc.

Pepinster 2001-2002 ou Pepinster 2002-2003?

L’an passé, nous avions terminé septième. Cette saison, nous avons occupé la pole position. Un excellent état d’esprit règne actuellement dans nos rangs. L’entente est parfaite entre les joueurs et le coach. La saison dernière, au cours des quatre premiers mois, il y avait eu certaines difficultés. Moi-même, je n’avais pas directement trouvé mes nouveaux repères. Cette année, le puzzle s’est directement assemblé. Cela peut sembler bizarre, car le club a engagé plusieurs personnes provenant d’horizons divers, mais tous ces éléments disparates ont d’emblée formé un vrai groupe.

Basket ou football?

J’ai joué au football jusqu’à 14 ans au SK Alost. J’évoluais comme meneur de jeu, en numéro dix. J’étais assez doué car l’Eendracht aurait souhaité acquérir mes services. Mais, à l’époque, l’arrêt Bosman n’avait pas encore été prononcé et les dirigeants du SK ont refusé de me céder au rival local. Je les ai mis en garde: – Soitjepars àl’Eendracht, soitj’arrêtelefootball! Ils sont restés sur leurs positions, moi aussi. C’est ainsi que, sur les conseils de mon frère Ivan (qui a neuf ans de plus que moi et qui fut basketteur à Renaix), je me suis dirigé vers l’Okapi. Je ne l’ai pas regretté, car dès la première saison, j’ai fêté un titre de champion et j’ai été repris dans les sélections provinciales. Actuellement, j’accomplis une honnête carrière en D1. Je ne peux pas me plaindre.

Okapi ou Eendracht?

Les deux principaux clubs sportifs de la ville ont été relégués administrativement à l’étage inférieur pour des problèmes financiers. Okapi fut le premier à être déclaré en faillite. Cela m’a fait mal, j’ai passé tellement d’années là-bas. Il y a eu des erreurs de gestion, cela me paraît clair. A l’époque de Vlado Djurovic, on avait prévu un budget de 1,5 million d’euros et on n’a pu en réunir qu’un. La faute à qui? Je n’étais qu’un joueur, il ne m’appartient pas de juger.Complet avant tout

Attaquant ou défenseur?

Dans le basket moderne, il faut être un joueur complet. Et, donc, savoir attaquer et défendre. Mais il est clair qu’à Pepinster, je dois défendre plus agressivement qu’Alost. La défense est le premier aspect sur lequel Niksa Bavcevic insiste. Au Forum, j’avais un rôle plus libre. J’étais même considéré comme un marqueur. En arrivant au Hall du Paire, j’ai complètement modifier mon jeu. J’ai dû défendre différemment, attaquer en équipe, et si l’on a le droit de prendre des initiatives, cela doit toujours rester dans le cadre d’un système organisé.

Titulaire ou sixième homme?

A Alost, j’avais pris l’habitude de commencer dans le cinq de base durant ma dernière année. A Pepinster, ce n’était plus toujours le cas et cela m’a posé des problèmes la saison passée. J’ai eu une discussion avec le coach à ce sujet. Il m’a expliqué qu’être titulaire ou pas n’était pas important. Si je joue 25 minutes, je dois prester pendant le temps où je suis sur le terrain. Que ce soit au début ou en fin de match. C’est une toute autre approche.

Forum ou Hall du Paire?

Pendant toutes les années que j’ai passées là-bas, j’avais pensé qu’Alost possédait les meilleurs supporters du pays. Depuis que je suis à Pepinster, je dois avouer qu’ici, ce n’est pas mal non plus. Cette saison, ils ont encore redoublé d’enthousiasme. Les bons résultats n’y sont sans doute pas étrangers.

Derby gantois ou derby liégeois?

En 1999-2000, j’ai joué une saison à Gand afin de terminer parallèlement mes études de kiné dans la cité archiépiscopale. J’ai eu l’occasion de disputer deux derbies entre ce qui était à l’époque le Siemens et le Brother. Cette dernière équipe n’avait que peu de supporters. C’était plutôt le derby des dirigeants, entre lesquels régnait une féroce rivalité. Ici à Pepinster, le derby contre Liège est vraiment celui des supporters. Ils ne parlent que de cela. Pour certains joueurs de la région, comme Axel Hervelle ou Guy Muya, c’est sans doute particulier également. Mais c’est surtout un match à gagner.

Pepinster ou Liège?

La différence entre les deux effectifs, c’est l’expérience. Elle penche en faveur de Liège. Mais il y a sans doute plus d’enthousiasme à Pepinster pour l’instant. De toute façon, à domicile, nous devons l’emporter.

Daniel Devos

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