Pauleta 50%

Au Parc Lescure, les Anderlechtois devront se méfier de l’attaquant portugais, auteur de la moitié de la production de son équipe.

Après une campagne 2001-2002 ponctuée par une modeste sixième place, le président des Girondins, Dominique Imbault, avait mis les petits plats dans les grands afin de reconstituer une équipe des plus compétitives, susceptible de ramener au Parc Lescure un titre qui échappe à Bordeaux depuis l’été 1999.

Avec un maigre total de 34 buts en autant de matches, la formation du coach Elie Baup ne se situait qu’au quatorzième rang de l’élite footballistique française en matière de productivité l’été dernier. Aussi est-ce dans ce secteur, en priorité, que portèrent les efforts en matière de recrutement avec l’embrigadement du meilleur buteur du défunt championnat, Jean-Claude Darcheville et le retour au bercail de celui qui lui était associé à Lorient, Pascal Feindouno.

Avec ce trio, épaulé par l’international Christophe Dugarry, les Bordelais visaient ni plus ni moins à être moins dépendants de leur artificier-maison, Pauleta. Celui-ci avait pris à son compte près de 65% des goals des siens (22 sur 34) la saison passée, un pourcentage plus impressionnant encore que les quasi 42% (20 sur 48) avec lesquels il avait clôturé l’exercice 2000-2001.

Après un peu plus d’un tiers de la compétition, dirigeants et staff technique doivent toutefois déchanter. Cette saison, le onze girondin est plus que jamais tributaire de son goal-getter portugais qui, avant la visite d’Ajaccio vendredi passé, s’était à nouveau révélé, à peu de choses près, le Mister 50% de son équipe avec huit roses sur les 17 plantées par son équipe. Avec deux réalisations à peine, dans le même temps, Jean-Claude Darcheville faisait évidemment piètre figure à côté de lui.

L’intuition au pouvoir

Après avoir associé le duo à la pointe du combat, au début du championnat, sans résultat notoire pour l’ancien puncheur de Lorient, Elie Baup changea son fusil d’épaule, en optant pour un seul attaquant dans la position la plus avancée – Pauleta en l’occurrence – soutenu par deux hommes sur les flancs: Jean-Claude Darcheville à droite et Christophe Dugarry à gauche. A défaut de percussion, Pascal Feindouno fut ensuite prié de prendre le relais de son ex-compère lorientais, tandis que Savio, prêté par le Real Madrid, doublait Christophe Dugarry. Mais une fois encore sans succès puisque le seul Pauleta continua à alimenter son compteur personnel.

A une seule reprise, seulement, Elie Baup se passa des services de son buteur hors pair: à Djurgardens, au deuxième tour de la Coupe de l’UEFA. Le coach était tout bonnement d’avis que l’explosivité de Jean-Claude Darcheville et les accélérations fulgurantes de Pascal Feindouno, en contre, serviraient davantage les intérêts de l’équipe que l’inspiration de Pauleta dans les 16 mètres adverses. Hasard ou non, mais ce jour-là, l’ex-tandem de Lorient disputa son meilleur match de la saison, contribuant à un succès à l’arraché en Suède: 0-1.

Même si, aux yeux de bon nombre d’observateurs, l’individualiste Pauleta constitue un frein à l’expression collective des Girondins, Elie Baup rechigne allégrement à se passer de lui. Il est vrai que si le Portugais ne fait pas la différence, l’entraîneur bordelais peut compter sur ses partenaires pour préserver un résultat, ou tenir le nul au marquoir avec la complicité de l’international Ulrich Ramé, troisième gardien dans la hiérarchie française derrière Fabien Barthez et Grégory Coupet.

Celui-ci est protégé depuis le début de la saison par un quatuor pour ainsi dire immuable formé de droite à gauche de David Jemmali, Kodjou Afanou, David Sommeil et le Portugais Leite Bruno Basto. Dans l’entrejeu, le Brésilien Eduardo Costa s’occupe de la récupération du cuir, tandis que l’international russe Alexeï Smertine a une inclination plus offensive. Le dernier poste, celui de demi infiltreur ou de soutien d’attaque, a été dévolu à plusieurs éléments depuis le début de la saison. En fonction des disponibilités, Camel Meriem, Christophe Dugarry et Nicolas Sahnoun s’y sont succédé. Avec des fortunes diverses, mais sans diminuer le rendement de Pauleta, qui compte essentiellement sur son intuition pour faire la différence. C’est évidemment de lui que les Anderlechtois devront se méfier en priorité.

Bruno Govers

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