Pauwels, la métamorphose

Kevin aurait dû quitter Telenet-Fidea plus tôt….

En l’espace de six mois, Kevin Pauwels (27 ans) s’est métamorphosé. Le gamin qui avait été paralysé par le stress à Oostmalle et avait ainsi perdu le Trophée Gazet van Antwerpen ne se laisse plus déstabiliser depuis le début de la saison. L’ancien suiveur prend même la course en mains, et celui qui ratait toujours d’un rien est devenu un vainqueur. L’éternel taciturne se hasarde même à formuler de longues phrases dans ses interviews.

Marc Herremans, son entraîneur, connaît les raisons de cette métamorphose.  » Son changement d’équipe a eu un effet radical « , explique l’ancien triathlète. Le 1er mars, Pauwels a quitté Telenet-Fidea pour devenir le fer de lance de Sunweb-Revor.  » Son ancienne équipe l’étouffait. Il avait peur d’attaquer ou d’entreprendre des actions qui auraient eu des effets néfastes pour ses leaders. Il était aux ordres de Stybar et de Wellens. Il ne pouvait donc pas jouer sa propre carte. L’équipe n’a pas eu de respect pour l’homme ni le sportif Pauwels.  »

Son nouvel environnement lui insuffle confiance.  » Sunweb sait ce qu’il vaut. Il ne le suit pas constamment, pas plus qu’il ne le laisse dans un coin sous prétexte qu’il parle peu. Kevin est vraiment intégré au groupe, ce qui n’était pas le cas avant. « 

Herremans, paralysé depuis un accident en 2002, ne vit pas dans le passé mais observe toutefois :  » Si Kevin avait changé d’équipe un an plus tôt, il aurait remporté beaucoup plus de courses et serait plus loin dans son développement, j’en suis convaincu. Depuis qu’il roule pour Sunweb, je suis en contact hebdomadaire avec le directeur d’équipe, Mario De Clercq, et le manager, Jurgen Mettepenningen. Je leur détaille ses entraînements. Jadis, Hans van Kasteren et Danny De Bie, les responsables de Telenet-Fidea, ne me téléphonaient jamais. Il n’était même pas estimé à sa vraie valeur financièrement puisqu’il gagne quatre fois plus que la saison passée.  »

Ceux qui s’attendent à voir son étoile pâlir dans les prochaines semaines se trompent, selon Herremans.  » Je pense même que ce sera le contraire. Depuis le début de notre collaboration en 2008, Kevin se bonifie au fil de la saison, contrairement à ses concurrents. Sa condition va rester optimale car il a une récupération phénoménale. « 

Mais Pauwels va-t-il continuer à gagner quand le climat changera et que la boue gagnera les parcours ?  » Jusqu’à présent, la douceur de l’automne lui a permis de rouler sur des sols durs, ce qui l’avantage, je l’admets. Il excelle quand il peut hausser le rythme et se tenir droit sur son vélo. Dans la boue, un coureur doit souvent descendre du vélo. Quand il y reste, la position assise sollicite beaucoup le bas du dos. La course à pied n’est pas le dada de Kevin, qui est aussi fragile du dos. Cependant, nous y travaillons. « 

BENEDICT VANCLOOSTER

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