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Pendant que Bayat pleure, les agents s’organisent

Les combines de Mogi Bayat et Dejan Veljkovic vont au moins servir à quelque chose.

Mogi Bayat est conscient du traumatisme qu’il fait subir à ses proches. C’est déjà ça. Ils ont dans la tête une image terrible de son arrestation. À un moment, il était plaqué au sol pendant qu’un policier cagoulé tenait une arme sur la tempe de sa femme. En prison, il n’est pas interdit de contact avec l’extérieur. Alors, chaque fois (ou presque) qu’il peut communiquer avec ses proches, il leur lâche la même formule, en boucle :  » Je m’excuse, je m’excuse.  » C’est déjà ça. Le jour où il a revu ses enfants pour la première fois, au parloir, il a complètement fondu en larmes.

Les combines de Bayat et Dejan Veljkovic ont au moins du bon. Elles précipitent la mise sur pied d’une ASBL de défense des agents de joueurs en Belgique, pour reprendre l’appellation officielle. L’idée est partie de Didier Frenay et elle occupe aujourd’hui trois personnes : Frenay, l’ancien agent Nenad Petrovic et Sébastien Ledure, connu comme l’avocat de Justine Henin, consulté sur les aspects juridiques.

Depuis la suppression de la licence pour les agents en 2015, ceux qui veulent travailler dans cette fonction doivent simplement s’enregistrer à l’Union Belge (avec le statut d’ intermédiaires) et payer une cotisation annuelle de 500 euros. À ce jour, 460 personnes ont déjà fait la démarche mais elles ne sont plus toutes en ordre de cotisation. Par exemple, Mansour Fellaini, frère de Marouane, a été l’un des premiers inscrits mais il ne cotise plus.

Didier Frenay a contacté les principaux agents du marché belge en leur proposant de rejoindre l’ASBL en gestation. Ils ont tous répondu, sauf Jacques Lichtenstein, dont la relation avec Frenay est tout sauf cordiale. Dans le document servant de base à la création de l’ASBL, on lit par exemple que les agents de joueurs sont, par essence, individualistes et concurrents. Le duo Petrovic / Frenay veut voler au-dessus de ces conflits de personnes.

 » Pour nous, c’est important que les agents majeurs deviennent membres de l’ASBL, ça contribuerait à lui donner une crédibilité. Après cela, ce serait naturel que des agents moins importants se joignent aussi à nous. Nous n’exclurons personne. Même pas Mogi Bayat s’il devait revenir sur le marché après ses soucis avec la justice.  »

Trois mots reviennent régulièrement dans la bouche de Didier Frenay et Nenad Petrovic : cohérence, transparence, image. Le dernier n’est pas le moins important. En effet, les agents sont tous conscients que l’image de leur profession est plus que jamais catastrophique, et ça les touche. On lit aussi, dans la note préparatoire : Les agents subissent de plein fouet, et quasi exclusivement, les retombées très négatives du scandale du Footbelgate. Tout le monde semble oublier que les premiers responsables de cette situation sont les clubs et leurs dirigeants qui ont accepté que cette situation puisse un jour exister.

L’ASBL proposera quelques pistes concrètes, comme l’obligation de tenir les commissions entre 8 et 12 % du budget global alloué au contrat du joueur concerné, et un plafonnement à 20 % du success fee, la commission sur la plus-value réalisée lors de la vente d’un joueur.

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